Aeron et Seles arrivaient à Altamira. Le voyage avait été agréable, ils avaient vu des créatures marines magnifiques, leur avaient donné de la viande. Les marins, bien qu'un peu bourrus, étaient des gens très sympathiques. Les deux jeunes gens purent avoir quelques conversations normales sur différents sujets. Le jeune homme leur fut reconnaissant de ne pas avoir été indiscrets sur les raisons de leur voyage, leurs origines, ou même sur la relation que pouvait tenir un humain et une demi-elfe. Ils imaginaient probablement tous qu'ils étaient amoureux, peut-être qu'ils avaient fui leurs familles en colère. Cette idée était amusante, quand on savait la vérité. Ils n'étaient qu'amis, pour commencer. Seles était adorable, très gentille et jolie, mais sortir avec elle ? C'était quelque chose qui n'était pas vraiment envisageable. Non, ce n'est pas la race qui dérange, c'est juste qu'il était son geôlier qui essayait de l'aider, un simple déserteur. Comment pourrait-il intéresser une jeune fille en ces conditions ? De même qu'être en danger de mort quasi-permanent n'aidait pas du tout ! Le navire approchait de la ville et ralentissait son allure petit à petit. Il s'approchait maintenant d'un ponton pour pouvoir décharger ses cargaisons et passagers. Seles et Aeron restèrent à la poupe, là où ils ne gênaient pas les manœuvres, et admirèrent les marins qui connaissaient leur travail et cela se voyait. Les gestes étaient assurés, aucune hésitation n'était visible et le navire ralentit à un rythme régulier et s'arrêta précisément pile comme il le fallait. Les deux jeunes gens applaudirent les marins quand chacun se regarda en souriant, contents du résultat.
Dès que la rampe en bois fut posée, Seles se précipita dessus et se mit à courir sur le ponton. Aeron s'arrêta le temps de voir le capitaine. La discussion sur le prix fut courte. Aeron avait de quoi payer et le capitaine proposa un prix raisonnable.
-Une question, jeune nobliau. Pourquoi est-ce qu'une personne de votre rang voyage avec une demi-elfe ? Cela ne vous rebute pas, vous ?
La question ne surprit pas Aeron autant qu'il l'aurait cru. Oui, le fait que les humains considèrent souvent tous les demi-elfes comme identiques faisait que les demi-elfes généralisaient parfois de leur côté aussi. Il n'y a avait pas à être étonné.
-Capitaine, laissez-moi vous poser une question. Avez vous déjà eu honte d'être demi-elfe ? Honte de vos congénères, vos amis, votre famille ?
-Jamais. Je me targue de sélectionner uniquement des gens bien dans mon équipage, et mon équipage est ma famille à mes yeux.
-C'est un sentiment noble. De mon côté, je vois dans les sphères dans lesquelles j'ai grandi toutes les pires méthodes de discrimination, les tortures physiques et psychologiques, tout. Ceux qui auraient du être mes amis parmi la Garde Pontificale m'ont obligé à les regarder pendant qu'ils commettaient leurs atrocités. Je n'avais pas le droit de réagir. Il ne s'écoule pas un seul jour depuis lors sans que je ressente de la honte d'être de la même race que tous ces gens. Je ne peux pas prétendre sauver tous les demi-elfes victimes de tout cela, mais si je peux au moins rendre cette fille heureuse en étant simplement moi-même, alors peut-être arriverais-je à me regarder dans un miroir sans me dégoûter.
-Ne vous prenez pas autant la tête. Vous êtes un homme bien, c'est quelque chose qui se fait rare en ce monde. Vous devriez au contraire être fier d'être une lumière née au milieu des ténèbres. Pensez moins à ça, et pensez plus à elle en tant que personne. Vous l'appréciez beaucoup et cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Votre réaction envers mon second avant qu'on monte, quand vous l'avez protégée, ce n'était pas pour vous sentir mieux, vous étiez sincère. Profitez de sa compagnie, elle semble gentille. Bon séjour à Altamira !
Ces mots touchèrent le cœur du jeune homme. Peut-être le capitaine avait-il raison, au fond. Le blondinet le remercia et descendit la rampe. Sur le ponton, Seles le regardait avec un sourire. Voir ce spectacle emplit le jeune homme de joie. Peut-être pourrait-il oublier ses soucis et la rendre heureuse, oui. Ce n'était pas une histoire de race, c'était juste apprécier quelqu'un qui nous est cher, protéger cette personne et vivre de bons moments avec. Il savait que ses questions et sa honte reviendraient, mais pour le moment, il valait mieux juste profiter de l'instant présent. Il se mit à courir et reprit un rythme de marche normal auprès de Seles. Avant que celle-ci ne puisse décrocher un mot, il lui fit part des prochaines étapes.
-Nous allons voir George, le remplaçant du duc Bryant au siège de la société Lézaréno. Il s'occupe des affaires en l'absence du duc, mais l'accord que j'ai eu avec le duc devrait être valable ici, normalement. Nous aurons donc une chambre et nous pourrons nous reposer.
Il repensa aux circonstances de sa rencontre avec le duc Bryant. Ce moment était parmi les plus choquants de sa vie, une période qu'il préférait oublier. Il avait dit à Seles qu'elle pouvait poser toutes les questions qu'elle voulait mais arriverait-il à en parler si elle lui demandait ? Ce serait difficile. Il avait peur de la choquer, de la faire s'inquiéter encore plus pour Elena. Avait-il cependant le droit de lui cacher ? Probablement pas. Ces pensées assombrir la joie qu'Aeron avait éprouvé quelques secondes plus tôt. Heureusement que Seles était là. Les prochains jours devraient être amusants et reposants.
  Cette petite croisière agrémentée de tant de professionnalisme raviva en elle la flamme de l'aventurière navigatrice qui sommeillait au plus profond de ses rêves épiques. Voir tous ces marins manœuvrer en chœur avec une coordination et une technique si parfaite, en comptant le fait qu'humains et demi-elfes étaient mêlés, était quelque chose de tout simplement splendide à voir. Ça lui donnait envie d'aller enfiler un pantalon, des bottes et un tricorne pour faire partie de l'équipage ! Et puis elle avait bien le pied marin, pour une gamine ayant grandi dans un couvent, ce serait dommage de gâcher ce don. Elle resta sagement à sa place le temps que la mise à quai, bien que l'envie lui brûlait d'aller les aider, autant de par son naturel serviable que par la simple envie de se sentir comme un pirate l'espace de quelques instants. Oui, c'était là d'honnêtes commercents, mais pour elle, marin était toujours égal à pirate, elle allait avoir du mal à s'enlever cette idée préconçu qu'on lui avait encré dans le crâne à cause de bon nombre de romans d’aventure.
  Elle sautillait presque sur place en se dandinant d'impatience, presque comme si elle avait une envie pressante. La seule envie pressante n'était pourtant que de découvrir la ville de la joie, de la détente et des jeux. Elle venait de perdre toute la maturité qui pouvait la caractériser, elle qui était d'ordinaire si calme et posée. Elle avait toujours été habituée au calme royal de l'abbaye, où les religieux ne parlaient que rarement, et lorsque c'était le cas, c'était pour s'exprimer à voix basse, sans jamais monter le ton. Mais, elle avait beau avoir été élevée ainsi, elle allait très vite s’accoutumer à la vie extérieure, maintenant qu'elle pouvait enfin faire du bruit, autant de bruit qu'elle voulait, elle n'allait pas se priver ! Elle avait envie de courir en criant comme une louve à la pleine lune, et de ne pas s'arrêter ! Elle avait besoin de lâcher un bon coup tout ce qui avait été fermement comprimé en elle depuis toutes ces années, autant sa colère que sa joie, ou encore sa tristesse. Elle avait envie de dévaler des collines en roulant dans l'herbe, qu'importe si elle se salissait ! De toute façon elle s'en fichait bien, elle était libre !!! Liiiiibre !!!
  Soit. Elle n'en fit rien. Quoi qu'elle ne put s'empêcher de partir en courant dès que la rampe fut installée. Ce n'était pas de sa faute ! Ses jambes s'en étaient allées toutes seules, sans qu'elle ne leur demande quoi que ce soit. Pour toute réclamation, veuillez vous adresser au genou gauche, responsable des litiges pédi-jambiers et avocat de la haute cours des talons.
  Elle se retrouva donc bien vite sur le quai, trépignant d'impatience alors qu'elle voyait déjà tout ce beau monde de vacanciers et autres hommes d'affaires se précipiter vers les rues. Ils savaient où ils allaient, eux, ça se voyait, mais ils ne profitaient même pas de la vue ! C'était pourtant magnifique, on voyait de là la haute tour de l'hôtel de luxe, dont les parois semblaient n'être constituées que de miroirs d'une propreté implacable. Le sol était carrelé de pavés de pierre claire, et elle pouvait sentir même à travers ses chaussures qu'ils devaient être très chauds grâce au soleil qui frappait de plein fouet sur tout le domaine. Dans la rue en face, elle apercevait déjà un petit stand qui vendait des glaces appelé ''neige du mont Fooji'', une glace pilée blanche comme neige, nature, sur laquelle l'on versait un sirop à la saveur de notre choix. Sélès en avait entendu parler, il paraît qu'en plus d'être délicieuse, il n'y avait pas plus désaltérant !
  Elle allait rentrer en mode ''gamine demande une vitrine de bonbon'' quand Aeron la rejoint en trottinant. Elle braqua aussitôt ses grands yeux de chaton implorant sur lui et il ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit pour lui expliquer la première partie du programme. Elle n'écouta qu'à moitié, se moquant bien de George sur le coup. A moins qu'il n'ait des ''neiges du mont Fooji'' lui aussi ? Oui ? Il en avait ? Peut-être, oui. Hein dites, il en a de ça, George ?
  Bon, il fallait qu'elle se calme. Non, pas possible ! Elle voulait une glace ! Arborant un large sourire, elle pointant le stand du doigt en se dandinant étrangement, tâtant le sol avec ses pieds comme un chat prêt à bondir.
  -Regardez, Aeron, des glaces !! J'ai envie d'une glace ! Vous en voulez une, hein ? Je vais en prendre !
  Le pauvre, il devait se sentir vachement écouté. Plus qu'à espérer que la glace la calmerait ! Pour l'instant, elle s'enfuit de nouveau en courant jusqu'au stand. Elle commanda deux barquettes de taille moyenne, réclamant de la cerise pour elle, et du kiwi pour Aeron. Instinct féminin, elle avait le sentiment qu'il aimait le kiwi. Et puis elle avait envie de goûter aussi ce parfum, alors elle lui en piquerait. Aeron semblait un peu pris au dépourvut, alors elle le rejoint à mi-chemin alors qu'il s'approchait lui aussi. Elle semblait déjà un peu plus calme et attentive, alors que ses joues se gonflait comme elle dégustait sa neige à la cerise. Ses yeux pétillaient de délice, alors que son nez se crispait légèrement sous l'effet du froid. Elle tendit sa barquette à Aeron, elle pouvait au moins lui offrir ça, de toute façon, ce n'était pas l'argent qui manquait, elle avait embarqué toutes ses économies, et en toute une vie de pension versée sans rien avoir à dépenser … Elle en avait !
  -J'espère que vous aimez le kiwi, sinon on peut prendre autre chose, vous aimez quoi ? Elle se reprit soudainement. Ho, pardon, on va voir ce George c'est ça ? Très bien, je vous suis, je ne partirai plus en courant, promis.
  Elle n'allait pas risquer de faire tomber sa neige quand même !
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Jeu 14 Nov - 21:23
Seles se mit à courir vers le stand de glaces. Elle semblait heureuse au moins. Voilà qui remontait le moral d'Aeron au beau fixe. Il avança vers elle à pas lents pendant qu'elle achetait ses gourmandises et revenait avec. Elle était vraiment adorable ! Le fait qu'elle ne l'ait écouté que d'une oreille discrète ne l'ennuyait pas un seul instant. Il était toujours content de lui parler, alors il pouvait bien répéter une ou deux choses, ce n'était pas un soucis. Il prit la barquette de glace et en prit un bout. Le goût était sucré, fruité, très bon. Seles lui révéla que c'était au kiwi et il eut une idée pour la taquiner. Il tomba à genoux et en avant, se retenant de finir à plat ventre avec sa main valide. Il posa la barquette et mit son autre main à la gorge, faisant un bruit sifflant en respirant.
-Je suis... allergique... au kiwi... j'étouffe !
Il vit les genoux de Seles se poser au sol alors qu'elle s'inquiétait. Il la laissa s'inquiéter une seconde ou deux avant de reprendre la barquette se lever brusquement.
-En fait, non. Et c'est très bon, merci beaucoup Seles !
Il lui adressa un grand sourire et tendit la main pour l'aider à se relever. Cela lui rappelait des souvenirs. Il n'aurait jamais osé faire une seule plaisanterie au début de leur aventure. Ils étaient presque inconnus quand ils étaient partis de l'abbaye. Ils avaient rarement eu l'occasion de discuter. Il se souvint de l'air de la rouquine quand elle avait aperçu le radeau. Elle n'en avait pas cru ses yeux. Elle ne faisait pas vraiment confiance au blondinet à l'époque et il s'en était offusqué. Mais en deux journées, ils avaient vécu de belles aventures ! D'abord les reptiles, puis la mine, l'araignée, le pieds fracturé... Ah ce pied l'avait tellement fait souffrir, il n'avait jamais eu de randonnée aussi difficile que ce jour-là. Il avait salement aggravé sa fracture, à ne rien dire à Seles. Il avait voulu la protéger de la culpabilité mais s'était rendu ridicule et s'est ensuite pris de bec avec elle. C'était tout bonnement stupide. Ensuite il y a eu Elena. Seles semblait s'être très bien entendue avec elle. Quel dommage qu'ils aient du se séparer d'elle. Ensuite il y a eu cette dispute qui lui a fait dire ses quatre vérités à Seles.
Il avait sorti tout ce qu'il avait sur le cœur et l'avait choquée. Rien que d'y repenser, son cœur se serrait. L'air choqué qu'avait Seles aurait brisé le cœur aux plus endurcis ! Malgré tout, cela lui avait fait beaucoup de bien de déballer son sac et l'étreinte de la rouquine après cela lui avait fait tellement de bien. Il avait trouvé cela tellement confortable que sans le navire, il serait bien resté toute la journée dans ses bras. Il n'avait d'ailleurs pas pu s'empêcher de la prendre à son tour dans les siens aussi. En repensant à son audace, il rougit un petit peu et s'efforça de revenir au moment présent. Oui, il lui avait fait une farce, une farce qu'il n'aurait pas osé la veille. Ils étaient vraiment devenus amis. Il se sentait proche de cette fille et voudrait rester avec elle le plus longtemps possible.
Dernière édition par Aeron Valerius le Mar 19 Nov - 16:32, édité 1 fois
  Cet idiot lui avait fichu une de ces frousses !! En le voyant s'écrouler en annonçant son allergie, elle se voyait déjà avec son cadavre dans les bras, ne sachant qu'en faire et surtout : Que faire toute seule ? Et puis mince, elle, tuer quelqu'un d'aussi gentil ? C'était inconcevable. Il était non seulement son seul espoir de survie, mais également la seule personne, avec son frère, s'étant réellement montré gentil et attentionné envers elle ! Et voilà qu'elle l'empoisonnait ! Toute paniquée qu'elle était, elle s'agenouilla près de lui, tentant maladroitement de lui taper doucement dans le dos, par désarroi. Elle ne connaissait pas de sort de soin assez puissant pour le sortir de ce mauvais pas, son dernier recours était de lui fourrer ses doigts au fond de la gorge en attendant que des secours arrivent. Elle s’apprêtait d'ailleurs à mettre son plan à exécution quand cet espèce de gros nigaud lui avoua sa mauvaise farce ! Se relevant d'un coup comme ça, comme si rien ne s'était passé, avec son petit air naturel de nobliau du dimanche, là ! Non mais, non mais … Il voulait un coup de boule lui pour lui apprendre la vie ? Bon ok, elle ne risquait pas de lui faire bien mal comme sa tête n'atteindrait qu'au mieux ses clavicules … Ah mais, ouais, bonne idée ! Elle allait lui péter les clavicules avec sa tête !! ça lui ferait les pieds tiens.
  Son air renfrogné barra aussitôt son visage, puis, reprenant avec précaution sa neige à la cerise, elle se leva sans accepter son aide, avec un petit air courroucé, tout en le réprimandant du regard. Puis, avec son petit poing, elle le frappa au bras – pas assez fort pour lui casser quoi que ce soit cette fois, sauf si vraiment il était fragile et qu'il le faisait exprès ! Voilà qui annonçait la première partie de sa vengeance. Puis, comme elle estimait qu'il ne méritait plus sa bonté sans limite – haha – elle luit reprit farouchement sa barquette de neige au kiwi.
  -Ne prenons pas de risque, confisqué. La prochaine fois vous ne crierez pas au loup !
  Puis avec sa cuillère, elle goûta un peu du contenu de la barquette – la manœuvre n'étant destinée qu'à cela en réalité – juste sous le nez de son ex propriétaire. Elle prit le temps de bien goûter la saveur de la chose, avant de finalement hausser les épaules en lui redonnant. Bah, elle n'allait quand même pas vraiment tout lui prendre ! Elle allait avoir une super grosse envie de faire pipi après, et elle ne savait pas encore quand ils auraient vraiment des toilettes à disposition. Bientôt, elle l'espérait !
  -Hm, la cerise est meilleure. Je vous le laisse.
  Elle avait toujours son petit air courroucé en lui tendant son dû, mais comme elle reprenait la marche, elle lui adressa finalement un léger sourire, afin de lui signifier qu'elle n'était pas vraiment en colère. De toute façon, elle était à Altamira ! Qui pourrait bien être en colère ici ? C'est alors qu'elle se posait justement la question qu'un couple était en train de se disputer bruyamment sur le bas-côté. La femme criait le plus fort et il était question de plusieurs oublis, apparemment, le pauvre homme devait être tête en l'air. Sélès les regarda, un peu surprise, découvrant les joies de la vie urbaine ! Elle passa finalement son chemin, préférant déguster sa neige plutôt que de s'occuper des affaires des autres. Elle les trouvait tout de même étranges de s'énerver comme ça alors qu'ils étaient dans une ville aussi incroyable.
  Ils n'étaient même pas encore dans le centre ville, ni même au point culminant de la plage que Sélès ne savait déjà plus où donner de la tête ! C'était tout beau tout nouveau partout, les gens se baladaient en short, voir moins que ça, et des petites échoppes vendait quelques bibelots souvenirs et autres bijoux artisanale. Son regard n'en finissait pas de vagabonder ici et là, si bien qu'elle manqua de rentrer dans quelqu'un, l'évitant de justesse. Elle se tourna avec vers son camarade, souriante.
  -Bon, allons voir ce George ! J'ai hâte de visiter la ville ! Il est un peu tard pour le parc d'attraction maintenant, on ira demain ?
  Attendez qu'elle tombe devant les brochures touristique de l'hôtel et qu'elle commence à faire tout son petit programme, là, vous allez comprendre votre douleur. Enfin, Aeron, surtout, allait comprendre sa douleur ! Pauvre garçon, il avait bien le moral de balader cette adorable petit teigne sauvage aux airs de poupée innocente. Innocente ? Bien sûr qu'elle l'était, ça ne faisait aucun doute. Après, elle n'était pas un ange non plus … Même si elle en avait l'air ! En tout cas, elle avait déjà presque fini son petit pot de glace, et avait presque envie de rebrousser chemin pour en prendre un autre encore plus gros.
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Ven 15 Nov - 15:30
Aeron était content de sa farce, et malgré l'air boudeur de Seles, il savait qu'elle ne lui en voulait pas. Ce genre de situation faisait partie des plaisirs simples de la vie auxquels il n'avait jamais pu vraiment goûter. En parlant de goûter, voilà que Seles lui prenait sa glace kiwi sous un prétexte fallacieux pour pouvoir goûter. Elle était mignonne avec son petit air faussement boudeur. Après quelques secondes, elle rendit la glace. Elle était vraiment adorable ! Elle était émerveillée par tout ce qu'il y avait autour d'elle. Elle observait chaque personne avec des étoiles dans les yeux, à l'exception du couple qui se prenait la tête pour quelques bagages oubliés. Elle se souvint de leur destination et demanda au cas où pour le parc d'attraction. Aeron aurait bien aimé lui dire qu'ils iraient au parc d'attraction, mais il était effectivement tard. Le blondinet avait déjà planifié la journée du lendemain dans sa tête.
-J'ai déjà planifié la journée du lendemain. Je vous réserve la surprise, d'accord ? Mais le parc d'attraction n'est que partie remise, soyez-en assurée !
La jeune fille, d'abord surprise, se fendit ensuite d'un grand sourire. Apparemment, qu'importe ce qui allait arriver le lendemain, tant qu'ils sortaient, voyaient Altamira, cela lui plaisait, et en plus, elle allait aller au parc d'attractions pendant leur séjour. Que demander de plus ? Le blondinet se mit à sourire encore plus et, voyant la barquette vide dans la main de Seles, lui tendit la sienne.
-Je ne suis pas si fan du kiwi que ça, finalement. Je vous laisse la fin.
Lui laissant la barquette, il la guida jusqu'au véhicule qui permettait d'aller au siège de la société Lézaréno. Seles continuait de regarder partout autour d'elle et Aeron s'émerveillait du spectacle que Seles offrait. Elle était l'innocence même, et d'une telle beauté. Le blondinet pourrait la fixer toute la journée. Le véhicule se mit en branle et Aeron retint Seles par le bras alors qu'elle était penchée vers l'extérieur pour mieux voir les alentours. Ce serait bête qu'elle tombe. Elle sembla ne même pas remarquer qu'Aeron l'avait touchée. Une fois arrivés dans le siège de la société, le jeune homme se leva et se dirigea vers les secrétaires, suivi par la rouquine qui se calmait à présent. Demander à voir George suffit à ce qu'on lui indique l'étage. Aeron n'avait jamais trop aimé les ascenseurs. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer si l'ascenseur se bloque entre deux étages. Cependant, celui-ci semblait marcher parfaitement et rapidement. Il eut à peine le temps de demander à Seles de le laisser parler avant qu'ils arrivent au bon étage.
-Bonjour, George. Je suis Aeron Valerius. Il me semble que j'avais des accords avec votre compagnie et le Duc Bryant. Sont-ils toujours valables ?
-Oui, bien sûr. J'ai déjà fait préparer votre chambre quand vous avez été annoncé.
-Merci beaucoup ! Comment va le duc ? La prison ne l'affaiblit pas trop ? La dernière fois que je l'ai vu, il était encore une force de la nature, mais j'ignore ce qu'il devient, récemment. En tout cas, adressez-lui mes remerciements si vous en avez l'occasion.
-Il reste toujours le même. Je transmettrai votre message.
D'un air conspirateur, Aeron chuchota quelque chose à l'oreille de George qui acquiesça avec un grand sourire. Après des au revoir rapides, Aeron retrouva Seles devant l'ascenseur et y entra avec elle. Aeron lui indiqua qu'il ne leur restait plus qu'à aller à l'hôtel et se reposer pour la journée du lendemain.
  Des surprises, des surprises, encore des surprises, et tout ça pour son humble petite personne, youhou, ce n'était pas son anniversaire pourtant ! Tiens d'ailleurs, ce n'était pas dans très longtemps, peut-être pouvait-elle oser espérer la présence de son frère cette fois ? Il était venu à chacun de ses anniversaires pendant de nombreuses années, les bras toujours chargés de cadeaux dont elle ne savait pas quoi faire, car le plus beau cadeau pour elle, ça reste tout de même la présence de son frère ! Mais voilà bientôt trois ans qu'il n'avait pas assisté à ce jour important, envoyant toujours beaucoup de cadeaux cependant, qui étaient bien moins intéressants lorsqu'ils n'étaient pas remis en main propre. Elle espérait bien avoir son frère avec elle cette année, pour souffler les bougie de la seizième année. Elle était en plein âge ingrat, subissant de grands changements autant dans son corps que dans son mode de vie, elle allait pouvoir prendre beaucoup en maturité. Enfin pour le moment, ça se manifestait par une croissance incroyable de sa poitrine qui n'était encore que des petits raisins secs il y a six mois. C'est traître parfois ces choses là, vous vous réveillez un matin et paf, vous vous rendez compte qu'il y a deux trucs qui ont poussé, et qui étaient pas là avant … Et en plus c'était gênant pour dormir correctement, et ne parlons même pas de la douleur que c'était que de se cogner contre une poignée de porte !
  La demoiselle allait de surprise en surprise, avec ce blondinet aussi mesquin que prévoyant ! A croire que tout ce qui peut vous passer par la tête une fraction de seconde, ce gars là l'aurait prévu des années avant même votre naissance. Ce n'était pas un cerveau qu'il y avait dans son crâne, mais un super ordinateur, oui ! Elle avait du mal à imaginer comment il pouvait faire ça, tout prévoir aussi vite, même dans les situations semblant imprévues. Mais non, rien n'était imprévu avec lui, à croire que ce mot avait été rayé de son vocabulaire. Sélès le soupçonnait de ne faire que semblant, elle le surveillerait ce soir, pour s'assurer qu'il ne tente pas de bidouiller un programme de dernière minute qui passerait pour quelque chose de parfaitement organisé à l'avance.
  Tout de même ravie à l'idée de découvrir tout plein de surprises, elle adressa un large sourire à son compagnon, qui lui céda également le reste de son pot de glace. Oui, c'était franchement pas mauvais aussi le kiwi, elle comptait bien essayer tous les parfums à mesure de leur séjour ici et il y en avait des tas ! Cerise, fraise, citron, orange, pamplemousse, kiwi, cassis, framboise, pomme, pêche, nectarine, cola, thé vert, fruits de la passion, dragon et même des parfums plus insolites tel que : barbe à papa, sucre d'orge, nougat, érable, tomate ou encore noisette et j'en passe. Il y avait même des mélange possible, ah, elle n'aurait jamais le temps de tout goûter, à moi d'en prendre au moins cinq par jour ! Oui, c'était une bonne idée, elle allait faire ça.
  Elle était donc en train de se faire son petit programme personnel dans sa tête elle aussi, puisque monsieur lui cachait des choses. Juste pour l'embêter, elle refuserait de suivre son plan demain, et toc. Elle pouvait se permettre de lui désobéir ici, étant donné qu'ils n'étaient pas en danger, son plan n'était pas vital – quoique – et donc, comme ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait avoir le plaisir de le contredire – quoique, elle ne s'en privait jamais – elle en profiterait outrageusement pendant leur séjour quand même. Et alors qu'elle préparait son petit plan machiavélique, et que personne ne pouvait se douter quel petit diable se cachait derrière cet air angélique, il empruntèrent un petit véhicule sur rails qui traversait les eaux du domaine pour rejoindre un bâtiment administratif où se cachait ce fameux George. Un monsieur d'un certain âge, il avait une bonne tête et une voix qui vous mettait en confiance. Il lui rappelait un peu Sebastien, peut-être étaient-ils de la même famille, qui sait ?
  Ce fut également pour elle la première fois qu'elle prit un ascenseur, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la sensation y était étrange. Pour elle, c'était déjà comme un manège, se sentir ainsi élevé donnait des petits chatouillis au ventre, elle eut presque l'impression qu'elle allait s'envoler lorsque tout s'arrêta d'un coup, si bien qu'elle du agripper la rampe, juste par précaution. La rouquine laissa bien sûr son camarade parler, elle n'ouvrit la bouche que pour présenter ses salutations à l'homme à la bonne tête, gardant un léger sourire poli et posé. Toute élégante et sage qu'elle était, elle tenait la hanse de son sac de ses deux mains, attendant patiemment qu'ils aient fini leur discussion avant de suivre à nouveau son camarade, non sans lui lancer un regard suspicieux lorsqu'il chuchota quelque chose qu'elle ne put pas entendre. Encore des cachotteries hein ? Elle n'aimait pas trop ça, avant, c'était le manque de confiance, la méfiance, et maintenant, c'était juste parce que cela piquait sa curiosité et qu'elle avait hâte de tout savoir. A savoir qu'en plus de faire sa curieuse, elle n'était pas très patiente. Ils retournèrent à l'ascenseur, Sélès alla se caler près d'une rampe. Cette fois, comme cela descendait, elle avait l'impression de planer, elle en eut de légères fourmis dans les jambes.
  La cabine s'arrêta un étage plus bas pour laisser entrer une jeune femme aux cheveux noirs, attaché en chignons leste. Elle avait les yeux noisettes et portait une chemise blanche aux manches bouffante, largement ouverte sur une poitrine généreuse rehaussé par un cache cœur violet, ainsi qu'un … attendez, c'était un short ça ? Ça ressemblait plutôt à une culotte là, tellement c'était court. Une culotte en cuir. Sélès trouva la tenue étrange, très étrange, et pourtant beaucoup de filles était habillées comme ça ici, voir pire. La demoiselle était souriante et les salua d'un bref signe de tête, ne faisant ensuite plus vraiment attention à eux, elle posa malgré tout son regard sur Aeron au bout d'un moment, se sentant sans doute observée, et à très juste titre. Elle lui lança alors un petit clin d’œil en souriant de plus belle, avant de filer hors de l'ascenseur comme ils venaient d'arriver au rez-de-chaussée, laissant le blondinet tout empourpré. Sélès lui lança alors un regard blasé, quoi qu'un peu contrarié. Les garçons, tous les mêmes, des gros débiles qui tombent gaga devant une paire de gros seins. C'était franchement exaspérant, voire un peu décevant. Elle le croyait tout de même d'un autre niveau, mais finalement, il était comme son frère … Quoi que, avec son frère, ça se serait passé bien autrement. La réaction d'Aeron était encore préférable, dans ce cas.
  La rouquine réprimanda son camarade du regard, avant d'esquisser un petit sourire moqueur. Il ne lui en fallait vraiment pas beaucoup pour rougir à celui-là, décidément, c'était assez drôle au final. Elle préféra cependant ne pas faire de commentaire, bien trop intéressée par autre chose, de toute façon.
  -Qu'est-ce que vous avez dit à George, dites ? Pourquoi vous me cachez toujours des choses, je vais finir par me méfier de nouveau.
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Ven 15 Nov - 21:23
L'ascenseur redescendait à son rythme et s'arrêta un étage plus bas. Une jeune femme d'une grande beauté entra. Mais sa tenue était pour le moins étrange, très révélatrice sur les formes délicieusement féminines de la silhouette qu'elle ne couvrait qu'à peine. Le regard d'Aeron passa des yeux à la poitrine qui semblait sur le point de sortir d'elle-même hors du cache-coeur. Comment une poitrine pouvait-elle être de cette taille et serrée à ce point ? Aeron avait déjà vu des femmes avec des corsets serrés, mais rien d'aussi attirant et excitant, même si une poitrine plus raisonnable lui aurait mieux plu. Ses yeux descendirent encore alors qu'il ne contrôlait plus vraiment la direction de son regard. Les courbures des hanches, la rondeur des fesses et le galbe parfait des jambes achevèrent de provoquer le déferlement d'hormones à l'intérieur d'Aeron. S'il avait été seul dans une chambre avec cette femme et qu'elle avait tenté de le séduire, il aurait fini à ses pieds. Non, attendez, il n'était pas comme ça. Ses hormones lui donnaient ces pensées, mais en actes, il se retiendrait. Il l'espérait en tout cas. Après tout, il était célibataire. Y arriverait-il vraiment si elle faisait des choses ? L'image de la jeune femme nue à cheval sur lui entraîna une douleur à l'entrejambe. Il avait resserré son bas pour éviter que ça ne se voit trop mais voilà le résultat, il était tellement dressé qu'il en avait mal.
Relevant les yeux juste au moment où la jeune femme tournait la tête, le peu de raison qu'il restait à Aeron fut achevée par un clin d’œil aguicheur. Le jeune homme n'avait qu'une envie : la suivre et lui demander de passer la journée de demain avec lui. Il fallut encore une seconde avant que son cerveau lui dise "stop". Ce sont ses hormones qui parlaient, pas sa raison, ni ses sentiments. S'il devait écouter ses sentiments, il prendrait Seles dans ses bras, non pas nue, juste là dans ses bras, une étreinte innocente, mais agréable. De toute manière, tel qu'il était, il préférait les formes encore raisonnables de Seles à celles de cette femme pour la poitrine. Le reste du corps, il ne faisait aucun doute que Seles serait pareille, si ce n'est mieux. En fait, elle était déjà mieux si on regardait l'ensemble, plus belle, même si moins excitante, peut-être. Quoique si elle portait quelque chose de plus osé ou qui la mettait simplement plus en valeur... Mais cette pensée entraîna une légère intensification de la douleur, même si ça restait supportable. Pourquoi Seles était-elle plus belle ? Il avait l'impression de ne pas être objectif, mais il s'en fichait. Il n'était pas amoureux, non, ce n'est pas possible, pas en si peu de temps, d'une fille avec un caractère aussi compliqué. Non c'était ridicule de tomber amoureux comme ça, mais pourtant, elle était particulière. Elle avait un quelque chose d'unique à ses yeux.
Une chose était sûre : il préférait ne pas recroiser quelqu'un qui lui refasse ce genre d'effet. Perdre momentanément sa raison comme ça était étrange et il avait honte. Il avait fixé tout le corps de cette fille sans même faire attention à ce qu'elle pouvait penser derrière. C'était gênant, embarrassant. Comment pouvait-il s'être laissé déconcentrer à ce point ? Ça, il s'en voulait, oui, mais lorsqu'il vit le regard désapprobateur de Seles, il s'en voulut encore plus. Il avait conscience d'être tout rouge, autant à cause de la chaleur, de l'excitation, de l'embarras et de la honte. Il aurait aimé être ailleurs, seul, sans aucune fille pour lui faire de l'effet, car le sourire moqueur de Seles, à ses yeux de mâle en pleine excitation, avait un quelque chose d'aguicheur et cela ne l'aidait pas du tout. Il priait pour que Seles ne jette pas un œil à son entrejambe. Que pourrait-il dire ? Que ce n'était pas sa faute ? Elle ne le croirait pas un seul instant et le traiterait de pervers. Que ne donnerait-il pas pour contrôler cette partie de lui ?
Heureusement, la jeune fille lui demanda des détails sur la discussion avec George. Avec de la chance, celui lui permettrait de se calmer et de penser à autre chose. Seles était curieuse, mais ce n'était pas pour lui déplaire, dans le fond.
-Mmmmh j'imagine que vous voulez vraiment le savoir. Je vous promets que vous le saurez dans les prochaines vingt-quatre heures, cela vous va ?
Et il reprit la marche vers le véhicule à rails. Martel soit louée, cette fille étrange était déjà partie dans le précédent. En attendant, son corps ne se calmait pas rapidement du tout, et pour cause, regarder la beauté de Seles quand il était dans cet état faisait qu'il ne pouvait pas réellement se calmer. Il essayait donc de ne pas trop la regarder, et surtout, de ne pas penser à son corps. Etre un homme pouvait parfois être une vraie malédiction ! Il s'assit dans le véhicule, se pencha en avant, le coude gauche sur le genou, la main soutenant la tête alors qu'il regardait le paysage alors que leur trajet reprenait en direction du centre, près de l'hôtel. Il priait encore pour que Seles ne regarde pas son entrejambe car il devait toujours y avoir une bosse. Il ignorait si celle-ci avait remarqué son état mais le jeune homme put se lever sans aucun risque une fois arrivés. Ils descendirent du véhicule et se dirigèrent vers l'hôtel.
  Décidément, il ne semblait pas disposé à lui révéler quoi que ce soit, et ce, quelles que soient les circonstances ! Même lorsqu'il annonçait être prêt à répondre à toute ses interrogations, et bien non, monsieur détournait toujours le sujet pour ne dire que ce qu'il voulait bien céder, au moment où les réponses pouvaient venir d'elles-même, sans qu'elle n'ait besoin de lui demander. S'ils avaient été seuls à cet instant, elle l'aurait sans doute attrapé par le col pour lui soutirer des informations à la mode méchant flic, mais hélas, ils étaient plutôt bien entourés et elle voulait faire bonne figure. Elle ne lui en lâcha pas moins une petite moue contrariée, restant toujours bonne enfant, comme si rien ne pouvait gâcher son humeur en ces lieux. Donc non, ça ne lui 'allait' pas, elle voulait savoir elle, mais elle attendrait encore un peu avant d'insister, histoire de pouvoir user de tous les moyens nécessaires. Elle ne répondit donc pas directement, et se contenta regarder le paysage, toujours aussi admirative.
  Elle n'y avait pas fait attention plus tôt, mais très rares étaient les demi-elfes ici. En fait, il n'y en avait pas, si ce n'est peut-être deux ou trois employés bien cachés, effectuant des manœuvres en coulisse, bien loin des potentiels racistes présents en ces lieux pourtant si idylliques. Il était clair qu'aucun demi-elfe en Tesséha'lla n'avait les moyens se payer de telles vacances ici, et comme c'était très huppé, ils ne pouvaient pas non plus être à l’accueil ou endosser un travail très exposé. Mais pour le moment, Sélès était bien trop de bonne humeur pour le remarquer, et puis, elle avait la chance de beaucoup ressembler à une humaine, donc la plupart des humains ne remarqueraient pas si facilement sa véritable nature, ce qui lui éviterait des ennuis. Et comme elle était de bien trop bonne humeur pour repenser aux horreurs que ce peuple avait pu faire au sien, elle se contenterait simplement de profiter du séjour, comme il avait si bien commencé.
  Aeron semblait mal à l'aise depuis qu'ils étaient sortis de l'ascenseur, et elle ne fit pas vraiment le rapprochement avec cette fille. Elle pouvait comprendre qu'il se soit perdu à la contemplation de son décolleté plongeant et qu'il s'en soit retrouvé bien embarrassé sur le coup, mais elle n'imaginait pas que cela ait pu tant le chambouler. C'était juste une personne comme une autre, elle ne voyait pas ce qu'il y avait de si extraordinaire. Il faut dire qu'elle n'avait jamais été très matérielle, et ne s'était jamais attardée plus que ça à juger le physique des gens. Quand elle parlait à quelqu'un, elle ne voyait que ses yeux et n'entendait que sa voix, ainsi que la teneur de ses mots. Elle se moquait bien du packaging, seul le contenu était intéressant. Elle ne s'était d'ailleurs jamais posée la question, pour elle c'était comme ça. Un peu de peau de plus ou de moins, à quoi bon. Cela dit, elle n'en gardait pas moins une certaine pudeur malgré tout. Elle ne regardait jamais le corps des gens, et ne faisait pas bien attention au sien, mais elle n'aimait pas non plus s'exposer n'importe comment. Sans que cela ne soit dû à un complexe quelconque, c'était simplement de la correction en quelque sorte, c'est ainsi qu'on l'avait élevée en tout cas.
  Sélès suivit son camarade qui se dirigeait vers le plus célèbre hôtel de luxe de Tesséha'lla. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle allait rentrer là-dedans, et dormir là-dedans. Elle s'arrêta d'ailleurs devant l'entrée, le temps de pencher la tête en arrière pour tenter d'apercevoir le sommet. Elle manqua presque de tomber en arrière, mais elle se redressa à temps, avant de trottiner pour rejoindre Aeron au plus vite, puisqu'il était rentré dans le bâtiment sans voir qu'elle s'était arrêtée. Elle le rattrapa et se remit à marcher une fois à sa hauteur, l'air de rien, mais là encore, elle dut s'en tordre le cou afin d'admirer pleinement le riche décor des lieux. Tout le rez-de-chaussée reposait carrément sur un ponton surélevé, sous lequel s'écoulait une eau claire d'un bleu intense, et où était implantés divers palmiers et autres luminaires. Elle crut bien qu'elle était en train de rêver, elle n'imaginait pas que c'était à ce point-là ! Elle se demandait bien à quoi pouvait ressembler les chambres.
  Bien trop passionnée une fois encore par ce pays enchanteur, elle s'éloigna d'Aeron lorsqu'il se dirigeait vers l’accueil pour récupérer la réservation, pour rester sur le ponton circulaire central, appuyé contre les rampes afin de se pencher légèrement vers l'eau qu'elle observa avec attention. Il y avait de jolis poissons aux écailles argentées, et d'autres aux couleurs plus vives, voir même presque arc-en-ciel. Comme elle avait l'impression que l'un d'eux s'était arrêté pour la regarder, elle tendit la main vers lui pour analyser sa réaction. L'animal aquatique s'enfonça alors légèrement vers les profondeurs, se dandinant d'une façon tout à fait adorable pour reculer, avant de bondir hors de l'eau, frôlant presque la main de Sélès qui avait reculé aussitôt, de ce fait, elle piétina et heurta quelque chose dans son dos. Se retournant immédiatement, elle retira son pied pour découvrir Aeron, qui s'était approché d'un peu trop près au mauvais moment.
  -Ho veuillez m'excuser, je suis vraiment désolée !
  Elle baissa alors les yeux vers le pied d'Aeron, ce même pied qu'elle avait cassé l'avant veille. Bon, cette fois elle n'y avait pas mis sa force, juste son poids plume, elle n'avait pas du lui casser grand chose, mais tout de même, elle en voulait à ce pauvre petit peton. Elle eut alors un petit sourire désolé et gêné en joignant ses mains contre sa poitrine.
  -Ho heu, oups … Est-ce que ça va ?
  Comme ça avait l'air d'aller, elle prit le temps de manifester son émerveillement.
  -Ce hall est absolument magnifique ! Je n'aurais jamais pu imaginer quelque chose de pareil, c'est incroyable !
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Sam 16 Nov - 2:25
Ils se dirigeaient vers l'hôtel. Seles semblait se perdre dans la contemplation du bâtiment. Aeron ne pouvait pas lui en vouloir. Lors de ses premiers jours à Altamira, il avait le même air ébahi qu'elle. Il fallait admettre que l'édifice était magnifique, très belle architecture ! Une fois à l'intérieur il se dirigea vers l'accueil, laissant Seles là à admirer les poissons. On lui adressa la parole avant un grand sourire professionnel. La demoiselle qui lui parlait était parfaitement aimable et rien dans son air ne trahissait une quelconque fatigue, si ce n'est les cernes sous ses yeux. Après quelques mots échangés, elle remit une clé à Aeron et le remercia d'avoir choisi cet hôtel pour son séjour. Cette phrase était bien entendu pour la pure forme, étant donné qu'il s'agissait d'un hôtel toujours complet ou presque. Ils n'avaient pas besoin de plus de clients. Malgré tout, Aeron se montra poli en retour et retourna vers Seles. Toujours dans la contemplation des poissons, elle tendait son bras. Alors que le blondinet arrivait derrière elle, un poisson sortit de l'eau et elle recula de surprise, marchant sur le pied de son compagnon.
Embarrassée, elle s'excusa tout en regardant le pied en question. Ce pied en avait vu des vertes et des pas mûres, récemment. On peut dire que Seles et Aeron avaient tous deux aidé ce pied à finir en mille morceaux, entre l'une qui l'écrase et l'autre qui force dessus ensuite. Quelle idée il avait eu de ne rien dire ? Seles avait peut-être l'air d'une poupée mais elle était loin d'être aussi fragile qu'on pourrait le croire au premier abord. Malgré tout, les sorts de soin de Seles avaient fait des merveilles et son pied allait parfaitement bien.
-Après ce qu'il a déjà subi et les soins exemplaires qu'il a reçu, ce pied n'a pas grand chose à craindre de si peu, ne vous en faites pas.
Il ne put s'empêcher de sourire. Il était juste content d'être là avec elle. Son regard se perdait dans les yeux azurs jusqu'à ce que Seles s'émerveille devant la beauté du hall dans lequel ils étaient. Il est vrai que l'idée du lieu était très bien trouvée, avec la petite rivière, on avait vraiment l'impression d'être dans un endroit exotique.
-Oui, ce hall est magnifique. Quand j'étais plus jeune et qu'on était venu avec ma famille, je venais ici pour éviter mon frère et ma sœur. Je détestais être en leur présence, ils m'énervaient tout le temps et prenaient un malin plaisir à me rappeler ma place, donc je venais ici, c'était reposant. J'ai passé de très nombreuses heures à observer les poissons, parfois plonger la main pour jouer avec eux. J'ai souvenir que l'un d'eux m'ait mordu une fois, d'ailleurs. Les employés d'ici me connaissaient bien, à force, même s'ils auraient bien du mal à me reconnaître maintenant. Je me souviens encore de mon frère qui... oh pardon, je vous ennuie avec mes histoires, allons dans la chambre.
Il avait dit ça mais il venait de réaliser comme il s'ouvrait à elle sans le vouloir et c'était surtout pour ça qu'il s'était arrêté. Pourquoi en fait ? Il était gêné, il se sentait vulnérable à tout dire de son passé comme cela. Après, peut-être était-ce vrai qu'il l'ennuyait avec ça. Quoiqu'il en soit, il était déjà vers l'ascenseur et attendit à l'intérieur que Seles le suive. Cette fois, personne ne vint les déranger pendant leur ascension, et heureusement. Aeron avait eu bien assez d'émotions pour la journée. Il faillit repenser à tout ce qui l'avait ébranlé un peu plus tôt et se concentra sur ses souvenirs de sa famille pour éviter cela. Voilà qui ne risquait pas de lui faire plaisir. Seles à côté de lui semblait trépigner d'impatience, ayant probablement hâte de voir la chambre dans laquelle ils allaient dormir.
Une fois les portes ouvertes, les deux jeunes gens sortir de l'ascenseur et croisèrent des servantes. L'une d'elle, voyait qu'Aeron allait entrer dans la chambre, lui fit signifier qu'elles avaient apporté les couvertures supplémentaires demandées. Il les remercia et entra, Seles sur ses talons. La chambre était grande et luxueuse. Un grand lit deux places contre le mur, un balcon pour profiter de l'air extérieur à condition d'ouvrir la grande baie vitrée, un éclairage élégant avec des lustres en or gravés de multiples décorations, et plein d'autres détails qui donnaient cet aspect surréaliste au tout. Seles demeura bouche bée devant tout cela et Aeron, gentiment, se retint de se moquer d'elle. Il avait été exactement pareil la première fois. Même chez sa famille à Meltokio, ce n'était pas si nickel. Il tendit la main vers une porte richement décorée.
-La salle de bain est ici avec les toilettes, si vous voulez vous faire une beauté ou avez une envie pressante. Nous avons du personnel à disposition qui peuvent nous apporter à manger si vous voulez, même si personnellement, je préfère aller au réfectoire.
Seles sembla d'un coup comme émerger d'un rêve et marcha d'un pas rapide en direction de la porte indiquée. Elle avait probablement une envie pressante. Aeron profita de l'instant même où il entendit le verrou de la porte pour se changer rapidement. Il mit un short et un T-shirt pour se mettra à l'aise le temps de la nuit. Ses pièces d'armure et son épée ne firent aucun bruit en touchant le sol grâce à l'épaisse moquette qui recouvrait tout le sol. Quand il entendit la porte s'ouvrir à nouveau, il était en train d'installer une couverture au sol dans un coin de la pièce pour s'en servir comme matelas et une autre pour l'usage pour lequel elle avait été prévu. Un oreille prit sur le lit compléta le sien. Il s'était mis aussi loin du lit original possible pour rassurer Seles. Il espérait que celle-ci n'y verrait pas un affront d'une quelconque sorte. Après tout, elle dormait dans la même pièce qu'un homme, il est normal qu'il ne dorme pas juste à côté d'elle. Il tournait toujours le dos quand il s'allongea avec précaution tout en demandant :
-Alors, que pensez-vous de votre petit séjour ? Vous avez des questions à poser sur la ville ? Je suis prêt à répondre à presque tout, en espérant que vous ne demandiez rien sur les rares sujets pour lesquels je préfère attendre un peu avant de tout révéler. Ne m'en veuillez pas, s'il vous plait.
Il s'enroula dans sa couverture tout en se retournant pour la regarder quand elle donnerait sa réponse.
  Heureusement, Aeron ne lui teint pas le moins du monde rigueur de ce nouvel attentat contre son précieux petit pied. Ce n'était pas de sa faute après tout, si son talon était irrésistiblement attiré par le pied du chevalier, c'était comme une sorte d'aimant surpuissant, ce n'était pas intentionnel. Et puis de toute façon, c'était lui qui mettait toujours son pied sous le sien, alors tant pis pour lui, hein. Enfin, il était de bonne fois cette fois, et ne se plain donc pas. Il préféra rebondir sur l'émerveillement de la demoiselle, qui eut la chance de recevoir quelques confidences de la part de son garde du corps si mystérieux. Ça lui faisait plaisir, et ça la rassurait, car cela prouvait que leur confiance était à présent mutuelle, et balayait les dernières suspicions qu'elle aurait put avoir à son égard. D'autant plus que l’anecdote était plutôt touchante, d'autant plus pour elle qui avait toujours rêvé d'une famille, c'était la parfaite désillusion quand on voyait celle don Aeron avait bénéficié. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si c'est ainsi que tout se serait passé avec Zelos, s'ils avaient été élevé ensemble par deux mêmes parents. Non, Sélès et Zelos s'adorait sincèrement, et ceux, malgré le fait que tout soit réunit pour qu'ils le détestent et se rejette. Peut-être était-ce cependant à cause d'un certain esprit de contradiction ? Ce doute avait au moins le bénéfice de lui faire apprécier sa situation pourtant bien compliquée.
  Lorsqu'Aeron lui raconta qu'il s'était fait mordre une fois, la petite rouquine lança un petit regard suspicieux vers l'eau clair, où le boisson bondissant qui l'avait attaquait semblait toujours l'observer. A tout les coups, c'était un dangereux piranha ce machin, même s'il n'en avait pas l'air, elle était sûre qu'il était féroce ! Elle était sans doute passé à peu de chose de se faire manger la main ! Après tout, si tous les touristes essayaient d'embêter ces pauvres poissons, ce n'était pas étonnant qu'ils développent des comportements agressifs.
  Comment Aeron s'inquiétait de l'embêter avec ses histoires, elle lui adressa un petit sourire avenant, traduisant son enthousiasme à l'idée d'écouter ses histoires. Bien sûr que non, ça ne l’ennuyiez pas, elle était même contente qu'il lui confis tout ça, ça leur permettait de parler un peu d'autre chose que de leur fuite, et ainsi, de faire plus ample connaissance. Car s'ils se côtoyaient depuis un bon moment maintenant, étant donné que le blond servait à l'abbaye depuis presque un an, mais ils n'avaient jamais vraiment bavardé, ni parlé d'eux, on ne pouvait pas vraiment dire qu'ils se connaissaient.
  -Vous ne m’ennuyiez pas du tout, au contraire. Préféra-t-elle préciser pour le rassurer.
  Puis elle le suivit jusqu'à l'ascenseur, qui fut une nouvelle fois une petite partie de manège pour elle. Se ferait-elle un jour à cette sensation étrange ? Ils allaient avoir beaucoup d'occasion de les emprunter durant leurs séjours, à croire qu'il n'y avait que que ça. C'était un coup à vous rendre flemmard et tout gras, pas étonnant que la moitié des clients soient comme ça. Il ne croisèrent personne cette fois, si ce n'est les femmes de chambre dans le couloir. Sans vraiment faire attention à ce qu'elle précisèrent, Sélès ne manqua pas de les saluer très poliment en croisant leur regard, lorsqu'elle sortit de la cabine montante. Elle s'empressa ensuite de venir découvrir la chambre, qui était plus belle encore que ce qu'elle aurait out imaginer, même après avoir vu le hall ! Tout était propre et la pièce semblait d'autant plus grande qu'elle n'était décorée que de couleurs clairs. Ça changeait beaucoup du marron et du rouge de sa chambre à l'abbaye, cela lui donnait comme un nouveau souffle. En un seul regard, on se sentait vraiment à l'air, il lui semblait qu'elle n'avait jamais été aussi détendue. L'ambiance, la vue, les décors … Tout était mis en œuvre pour vous donner envie de rouler partout en criant d'une voix suraigu ''wiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii''. Mais c'était également d'un tel luxe que Sélès osa à peine marcher sur le tapis dans un premier temps. En fait, elle n'osait marcher nul part. Mais lorsqu'Aeron lui indiqua les toilettes, elle ne se vit pas priée pour s'y précipiter ! Les neiges au sirops qu'elle avait engloutit un peu tôt était redescendu, et puis, elle n'avait pas put aller au petit coin de tout l'après midi, alors ça commençait à faire beaucoup.
  Elle fut grandement impressionnée une fois de plus par le luxe de la salle d'eau. Bon sang, même le siège des toilettes lui paraissait plus beau que toute les figurations qu'elle s'était faite du trône du roi. Elle n'aurait jamais pensée pouvoir un jours se sentir comme une princesse en allant aux toilettes.   Une fois soulagée, elle se leva les mains avec ce savons qui sentait bon elle ne savait pas trop quoi, puis elle analysa un instant la baignoire et eut la folle envie de prendre un bain ! Elle avait laissé son sac dans la chambre, alors elle y retourna, découvrant son chevalier près pour la nuit. C'est vrai, il se faisait tard dans tout ça ! Mais elle n'irait pas se coucher avant d'avoir prit son bain … et manger, chef ! D'ailleurs, son ventre émit un petit gargouillement d'approbation. Elle était en pleine croissance – et de partout – alors elle avait besoin de bien plus qu'une glace à l'eau pour se rassasier ! Et ce devait être pire encore pour Aeron, qui lui accorda un nouveau point ''questions & réponses''.
  -Oui ! Est-ce qu'on peut commander à manger maintenant ? Et est-ce que je peux prendre un bain en attendant ?
  Elle se dirigea vers une petite table dans un coin de la pièce, où était déposé un menu avec les plats qui pouvaient leur être servis. Sélès lança son dévolu sur le bœuf au curry avec son riz. Son ventre gronda d'impatience. Puis, relevant les yeux vers le blond, elle remarqua qu'il s'était installer comme dans la cabine du bateau. La moquette en plus de la couverture allait sans doute être plus confortable que le bois dure, mais dans un hôtel, elle était étonnée qu'il n'ai pensé à réclamé que ça. Elle ne manqua pas de le lui faire remarquer.
  -Pourquoi n'avez-vous pas demander un lit ou un matelas supplémentaire ? Ou même un hamac ! Vu les lieux, ils doivent bien en avoir en réserve. Puis ses yeux furent de nouveau attiré par le menu. Hm … Ce bœuf au curry à l'air délicieux …
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Sam 16 Nov - 14:54
Seles parlait de commander à manger. C'est vrai qu'ils n'avaient pas encore mangé. Le ventre d'Aeron se mit à gargouiller à ce moment-là, comme pour l'obliger à se relever. Cédant au ton suppliant de son estomac, le blondinet se leva tout en répondant à la question sensée de la rouquine.
-Si on avait eu officiellement besoin d'un deuxième lit, on n'aurait pas pris cette chambre. Le soucis est qu'on ne pouvait pas changer de chambre à la dernière minute. Si je demande un autre lit comme ça, sur le moment, les employés risquent de jaser et cela attirera l'attention sur nous. Je préfère éviter. J'approuve le bœuf au curry, et oui, vous aurez le temps de prendre votre bain si vous ne traînez pas trop. J'attendrai que vous soyez sortie du bain pour retirer le couvercle du plat, il restera chaud, comme ça. On voit que vous mourrez d'envie d'aller dans cette baignoire, alors ne vous gênez pas, vous en avez parfaitement le droit.
S'approchant de la porte qui menait au couloir, il s'arrêta la main sur la poignée de porte et interpella Seles :
-Oh, et Seles ! Merci d'être là, si gentille, de dire que je ne vous ennuie pas avec mes histoires. Si vous voulez vraiment en savoir plus sur moi, je vous parlerai de ce que vous voudrez pendant le repas.
Il ouvrit la porte et passa la tête dans le couloir pour interpeller une servante pendant que la rouquine entrait dans la salle de bain. Timide comme il était, il avait le visage rouge après avoir parlé à Seles comme il venait de le faire. La servante fut étonnée de voir l'homme en tenue plutôt légère, rouge et apparemment embarrassé. Allons bon, les couples faisaient tout de plus en plus rapidement, cela faisait à peine cinq ou dix minutes qu'ils étaient entrés. Le jeune homme commanda deux parts de bœuf au curry. Bah tiens, ça met en appétit de faire du sport, n'est-ce pas ? La servante jeta un autre regard désabusé au jeune homme avant d'aller transmettre la commande aux cuisines. Aeron remis la tête dans la chambre et ferma la porte, se demandant bien pourquoi la servante l'avait regardé ainsi de travers. Bizarre, c'est pourtant le professionnalisme qui primait dans l'équipe de l'hôtel en général. Avait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Il ne voyait pas quoi.
Son regard se posant sur la chambre, il se souvint de ces moments passés ici. Il était sensé partager ce lit avec son frère, mais ce qu'il s'est passé était bien différent. Son frère qui le jalousait et cherchait toujours à le rabaisser, à lui montrer ce que l'aîné pouvait avoir. C'est parmi ces moments qu'il avait le plus haï ce frère, son comportement méprisant de noble et tout ce qui allait avec. C'était ici qu'il avait vu une femme brisée pour la première fois, une demi-elfe, bien entendu, et qu'il avait eu honte des hommes, de leur vanité à se sentir supérieur aux demi-elfes. Après tout, Seles, aux yeux du blondinet, était bien meilleure que lui. Le monde semblait s'effondrer autour d'elle, comme un rideau qui se lève sur des horreurs alors que l'instant suivant, il racontait des contes de fée. Malgré tout, Seles restait là, fière, droite. Aeron, lui, s'était effondré sous le poids de la honte et de la culpabilité. Non, il était clair à ses yeux qu'il n'était pas fort, tandis que Seles, une femme demi-elfe plus jeune que lui l'était. Beaucoup de nobles n'envisageraient même pas de rester en une telle compagnie, lui la chérissait et estimait que c'était un honneur.
Il continuait de réfléchir à tout cela, de se rappeler ses mauvais souvenirs, quand quelqu'un toqua à la porte. Le repas arrivait donc. Seles devrait également sortir d'un moment à l'autre, il avait entendu l'eau du bain couler un peu plus tôt. Tout dépendait du temps qu'elle allait mettre à s'habiller et s'occuper de ses cheveux. C'était drôle en un sens. Ils étaient en cavale dans le plus grand hôtel de tout Tesse'halla, avec une grande baignoire, pouvant faire leur toilette aussi méticuleusement qu'ils le voulaient et sur le point de déguster un plat délicieux. Aeron posa les couvertures dont il se servirait de lit sur le vrai lit pour éviter d'attirer l'attention, puis ouvrit la porte de la chambre en se tenant sur le côté pour permettre à la servante de poser le chariot avec le repas dans la salle et de ressortir ensuite.
  Ah, elle n'avait pas compris cela comme ça … Est-ce que ça voulait dire qu'ils étaient censés être en couple aux yeux des autres, et surtout, du personnel de l'hôtel ? L'idée lui semblait fort étrange. S'il était plutôt joli garçon, elle ne se figurait pas qu'il puisse être intéressé par elle. Elle ne s'était pas vraiment posée la question en fait, c'est pour cette raison, sans doute, que cette idée lui sembla si saugrenue. Il faut dire aussi que, comme il était beaucoup plus grand qu'elle, elle le voyait plus vieux qu'il ne devait l'être réellement, et il ne fallait pas non plus oublier le fait qu'elle avait grandi dans un couvent, et elle n'était donc pas à fond sur les ''jolis garçons'' comme la plupart des jeunes filles de son âge qui cherchaient à tout prix un petit copain pour impressionner les autres. De toute façon, elle n'avait personne à impressionner, alors ! Enfin, ce genre de pratique lui était totalement étrangère. Elle ne préféra cependant pas relever, pas tout de suite, peut-être qu'elle plaisanterait plus tard, Aeron aussi devait bien trouver cette idée drôle tant elle était étrange, non ?
  Et dans sa grand bonté, le jeune homme céda rapidement à la demande de la demoiselle, qui entendit le lointain grondement de l'estomac du chevalier qui semblait communiquer avec le sien. Puis il lui accorda finalement le droit de se jeter dans la baignoire. Ho que oui elle en avait envie ! Mais elle en avait surtout besoin. Se frotter, se mousser, se laver les cheveux pour se débarrasser de toutes les traces de ce voyage difficile. Elle ne se fit donc pas prier, se dirigeant aussitôt avec entrain vers la salle de bain quand Aeron l'interpella. Il se mit alors tout à coup à la remercier, ce qu'elle trouva étrange mais d'autant plus touchant. Elle ne lui répondit alors qu'un sourire chaleureux, signifiant simple un ''de rien'' avant de rentrer dans la salle de bain avec son sac, alors qu'Aeron allait passer leur commande. Une fois à l'intérieur, elle prit le temps d'explorer un peu son environnement, les bouteilles de shampoing et de divers gels lavant sentaient tous aussi bon les uns que les autres, et il y avait même un grand chauffe-serviette.
  La demoiselle se défit de ses vêtements en vitesse pour vite rentrer dans la baignoire où elle fit couler l'eau. Elle se lava généreusement le corps et les cheveux avant de boucher le fond de la baignoire afin de faire trempette dans une eau propre recouverte de mousse blanche. Elle se reposa pleinement là-dedans, l'avantage d'être aussi petite et menue qu'elle, c'est qu'elle pouvait largement s'étendre de tout son long sans être gênée. Seule sa tête dépassait de cet amas de mousse pailletée, et un sourire paisible décorait ses lèvres alors qu'elle laissait ses paupières se refermer tranquillement. Elle était si bien là, si détendue, fondant dans l'eau chaude qui dégageait une douce odeur de fleurs. Elle sentait presque tous ses muscles fondre, se transformant en une guimauve sucrée toute rose, c'était juste trop cool, voilà, c'était dit, trop cool. A tel point que tout son corps se retrouva engourdie, se laissant aller au sommeil. Wha, elle était en train de s'endormir, ça venait de lui tomber dessus d'un coup comme ça. Sans qu'elle ne s'en rende compte, elle était en train de planer dans une mer de nuages blancs et roses, moelleux et douillets. Elle était bien, elle était zen, quand soudain, quelque chose troubla son repos. Toctoc. Bah, qu'est-ce qu'un pivert faisait dans ses nuages ? Toctoc. Elle eut un léger tressautement, sans pourtant autant se réveiller tout de suite, elle essayer de chasser ce satané oiseau bruyant !
  Toctoctoc. Une voix retentit, mais ce n'était que vague bouillie auditive pour ses oreilles qui venait de sombrer dans les profondeurs abyssalles de la baignoire. Gloups. Comme elle sentait que l'air lui manquait tout à coup, elle se réveilla net, sortant la tête de l'eau en une grand inspiration, suivit de quelques toussotements étouffés. C'est au même moment que la porte de la salle de bain s'ouvrit et qu'elle s'enfonça dans la mousse en apercevant la petite tête blonde inquiète qui avait surgi dans la panique. Elle poussa un petit cri de surprise, le faisant aussitôt fuir. Elle se retrouva alors à nouveau seule dans la pièce, un peu bête. Depuis combien de temps était-elle en train de mijoter ? L'eau était devenue tiède, pas étonnant qu'Aeron se soit inquiété. Mais quelle idée de rentrer comme ça dans la salle de bain d'une dame ! Vraiment, toute une éducation à refaire. Enfin, il l'avait rien pu voir de très important, elle avait de la mousse jusqu'aux épaules. Heureusement.
  La demoiselle daigna donc sortir après s'être rincée. Elle s’essuya rapidement les cheveux avec une serviette et enfila rapidement sa chemise de nuit blanche un peu trop grande, dont la boutonnière du col était légèrement ouverte jusqu'à l'exsphère qu'elle portait au plexus, juste sous les clavicules. Une fois prête, elle jeta un œil sur l'horloge, en effet, elle avait bien traîné, puis elle sortit de la salle de bain, cherchant un instant Aeron du regard, il s'était réfugié près du balcon, lui tournant le dos.
  -Je suis désolée d'avoir été si longue, Aeron ! Je … Je me suis endormie. Enfin, je n'allais pas me noyer dans une baignoire, je n'étais pas en danger, qu'est-ce qui vous a pris d'entrer comme ça ?
  Elle n'avait pas l'air spécialement en colère, même si ça l'avait beaucoup gênée sur le coup, elle avait eu la présence d'esprit de ne pas tout lui mettre sur le dos, cette fois. Elle remarqua très vite le plateau, et s'y précipita presque pour soulever la cloche. La nourriture risquait de n'être plus que tiède, mais tant pis, elle était sûre que ça serait très bon.
  -Vous n'auriez pas du m'attendre … Bon, ce n'est pas grave, mangeons vite avant que ça soit encore plus froid !
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Sam 16 Nov - 18:38
La servante était sortie depuis un moment en laissant le chariot là et le jeune homme ne savait pas quoi faire pour s'occuper. Il installa les couverts et les plats sur la table du balcon. Il faisait encore bon, malgré l'heure tardive. Il alla toquer à la porte de la salle de bain pour donner l'indication à Seles qu'on l'attendait pour manger. L'absence de réponse ne l'inquiéta pas plus que ça. Elle était peut-être en train de s'habiller et n'avait pas osé répondre, de peur qu'il n'entre. Le blondinet continua ensuite à installer les plats, les chaises, et déplaça la table pour la mettre sur le balcon. La haute balustrade faisait qu'on n'avait pas peur de se mettre non-loin du bord, à moins d'avoir des soucis de vertige. Après avoir fait un autre tour de la chambre, il toqua à nouveau, puis appela Seles. Que s'était-il passé ? Avait-elle eu un malaise ? Elle avait glissé et s'était assommée contre la baignoire ? Tous les scénarios catastrophe s'enchaînaient dans sa tête. Il continuait de toquer, d'appeler, mais après dix minutes entières face à cette porte et son stress, la panique le gagna pour de bon, il s'excusa tout en ouvrant la porte.
Il eut le temps de voir des cheveux flamboyants, des yeux azurs et d'entendre un cri avant de fermer les yeux. Il avait hésité à se bander les yeux avant d'ouvrir la porte, mais si Seles avait fait un malaise, il n'aurait pas été plus avancé. Il avait bien pris une couverture pour couvrir la jeune fille s'il y avait besoin de la transporter jusqu'au lit, mais ce n'est pas cela qui allait lui sauver la mise face à ce qui pourrait passer pour un comportement lubrique d'un homme voulant se rincer l’œil. Il avait refermé la porte par réflexe, avait trébuché sur la couverture qui pendait à son bras et s'étala tout du long. Après avoir posé la couverture, il dut faire un effort pour se calmer, ne pas penser à ce qu'il aurait pu voir s'il était entré à un moment encore moins propice. Les conséquences diplomatiques entre eux auraient été probablement catastrophiques. Il ne fallait pas penser au corps de Seles, non ! Le blondinet s'accouda au balcon et profita de l'air du soir tout en se traitant d'imbécile. Comment avait-il pu paniquer comme cela. Ils n'étaient plus en environnement hostile, enfin, plus vraiment.
La rouquine entra dans la chambre et Aeron n'osa pas la regarder aussitôt. A la question de la jeune fille, il ne savait pas quoi répondre. Au moins elle avait reconnu être partiellement en tort, et cela l'aidait à ne pas trop culpabiliser. Sans oser parler vraiment à voix haute, il chuchota presque ses excuses.
-Je suis désolé, vous ne répondiez pas, j'ai eu peur, j'ai paniqué. Je n'aurais pas du rentrer comme cela, pardon.
Il ne savait vraiment plus où se mettre. Il devait passé pour un parfait idiot et c'était ce qu'il était sur ce coup. Il n'avait pas vraiment d'excuse. Il ne sut même pas si Seles avait entendu ce qu'il avait dit, vu que celle-ci retira le couvercle du plat pour commencer à manger. Le jeune homme fit de même en prétextant qu'il préférait manger en sa compagnie que seul. Avec un grand sourire, il rajouta :
-Après tout, nous sommes compagnons de voyage. Ce bœuf au curry est une aventure comme une autre !
Ils mangèrent alors en silence, admirant le paysage alors que le soleil avait fini de se coucher et que les éclairages de la ville donnait un air encore surréel à tout leur environnement. Ce ne fut que pendant qu'il rangeait les couverts sur le chariot qu'Aeron se remit à parler.
-Vous savez, je vais paraître sentimental, voire même idiot, mais aujourd'hui, malgré l'incident de la salle de bain, vous m'avez permis de me forger mon premier souvenir agréable de cette chambre. J'y ai déjà été quand j'étais plus jeune. Mon frère et moi devions nous partager cette chambre pendant que mes parents avaient celle d'à côté. Ma sœur, était dans celle au bout du couloir. Mon frère ne m'a pas laissé un seul bon souvenir de cette pièce, et encore moins... de la salle de bain.
Les souvenirs allaient et venaient, encore et encore. Des mauvais moments, encore des mauvais moments. Seles était celle qui lui avait offert les meilleurs moments de cet endroit par sa simple présence, ses sourires, son caractère, sa beauté, aussi. Il ne pensait pas être heureux dans cette salle, et pourtant.
-Ah, excusez-moi, voilà que je ressasse de mauvais souvenirs. Je devrais me coucher au lieu de dire ça.
Se levant de la chaise, il se dirigea vers le lit pour prendre les couvertures et refaire son matelas de fortune.
  Et oui, pour une fois elle n'était pas de mauvaise foi et elle n'essayait pas de tout mal interpréter. Elle aurait pu se courroucer, le traiter de pervers et le chasser de la chambre, mais elle savait bien que ce n'était pas par perversion qu'il était entré dans la salle de bain, mais par inquiétude, ça, elle l'avait bien compris, même avant qu'il ne marmonne ses excuses. Enfin, elle lui avait quand même demandé de se justifier pour la forme. C'était mignon qu'il s'inquiète autant pour elle, comme ça. Même si pour le coup, ça donnait lieu à quelques situations gênantes. Enfin, c'était déjà oublié de son côté, ce n'était pas bien important.
  Elle se mit à table, sur le balcon, alors que le soleil s'était caché à l'horizon, ne laissant pour seules traces que le rayonnement lointain de son aura lumineuse, teintant le ciel d'orange et de rose. De si haut, ils pouvaient voir une bonne partie de la ville, la plage où se promenait quelques amoureux paisibles, main dans la main, ainsi que le parc d'attraction qui venait de fermer. Les rayons de l'astre flamboyant dansaient derrière deux cabines de la grande roue immobile, et un peu plus sur le côté, il y avait le bâtiment administratif. En se penchant un peu, on pouvait voir un bout du théâtre, sur l'îlot qui portait également le casino qui la faisait tant rêver. C'était peut-être niais, cliché et 'girly', ou tout ce que vous voudrez, mais Sélès avait toujours adoré les couchers de soleil. C'était pour elle le meilleur moyen de finir la journée : contempler l'astre du jour laisser place à celui, pâle, de la nuit. D'autant plus que chaque crépuscule était différent, avec à chaque fois, un panel de couleur unique, changeant en conséquence de la météo, des nuages, du vent …
  Un joli sourire plus paisible encore que les précédents orna alors son visage alors que ses jolis cheveux roux, encore humides, semblaient refléter les couleurs chaudes et exquises du coucher de soleil. Elle mangea tranquillement, parfaitement détendue, elle se surprit un instant en posant les yeux sur le chevalier, don les yeux ambrés étincelaient du même éclat et des mêmes couleurs chaudes que celui du ciel. Ils avaient l'air de deux pierres précieuse scintillantes sous la cascade de délicat fils d'or qu'étaient ses cheveux à la frange trop longue. Elle de demandait s'il voyait beaucoup de chose avec une telle tignasse, dans quelques semaines, ça aurait sans doute assez poussé pour lui cacher totalement les yeux. Ça lui donnait un visage plutôt rond et enfant au final, et elle ne savait trop pourquoi, ça lui faisait penser à un hamster. Ouais, dans sa tête, Aeron était un hamster. Tout mignon.
  Le repas se déroula dans un silence plutôt paisible, avec pour seule musique de fond le lointain écho des vagues. Lorsqu'ils eurent terminé, Aeron débarrassa la table avec l'aide de la rouquine, puis il exprima à nouveau son affection, la remerciant pour ces bons souvenirs qu'elle lui offrait de par sa présence en ces lieux. Elle ne comprit pas vraiment si au final, l'épisode de la salle de bain était un bon souvenir ou non, et elle ne savait pas bien ce qui l'aurait le plus vexé, alors elle préféra ne pas relever. Pour elle en tout cas, c'était déjà passé au stade d’anecdote avec laquelle ils riraient bien en se remémorant leur aventure, tout comme l'épisode du pied, qui, au final, était un peu ridicule. Mais elle se demandait bien ce qu'il avait pu vivre de si terrible pour en retirer une telle amertume. Ce que lui avait révélé Aeron ce matin ne lui avait pas servi de leçon, car elle n'imaginait que des querelles d'enfants se chamaillant pour les couvertures, poussant l'autre par terre en pleine nuit, et autres petits conflits puérils dans ce genre. Mais dans les yeux du chevalier, elle voyait que c'était bien plus terrible, cependant, elle n'arrivait pas encore à penser aussitôt aux choses les plus terribles. Les derniers mots l'intriguèrent d'autant plus, avait-il surprit son frère sous la douche également ? Était-ce si terrible que ça ? Ils étaient deux garçons après tout, et ils avaient grandi ensemble, elle n'imaginait pas qu'il puisse exister ce genre de pudeur – bien qu'elle, elle serait extrêmement gênée de trouver Zelos sous la douche, mais là, c'était différent, c'était un garçon, lui, et elle une fille !
  Elle tenta de le rassurer avec un léger sourire rassurant, pas trop prononcé, sinon on aurait pu croire qu'elle se moquait de lui ! Ils entrèrent et Aeron se chargea de pousser le petit chariot pendant qu'elle refermait la porte-fenêtre. Il s'excusa pour ses nouvelles divagation à parler de lui. C'est vrai qu'elle trouvait un peu étrange pour qu'il la remercie ainsi pour rien, alors que si elle était là, c'était toute de même entièrement grâce à lui, et elle était la seule à pouvoir en être vraiment reconnaissante.
  Comme il partait s'installer pour la nuit, elle le laissa prendre ses couvertures et quelques coussins avant de s'installer sur le matelas, ne se glissant pas tout de suite sous les couettes. Elle s'allongea sur le ventre, posant son menton sur ses bras croisé au bord du lit pour voir Aeron. Ses pieds se balançait doucement en l'air derrière elle, ravivant son petit air de poupée ingénue.
  -Votre famille était si terrible que ça pour que vous soyez si traumatisé de cet endroit ? Pardonnez mon indiscrétion … Je trouve ça juste … vraiment puéril et cruel de la part de votre frère de gâcher un séjour dans un endroit aussi idyllique.
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Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Dim 17 Nov - 15:56
Aeron hésita quelques minutes en entendant la question de la jeune fille. Il allait parler mais se rendit compte qu'en se mettant à l'autre bout de la vaste pièce, parler allait les obliger à parler à haute voix, il demanda donc si cela ne gênait pas qu'il s'approche. Seles lui fit signe de se mettre plus proche et il s'exécuta. Il était à un mètre du lit et vu que Seles était en travers du matelas, Aeron pour la regarder tout en étant lui-même allongé. Il murmura plus qu'il parla. Il avait honte de sa famille, mais pouvoir s'ouvrir à une personne en qui il avait confiance lui faisait du bien. Il commença d'abord timidement, puis les mots lui venaient tout seuls.
-J'ai un grand frère et une petite sœur. Depuis tout petit mon frère me rabâche qu'il héritera de tout dans la famille et moi rien. En soi, ça ne m'a jamais vraiment posé de soucis, mais en disant cela, il cherchait encore et toujours à me rabaisser de toutes les manières possibles et imaginables. Ma sœur, elle, me rappelait toujours qu'elle se mariera à un riche héritier et donc aura tout ce qu'elle veut, mais moi rien. C'était toujours la même rengaine. Ce que j'ignorais à l'époque, c'est que mon frère me jalousait mes réussites en matière d'études et de maîtrise d'armes. Je réussissait apparemment tout mieux que lui. Il s'amusait donc à me pousser, m'enfermer, ce genre de choses. C'était stupide, et je ne comprenais même pas pourquoi à l'époque. Peu avant que je sois envoyé à la Garde Pontificale, nous avons eu des vacances ici comme d'autres fois. Il a commis des actes que je ne pourrai jamais lui pardonner. J'ignore si vous voulez vraiment entendre ça.
Il repensa à ces moments, le visage de son frère, hautain, conquérant. C'était à vomir. Comment quelqu'un pouvait-il être pareil ? Comment pouvait-il en plus être de la même famille que lui ? C'était parfois à se demander s'ils étaient vraiment du même sang. Il voyait cependant mal sa mère tromper son mari et la grande maison Valerius. Il pensa à Seles et Zelos. Ils n'avaient que leur père en commun, et pourtant ils étaient si proches l'un de l'autre.
-Vous savez, je vous envie, Seles. Vous avez un frère sur qui compter, il vous aime, s'inquiète pour vous. De la même manière, que vous pouvez compter sur lui, je vois dans votre regard qu'il peut compter sur vous. La seule avec qui j'ai eu une relation s'approchant un peu de cela est Elena, et je lui ai ruiné sa vie. Aujourd'hui, vous êtes la seule personne en qui j'ai confiance et à qui je peux parler.
Sans trop comprendre pourquoi il faisait ça, il leva la main et se tendit pour atteindre la joue de la rouquine. Il caressa cette joue une fois et se laissa retomber sur son matelas improvisé. La jeune fille semblait surprise. Ce n'était qu'un simple geste d'affection, mais il était inconvenant de toucher une dame comme cela, c'est vrai.
-Pardon, je sais pas ce qu'il m'a pris. Pour revenir au sujet initial, je n'ai pour ma famille, et surtout mon frère, que haine et mépris. Estimez-vous heureuse de Zelos. Vous avez de la chance de l'avoir, même s'il n'est pas encore avec nous.
Il sourit à la jeune fille d'un sourire naturel. Oui, ce sourire lui était venu tout seul, sans qu'il y pense. C'était de plus en plus courant ces derniers jours et il était le premier à s'en étonner.
  La petite rouquine écouta attentivement le récit de son compagnon blondinet, s'estimant effectivement très heureuse d'avoir un frère comme Zelos pour seule et unique famille. Ils étaient peut-être seuls et avaient vécu dans des conditions tout aussi difficiles l'un et l'autre, mais au moins, ils s’aimaient et se soutenaient, elle était prête à donner sa vie pour lui, et c'était sans doute réciproque. En tout cas, ils étaient prêts à beaucoup de choses pour le bien de l'autre. Même aujourd'hui, alors qu'elle était recherchée et clairement dépourvue de toute la protection que pouvait encore lui apporter son nom jusque-là, elle s'estimait chanceuse, peut-être plus encore que lorsqu'elle était en sécurité. Car aujourd'hui, son frère n'était plus élu, il n'avait plus d'image à tenir, ils pouvaient se fréquenter autant qu'ils le voudraient – lorsque ce sera possible – et elle pourrait enfin l'appeler 'grand frère'.
  Elle trouvait cela si tragique qu'une famille se déchire pour des histoires d'héritages et de jalousies, et si puériles de la part de son frère et de sa sœur. D'ailleurs, cette dernière devait peut-être avoir son âge à peu de choses près, mais elle ne comprenait pas comment elle pouvait se vanter de pouvoir un jour se marier 'pour avoir tout ce qu'elle voulait'. Sélès n'avait jamais vraiment pensé au mariage, ni à l'amour ou à ce qui pouvait s'en rapprocher en fait. Mais si elle avait à se marier un jour, ce ne serait certainement pas pour faire office de trophée que l'on gâte pour faire joli. Non, elle avait beaucoup plus d’ambition que ça ! Elle voulait devenir Quelqu'un. Être forte et reconnue pour avoir accompli de grandes choses. Quoi ? Elle ne savait pas encore vraiment. Elle se verrait bien dans la politique, pour défendre les droits des demi-elfes et des plus démunis. Elle voulait gagner sa vie elle-même, sans aide de qui que ce soit – bien qu'elle en aurait forcément besoin. Mais pour l'heure, son avenir ne se résumerait pas à grand chose de plus qu'à la fuite, vivre cachée. Elle se demandait combien de temps ça durerait.
  Aeron affirma alors qu'il l'enviait beaucoup, et elle n'irait pas le contredire, ce n'était pas elle qui allait envier sa famille à lui. Non, elle aimait son frère, elle ne l'échangerait contre rien au monde, bien qu'il ait assez mal tourné ces dernières années avec ses fréquentations et ses habitudes lubriques. Quand elle allait le retrouver, elle y mettrait très vite court ! Elle ne supporterait pas de le voir aller se pavaner pour ramener des filles dans son lit tous les soirs. Non, non, pas de ça chez elle. Il allait devoir changer ses habitudes ! Enfin, c'est beau d'avoir de l’espoir. Elle rougit légèrement lorsqu'il lui avoua avoir pleinement confiance en elle, et qu'en clair, elle était même la seule à ce jour à qui il pouvait accorder cela. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, et pourtant, voilà qu'il la plaçait presque au même titre qu'Elena, envers qui il était si proche pourtant, il y avait de quoi être flattée. Il faut dire aussi qu'en réciproque, elle l'estimait également beaucoup et le considérait comme son seul ami, elle avait toute confiance en lui à présent.   Elle redressa légèrement la tête lorsque la main du chevalier s'approcha doucement de sa joue pour la caresser doucement. Elle ouvrit un peu plus les paupières sous le coup de la surprise, se demandant bien le pourquoi de ce geste, mais elle conclut en toute innocence qu'elle devait avoir quelque chose sur le visage.
  Son compagnon s'excusa aussitôt en relaissant sa main tomber contre lui, changeant très vite de sujet pour en revenir à la chance qu'elle avait d'avoir Zelos. Elle lui adressa alors un léger sourire amical et serein.
  -Oui, je sais que j'ai beaucoup de chance, même si nous n'avons pas pu grandir ensemble et que je n'ai jamais été autorisée à vraiment le considérer comme mon grand frère. Aujourd'hui, il n'est plus l'élu, alors même si nous sommes recherchés, tout va changer. J'ai vraiment hâte de le retrouver …
  Il y avait tant d'amour et d'admiration dans sa voix lorsqu'elle parlait de lui, il était un peu son idole après tout. Son frère c'était le plus fort, son frère c'était le plus beau, son frère c'était le plus mieux. Même si c'était un infâme coureur de jupon dépensier et qu'il lui était déjà arrivée de le mépriser pour ça. Elle repensa alors à ce qu'Aeron avait dit sur les 'actes impardonnables' de son frère, se demandant si c'était le même genre d'actes dont il lui avait parlé au sujet de ce comte chez qui travaillait Elena. Ce n'était peut-être pas pour rien qu'il mettait un point d'honneur à ne pas être comme 'ces autres nobles' qu'il méprisait tant. Cependant, elle n'avait pas très envie d'avoir ces détails de nouveau, de plus, si ça c'était produit dans cette chambre, elle ne voudrait sûrement plus y dormir ou y prendre son bain – qu'elle avait pourtant tant apprécié dans son ignorance. Cependant, la question lui brûlait les lèvres, sans pour autant réclamer de détails, elle osa finalement demander.
  -Est-ce que … Votre frère … Elle cherchait ses mots pour ne pas encourager les détails. Est-ce que votre frère est le genre de nobles dont vous m'avez parlé ? Comme ce comte chez qui travaille Elena ?
  Il y avait beaucoup d'hésitations et d’embarras dans sa voix, mais aussi une certaine tristesse et de la compassion dans ses grands yeux bleus. Elle sentait que le sujet était délicat, autant pour elle que pour lui. Ce devait être si lourd à porter, d'être de la même famille qu'un monstre pareil, autant qu'il fut assez lourd à porter pour elle d'être la fille de celle qui avait privé son frère de sa mère.
Dernière édition par Sélès Wilder le Lun 18 Nov - 10:41, édité 1 fois
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Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Dim 17 Nov - 19:34
Le sourire de Seles lui faisait un bien fou. On voyait dans ses yeux toute la bonté et la compassion dont elle faisait preuve. En fait, il ne l'enviait pas, au fond. Lui avait la chance d'être en compagnie d'un ange tandis qu'elle n'était qu'avec un déserteur. Il avait envie de lui caresser la joue à nouveau mais ce serait malvenu. A la place, il leva la main et cette fois, enfonça l'index dans la joue de la jeune fille, pas assez fort pour lui faire mal, juste pour la taquiner tout en disant :
-Vous êtes curieuse, Seles. C'est une qualité, je trouve, surtout vu que vous êtes une fille bien.
Retirant le doigt, il eut un petit rire discret avant de revenir à la réponse qu'il s'apprêtait à formuler.
-Le comte Orzhov est bien pire que mon frère. Même parmi les nobles, il est très mal vu pour ses méthodes. L'expérience la plus traumatisante de ma vie restera avec une victime de cette pourriture. Je pense qu'il ne vaut mieux pas que je vous raconte cela. C'est... trop. Non, mon frère n'est pas à ce point, mais pas par bonté, non. S'il essayait de forcer une jeune femme, il aurait surtout peur que celle-ci le gifle. Haha cet abruti ne serait pas capable de se défendre si une fille sans défense se défendait, malgré le fait qu'il ait une exsphère et qu'il y ait peu de chance que sa victime en ait. Non, cet imbécile essaie autrement. Il connait votre frère de nom, l'a aperçu, connait sa réputation de séducteur. Il essaie de faire pareil mais seul son nom fait que les jeunes femmes acceptent. De toute manière, il n'a pas le panache de votre frère, et de ce que j'entends, les filles qui ont accepté les avances de Zelos Wilder ont rarement eu à s'en plaindre. Mon frère, lui, a brisé la seule qu'il l'ai vraiment aimée. Pendant notre séjour, il m'enfermait régulièrement dans la salle de bain pendant qu'il ramenait ses conquêtes, toutes des catins ou arrivistes dans l'âme. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure, mais lui, faisait mine de ne pas le voir pour gonfler son ego. La seule fois où je n'ai pas entendu les ébats de mon frère, j'avais été étonné. Apparemment, elle l'aimait vraiment et hésitait. Elle ne se sentait pas prêt à donner sa première fois. Le lendemain, cependant, j'ai entendu le ton monter, encore et encore, jusqu'à un silence, puis c'est arrivé. Ils l'ont fait pendant un long moment. Ensuite j'ai entendu qu'ils discutaient encore. Mon frère hurla à nouveau, puis...
Aeron s'arrêta dans son récit. Il avait encore les images dans la tête. Il s'en souvenait parfaitement, comme si c'était hier. Il n'en revenait toujours pas. Comment cet homme pouvait faire partie de sa famille ? Comment pouvaient-ils partager des liens de sang ? Seles sembla vouloir parler mais Aeron n'en eut même pas conscience.
-Il l'a frappée. Je l'ai entendu la frapper encore et encore en hurlant des insanités. Apparemment, croyant vraiment à l'amour, pensant vraiment que tout irait entre eux, elle lui avait avoué qu'en réalité, elle était une demi-elfe. Elle était pleine d'espoir, pensant qu'ils surmonteraient la difficulté d'un tel couple ensemble, mais elle ne connaissait pas réellement mon frère. Après un long silence où j'entendais mon frère fulminer en faisant les cent pas. Tout à coup, il se rendit compte de l'heure et jura. Je l'entendis mettre des gifles à la pauvre fille qui apparemment avait fini inconsciente au sol. C'est à ce moment que quelqu'un toqua à la porte de la chambre. Il ouvrit la porte de la salle de bain et jeta sa victime dedans, lançant une menace : si un seul de nous deux faisait du bruit, alors il la ferait exécuter. Il savait que cela m'atteignait bien plus qu'une menace qui me serait directement destinée. Il referma la porte et accueillit sa conquête suivante. Ce salaud avait prévu deux filles pour la soirée. Je me retrouvais enfermé avec une fille brisée. Elle avait son expression choquée sur le visage, là, par terre, ...
La voix d'Aeron se brisa sous le flot de souvenirs. Il avait du mal à croire qu'il racontait cela aujourd'hui. Les larmes lui venaient mais malgré tout, cela lui faisait du bien de parler. Il avait peur de choquer Seles mais ne pouvait plus endiguer le flot de mots qui lui venaient. Il fallait que ça sorte.
-Elle était nue mais ne semblait même pas s'en rendre compte. Elle restait prostrée avec ses vêtements à côté d'elle, jeté par cet enfoiré. En l'entendant séduire une autre fille, elle voulut parler et j'ai du mettre ma main sur sa bouche pour l'en empêcher. Après un long moment à lui murmurer des mots apaisants à l'oreille, elle a fini par se rhabiller. Je devais continuer de lui murmurer encore et encore des choses comme "ça ira", "tout va s'arranger" alors qu'il était évident que pour elle, rien ne s'arrangerait. Elle se sentait souillée et ça ne partirait pas. J'ai du lui mentir comme cela pendant un temps qui m'a semblé durer si longtemps. Au bout d'un moment, on entendit la porte de la chambre s'ouvrir et se refermer. La fille était partie. Mon frère se coucha en nous oubliant. Nous dûmes attendre encore un moment pendant lequel je continuais à la calmer, puis en silence, je la faisais sortir de la chambre. J'ai demandé à une servante de la raccompagner à sa chambre. Je n'avais pas le courage d'aller plus loin. Je n'ai jamais su ce qu'elle est devenue. C'était notre dernière soirée dans cet endroit.
Le silence qui suivit ces paroles furent plus désagréable que les paroles elles-même. Ce silence faisait prendre le temps aux deux jeunes gens de la gravité de tout ce qui s'était passé ici, l'une l'apprenait, l'autre s'en rappelait. Aeron réalisa alors tout ce qu'il avait dit sans retenue. Il devina l'état de choc de Seles, elle qui sortait de son abbaye il y a peu. Comment pouvait-il lui faire subir ça ? La culpabilité le rongea. Elle n'avait jamais demandé de détails et voilà qu'il l'avait abreuvée avec une histoire pareille. Il était là, dans ce silence pesant, à se demander ce qu'il devait dire. Allait-elle lui en vouloir pour briser des parcelles de son innocence à chaque fois qu'ils avaient une longue discussion ?
-Je suis désolé, je n'aurais pas du en dire autant.
  Elle pencha légèrement la tête sur le côté avec un petit air à la fois amusé et farouche lorsqu'il enfonça son index contre sa joue pour la taquiner, et le chassa d'un petit geste de la main, tout à fait pacifique, tel un chat tout ronronnant n'ayant pas plus d'agressivité que pour donner des coups de coussinets. C'était ce genre de petit signe qui ne trompait pas, ils étaient de plus en plus proches, et Aeron tout particulièrement se montrait plus affectueux. Sélès avait moins l'habitude des contacts humains, et toute sa vie, elle n'avait jamais souhaité étreindre qui que ce soit d'autre son frère. Cela changerait vite avec le temps, d'autant plus qu'elle sentait à quel point Aeron semblait avoir besoin de tendresse. Elle avait eu de quoi être traumatisée dans son enfance, avec la mort si soudaine de sa mère, ainsi que la façon tout aussi brutale dont elle avait appris sa condamnation. Mais c'était il y a si longtemps, elle s'en souvenait que par l'intermédiaire de ses cauchemars, et c'était si lointain qu'elle n'avait pas l'impression que cela ait pu avoir une incidence sur sa vie affective. De toute façon, on ne pouvait pas dire qu'elle en avait, une vie affective, pour la simple et bonne raison que ce n'est pas toléré dans un couvent, surtout quand vous êtes la sœur bâtarde demi-elfe de l'élu, et que votre mère à assassiné celle de ce dernier. C'était sa punition, pour être née en de pareilles circonstances.
  Quelque part, ce qu'il avoua sur ce comte Orzhov la rassura, si l'on pouvait bien se permettre d'employer ce terme, car, toute cette cruauté de la pire espèce qu'elle avait eu tendance à généraliser à tous les humains, s'avérait tout de même être mal vue en définitive. Elle fut presque amusée – quoi qu'un peu agacée – par l'éloge qu'il fit alors de son frère. Elle était bien fière d'avoir un frère aussi beau et droit, mais ses tendances de coureur de jupons, elle ne les supportait pas. Mais son estime ne remonta pas bien longtemps envers ces êtres, car si les horreurs commises n'étaient pas du même cru, elles n'en étaient pas moins cruelles, juste plus fourbes, vicieuses, perverses et retordes.
  Hélas pour elle et sa naïveté, les détails qu'elle ne voulait pas connaître furent malgré elle dévoilés. Et ce fut avec bien plus d'atrocité encore qu'elle n'aurait put se le figurer, malgré tout ce qu'elle savait. Les mots semblaient s'extirper d'eux-mêmes de la bouche d'Aeron, qui ne semblait même pas les contrôler. A plusieurs reprises, elle eut envie de dire 'stop', de lui demander de se taire, de s'enfouir la tête sous son oreiller, mais elle restait là, ébahie et outrée, écoutant ces mots qu'elle ne voulait pas entendre, et qui l'écorchait vive. Elle était horrifiée, en pensant au malheur de cette fille, horrifiée, en imaginant la détresse d'Aeron qui avait du vivre ça, bien malgré lui. Comment pouvait-on mettre un tel point d'honneur à martyriser une pauvre fille ? Surtout lorsque celle-ci s'offre ainsi malgré ses appréhensions, juste par amour. Un fort sentiment de haine et de colère envahit le cœur maussade de la jolie petite rouquine, qui en eut presque des impulsions meurtrières. L'amertume qui s'était emparée d'elle lui donnait envie de partir tout de suite avec son glaive pour aller séparer la sale tête du corps de cet énergumène. Elle ne s'était jamais faite très justicière, car on lui avait appris l'humilité en tant qu'être terrestre et mortel. Seule la Déesse avait le droit de juger les être mortels, à ce qu'on lui avait expliqué, et elle l'avait plutôt bien accepté jusque-là. Non. Elle ne pouvait plus tolérer de telles sornettes à présent. Qu'importe si c'était indécent ou blasphématoire, elle avait décidé que cet homme là, oui, cet être abjecte et lâche ne méritait pas de vivre. Il ne méritait pas ça. Il méritait le pire. Et c'était rare qu'elle souhaite le malheur que quelqu'un, ou du moins, jusqu'à maintenant.
  Et puis, après avoir voulu fuir pour ne pas en entendre plus, elle remarqua la détresse du pauvre jeune chevalier, cette détresse qu'elle partagea presque comme si elle fut la sienne, et elle se dit que c'était à elle d'être forte. Elle se rendit compte qu'il n'avait pas envie de lui dire de telles horreurs, mais que ses confessions s'échappaient elles-même de sa bouche. Trop de pression que de garder un tel traumatisme sous le scellé du mutisme. Elle se demandait comment il faisait pour supporter de tels souvenirs, comment il avait fait pour ne pas se jeter sur son frère pour le tuer. Peut-être que la réponse était dans la question, c'était son frère malgré tout … Et le mal était fait. Mais Sélès était de celles qui croyaient en la vengeance, et s'il arrivait malheur à Zelos un jour, elle aurait vite fait de mal tourner au nom de la vengeance. Elle le savait, elle était impulsive et répondait facilement à la colère et au sentiment d'injustice, mais elle était ainsi, elle ne changerait pas.
  Lorsqu'il eut terminé son récit, elle avait beaucoup trop d'images malsaines en tête, presque comme si elle y avait assisté. C'était sur ce lit que cela s'était passé ? En réalisant cela, elle se redressa avec une petite moue de dégoût, le visage fermé par la contrariété et l'amertume. C'était si difficile à croire, de telles horreurs, comment cela pouvait être possible ? Comment quelqu'un pouvait-il être aussi détraqué ? Ça ne ressemblait qu'à un vieux conte d'horreur … Et pourtant, c'était la réalité. La vie n'était qu'un théâtre d'atrocités infâmes …
  Elle voyait les larmes d'Aeron dévaler ses joues, et c'était la deuxième fois qu'elle le voyait pleurer, ce qui la contraria bien plus encore. Non pas vis-à-vis de lui, pauvre garçon, mais elle était en colère contre ce frère qui l'avait tant fait souffrir, lui et cette pauvre fille. Alors elle vint chercher sa main pour la serrer doucement dans la sienne afin de le rassurer. Elle aussi avait envie de pleurer, elle avait envie de crier sa haine et d'en massacrer un ou deux pour débarrasser ce monde de quelques déchets. Mais elle resta calme, pour tenter de le rassurer. Elle ne savait pas trop quoi dire, les seuls mots qu'elle serait prête à prononcer à cet instant était ''je vais le tuer, il paiera pour le mal qu'il a fait.'' mais elle se dit que de telles paroles belliqueuse envers le frère du jeune homme, aussi cruel soit-il, ne serait sans doute pas les bienvenues. Alors elle garda sa main dans la sienne en le regardant longuement dans les yeux.
  -Je ne sais pas si ça vous consolera, mais … On m'a appris que la Déesse Martel donne toujours aux impies ce qu'ils méritent. Vu tout ce qu'il se passe, nous sommes en droit de remettre notre foi en question … Mais, je pense que tout aura son compte, un jour où l'autre. Le mal est fait … mais vous êtes quelqu'un de bien, Aeron, rien ne changera cela.
  Elle ferma les yeux, et se dit qu'elle ne pourrait jamais enlever ces images de son imaginaire comme-ça. Alors, reposant les yeux sur le blond, elle lui adressa un léger sourire doux et chaleureux, elle ne lui avait pas lâché la main.
  -On devrait peut-être se mettre des souvenirs plus gais dans la tête avant de dormir.
  Elle craignait de faire des cauchemars. Alors elle se redressa – lui lâchant finalement la main – et alluma la lampe de chevet en éteignant le plafonnier, obtenant ainsi une lumière tamisée très localisée. Elle orienta la lampe et l’abat-jour pour que la lumière donne sur le mur, et s'installa sur le lit pur ne pas faire entrave, avant de placer ses mains dans la lumière pour créer un jeu d'ombre. En les joignant et entrelaçant méticuleusement ses doigts, elle projeta la silhouette qu'un oiseau sur le mur. En remuant, elle lui fit battre des ailes, c'était quelque chose d'assez connu, mais peu de personne arrivait à reproduire cet art avec réalisme, et la petite demi-elfe était plutôt douée.
  -Regardez, c'est mon frère qui m'a montré ça il y a longtemps. Comme ça me plaisait, il m'a offert des livres sur les ombres chinoises, on peut faire des histoires avec. Approchez un peu peu.
  Comme le jeune homme s'approchait avec hésitation, elle lui fit signe de grimper sur le lit et prit ses mains pour les placer dans la lumière. Elle plaça correctement ses doigts, devant les tordre un peu – sans lui faire mal tout de même – de façon à ce qu'un nid se dessine sur le mur, comme si des petits becs en sortait. Lorsque la position du jeune homme fut stabilisée, et c'est avec le sourire qu'elle s'amusa à le modeler, elle remit ses mains en oiseau, le faisant voltiger un instant avant de rapprocher son signe de celui d'Aeron, faisant en sorte que l'oiseau semble nourrir ses petits. Elle arborait un sourire concentré et amusé, s'efforçant de leur faire oublier à tous les deux les horreurs commises en ces lieux.
  Elle lui montra comme exécuter plusieurs signes, des animaux mais aussi des lieux. A deux paires de mains, ils formèrent un château de princesse et un dragon. Sélès incarna une licorne et autre créature fantastique pas si simple à dessiner ainsi. Le petit exercice les avait rapproché dans tous les sens du terme, ce qui n'allait pas pour gêner Sélès, qui trouvait la présence du blond de plus en plus rassurante et chaleureuse. De plus, elle eut souvent à lui manipuler les mains, ce qui sembla gêner un peu son acolyte parfois, il avait l'air tout embarrassé, un peu maladroit, surtout lorsqu'elle lui montra le jeu de silhouette du couple qui s'embrasse et forme un cœur. Mais elle trouvait ça assez drôle, de voir quelle tête de petit chiot battu il arborait. Plus elle le regardait comme ça, avec sa tignasse d'or qui retombait sur ses yeux, plus elle lui trouvait quelque chose d'un gros doudou, en plus des joues de hamster. Ça lui donnait envie de lui faire des gros câlins, mais elle estima cela malvenu, si bien qu'elle n'en fit rien.
  Après de longues minutes – peut-être une heure à vrai dire – à jouer ainsi comme deux gros gamins, créant des petites histoires qui parvinrent même à les faire rire pour peu de choses, le sommeil fini par les rattraper. Aeron retourna dans son lit de fortune et Sélès se glissa sous ses couvertures. Elle éteint la lumière et regarda un instant le plafond avant de rouler sur le côté pour apercevoir Aeron dans la pénombre.
  -Je me disais … Vu tout ce qu'on a déjà traversé, et ce qu'il nous reste à traverser … Ce ne serait pas si déplacé de nous tutoyer ?
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Dim 17 Nov - 23:09
Aeron fut surpris de la réaction de Seles, et dans le bon sens. Elle le réconforta. Le fait qu'elle le considère comme quelqu'un de bien signifiait beaucoup pour lui. Lorsqu'elle lui demanda d'approcher, il n'osa pas d'abord. Ça restait le lit de Seles, pour lui. Mais comme elle insista, il s'assit à côté d'elle. La proximité de la jeune fille dans un cadre paisible, pour aussi paisible qu'ils pouvaient être après qu'il ait raconté ce drame, lui faisait beaucoup de bien. Il avait l'impression que ses soucis pesaient un peu moins lourd. Lorsque les mains de la rouquine prirent les siennes pour le guider, ses soucis s'envolèrent littéralement. Les deux heures qui suivirent à imaginer des histoires parfois sans queue ni tête furent heureuses. Aeron avait l'impression que rien ne pourrait gâcher ce moment... et rien ne vint le gâcher. Les mains de Seles prenaient les siennes régulièrement et malgré sa gêne, son embarras, il était heureux. Ses hormones donnaient parfois des résultats involontaires, mais il ne s'en préoccupa même pas. Un moment paisible et innocent comme celui-ci ne laissait pas place à des pensées déplacées et il n'eut même pas à lutter pour les mettre de côté. Non, ce moment était magique. Il appréciait chaque mouvement des mains de Seles, chaque sourire. L'éclat dans les yeux azurs lui faisait se dire que la vie était une belle chose. Là tout de suite, il voulait juste que ce moment dure une éternité.
Hélas, la fatigue se fit sentir. Il fallut bien mettre un terme à leur moment ensemble. Ce fut difficile pour Aeron de s'écarter de Seles. Il aurait aimé rester près d'elle mais il était raisonnable. Une fois enroulé dans sa couverture, il entendit Seles. Elle voulait qu'ils se tutoient. Oui, c'est envisageable. Il en avait envie depuis longtemps en fait, mais il n'avait jamais osé. Elle le regardait alors il hocha la tête avec un sourire. Elle lui rendit son sourire et le jeune homme ferma les yeux. Si on lui avait dit qu'il apprécierait la compagnie de quelqu'un encore plus que celle d'Elena, cela lui aurait semblé ridicule, mais Seles était particulière. Elle était vraiment unique. Comme chaque fois qu'il voulait dormir, il repensait à certains moments de sa vie, mais cette fois, ce n'étaient pas ces horribles moments qui lui faisaient faire des cauchemars, non. Il repensait aux histoires stupides qu'ils avaient inventées, au sourire de Seles, ses yeux. Lorsqu'il se sentit partir dans les bras de Morphée, ce fut avec plaisir. Il était en paix avec lui-même, pour une fois.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, Aeron fut un peu ébloui. par la lumière ambiante. Il avait l'impression d'avoir fait un rêve très agréable, mais n'arrivait pas à s'en rappeler. De quoi se souvenait-il ? Il avait quelque chose dans les bras, non quelqu'un, plutôt. Il se souvenait de la tignasse rousse contre son menton. Oui, dans son rêve, il serrait Seles dans ses bras, une simple étreinte amicale, mais c'était déjà beaucoup. Il comprenait soudainement son impression de bien-être. Cette journée serait probablement une bonne journée. Se levant à son rythme, il regarda vers le lit et vit que Seles dormait encore. Posant ses genoux au sol et ses coudes sur le bord du matelas, il admira le sourire paisible de sa belle au bois dormant rousse. Elle était tellement adorable. Un véritable ange tombé du ciel qui se trouvait devant lui. Elle semblait faire un rêve agréable. Au fond de lui, Aeron espérait qu'elle était en train de rêver de lui. C'était un espoir stupide, car après tout, ça n'avait pas d'importance. Quelqu'un toqua timidement à la porte. Levant les yeux vers l'horloge de la chambre, Aeron réalisa qu'il était plus tard que prévu. Ils allaient être un peu en retard pour la surprise qu'il avait prévue. Il chuchota pour réveiller la rouquine en douceur.
-Seles, vous... tu dois te réveiller. Promis, tu ne seras pas déçue, mais dépêches-toi un peu.
La jeune fille entrouvrit les yeux mais il lui semblait difficile de faire surface. Le blondinet priait pour ne pas avoir interrompu un trop beau rêve, elle lui en voudrait sinon. Il se releva et se dirigea vers la porte. Il l’entrouvrit et demande à la personne qui attendait dehors d'attendre cinq minutes qu'ils se préparent. Après avoir pris quelques vêtements, il se changea dans la salle de bain, non sans avoir rappelé à Seles de se dépêcher. La pauvre ne devait pas comprendre pourquoi cette hâte. A peine fut-il sorti, une fois habillé, de la salle de bain qu'il croisa une rouquine mal réveillée.
-Je t'attends dans le couloir, ne tarde pas trop !
Aeron était habillé "en civil", comparé à d'habitude. Il n'allait pas aller là-bas avec ses armes et ses pièces d'armure, il ferait peur aux autres. Après une petite attente, Seles émergea de la chambre, bien plus réveillée qu'avant, mais apparemment intriguée. Aeron ne la laissa pas parler et enchaîna tout en désigna la servante derrière lui :
-Seles, je te présente Mavis, une servante qui nous accompagnera jusqu'à ce midi pour un petit parcours. Je t'avais dit que tu comprendrais tout de mes petits chuchotements avec George aujourd'hui, non ?
Après que Seles eut répondu, ils entrèrent tous les trois dans l'ascenseur, dans le but de sortir par le hall.
  Elle était heureuse que le deal lui convienne, elle était était heureuse qu'ils soient vraiment amis. Et comme tous amis qui se respectent, ils n'auraient plus de secret – si ce n'est les traditionnelles petites cachotteries d'Aeron qui voulait toujours lui faire des surprises. C'est avec le sourire qu'elle se blottit bien au fond de se lit, dans lequel il s'était pourtant passé des choses horribles auxquelles elle ne voulait pas repenser. Les draps étaient propres et sentaient bon la lessive, l'oreiller était moelleux, comme un doux nuage de guimauve. Elle tomba très vite dans le sommeil avec cela, alors que dans son esprit s'animaient des histoires d'ombre. Elle rêva à nouveau de licorne et de dragon, mais cette fois, ce n'était que silhouettes sombres et aventure abstraite. Elle fit un petit cauchemar dans la nuit, son esprit scella les images les plus dures à supporter pour elle sur les événements qu'elle connaissait, et elle ne vit que des rires acerbes et cruels, ne ressentit que la panique. Puis, à nouveau, un rêve assez doux, son frère était là, il l'avait prise dans ses bras et la serrait très fort, ce qu'elle faisait également en retour. Elle n'avait pas vu son visage, seulement ses bras et ses cheveux flamboyant, puis, en se redressant, elle se rendit compte que ce frère qu'elle aimait tant et dont la présence l'imprégnait jusqu'à la moelle pour la réconforter n'était en réalité pas Zelos. C'était Aeron. Jusqu'à ce qu'elle voit son visage et sa tignasse blonde, elle était pour sûr que c'était son frère, mais ça ne la perturba pas plus que cela, et elle resta dans ses bras. Et dans son rêve, elle se souvint que ses cheveux étaient extrêmement doux. Plus doux encore que les doudous tout doux pour bébés. Plus doux que le pelage d'un jeune chaton. Doux. Doux, doux, doux, doux, doux …. doux.
  Ça se transformait presque en musique dans son esprit lorsqu'elle entendit une voix l’appeler tout doucement. Nooooon, chut la voix, elle voulait rester avec monsieur tout doux. Mais la voix insistait, alors elle ouvrit doucement les paupières, qui s'avérèrent extrêmement lourde, pour découvrir un visage tout rond et des yeux ambrés. Ho, mais c'est t'y pas qu'c'est t'y monsieur tout doux !! Mais oui, c'est monsieur tout doux !!! Bonne nuit monsieur tout doux ! Oui, en se blottissant de nouveau dans le lit – pour s'étirer à la base – elle manqua bien de se rendormir. C'était trop dur là, il était tellement cool ce lit ! Elle n'avait jamais posé son noble fessier dans quelque chose d'aussi moelleux et confortable. Elle avait envie d'y rester toute la journée à se prélasser et se rouler. Tant pis pour Altamira, au diable la plage et le parc d'attraction ! Là, elle était trop bien. Elle était d'ailleurs en train de replonger dans ses nuages tout doux avec monsieur tout doux, quand ce dernier, le vrai de chair et d'os et de tout doux, lui rappela de se dépêcher, puis la porte de la salle de bain se referma. Ce fut ce clic qui la fit sursauter et elle se redressa d'un coup, se rendant compte que le soleil irradiait carrément la pièce de tout ses rayons, ce qui flashait d'autant plus vu comme tout était immaculé. Mais ses paupières avaient bien du mal à rester ouvertes, et elle dut s'étirer plusieurs fois – s'en faisant presque des crampes – avant de se hisser jusqu'au bout du lit, puis, toute hirsute du réveil, se leva finalement en traînant des pieds.
  Croisant un Aeron plus frais qu'un gardon, elle se dirigea vers la salle de bain à son tour, hochant mollement la tête. Ah, c'est sûr, c'était plus facile de se lever après une nuit dans le froid sur un mauvais matelas. Elle qui d'habitude, attendait toujours le lever avait impatience … Elle ne serait certainement plus jamais la même après cela ! Elle se frotta donc les yeux d'un geste lourd et presque pénible en baillant, allant s'enfermer dans sa salle de bain pour se préparer. Elle enfila une de ses tenues, dont elle ne prit pas la peine de mettre les manches indépendantes, étant donné la chaleur. Elle brossa avec soin sa crinière de feu, replaçant correctement sa frange, se coiffa de son gros chapeau puis sortit enfin de la chambre après avoir pris son sac à main. Elle avait bien eu le temps d'émerger, et c'est une petite poupée toute fraîche et impeccable qui apparut dans le couloir, découvrant son camarade au côté d'une femme, sur qui elle posa un grand regard interrogateur. La rouquine sourit devant les explications du chevalier qui avait revêtu une tenue confortable pour les vacances, s'inclinant légèrement face à la servante pour la saluer.
  -Bonjour, enchantée de vous rencontrer, Mavis,. Merci de nous accompagner, même si je ne sais pas encore ce qui est prévu.
  Le brouillard et la détresse du réveil était déjà oublié, Sélès avait retrouvé son grand sourire amicale et chaleureux. Elle suivit donc ses deux camarades du jour jusqu'à l’ascenseur – auquel elle ne s'était toujours pas habituée – et se fit sage en attendant sa surprise, un peu plus calme que la veille, elle n'en trépignait pas moins intérieurement. Ils traversèrent le hall que Sélès observa de nouveau avec attention, remarquant des détails qui lui avait échappé la veille. Elle balaya son environnement du regard, tentant de prendre garde à tout pour ne louper aucune merveille. C'était si beau, elle ne s'en lasserait pas ! Elle croisa le regard de quelques employés, mais aussi de quelques clients. A tous, elle adressa un large sourire. Personne ne savait qu'elle était demi-elfe ici, si ce n'est les rares demi-elfe ici présent, qui eux-même préféraient ne pas dévoiler leur véritable nature. Elle remarqua la présence de quelques nobles richement vêtus, sans spécialement y faire plus attention, alors qu'Aeron, lui, fonçait droit devant. Elle dut trottiner pour le rattraper alors qu'il sortait. Elle avait l'impression qu'il faisait encore plus beau aujourd'hui, et si chaud de bon matin ! Elle en réajusta son château, bien contente de l'avoir pour éviter les coups de soleil.
  -Alors par quoi on commence ?!
  Oui, sa patience et sa sagesse avait des limites.
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Lun 18 Nov - 11:48
Le hall était toujours aussi magnifique que d'habitude. Voir Seles s'émerveiller à nouveau était un spectacle touchant, mais ils devaient se dépêcher pour éviter de faire attendre le carrosse. Oui, un carrosse attendait devant l'hôtel rien que pour eux. Quand Aeron ouvrit la porte et fit galamment signe à Seles de monter, celle-ci eut d'abord un moment avec la bouche ouverte en un "oooooooh" de surprise, puis elle sauta littéralement à l'intérieur en se tapant la tête contre le cadre de la porte. Le blondinet leva les yeux au ciel en rejoignant la demoiselle. Le carrosse était assez vaste avec une toute petite table au centre. Mavis entra à côté d'Aeron avec un petit plat qu'elle posa sur la table, puis ressortit après un salut de la tête. La porte se ferma et le carrosse se mit en branle à une vitesse très lente. Seles avait littéralement des étoiles dans les yeux, regardant partout autour d'elle. Lorsqu'Aeron souleva le couvercle du plat, ils purent admirer une pile de pancakes avec de la pâte chocolatée à tartiner et quelques beignets au chocolat à côté. Deux petits verres avec couvercles contenaient du chocolat chaud et étaient maintenus par des petites tiges au plateau.
Content que George ait fait aussi bien avec le peu d'informations données, Aeron commença à tartiner un pancake pendant que Seles était toujours dans une transe extatique. Le carrosse allait normalement suivre un parcours bien particulier pour leur offrir les plus beaux paysages de la ville à admirer. Le blondinet était content. Il avait passé une magnifique soirée et voilà que Seles appréciait sa surprise, et ce n'était pas fini. Elle dévorait maintenant ses beignets et pancakes avec un appétit féroce. Elle était vraiment adorable. Aeron se perdait dans la contemplation de son visage, ses yeux azurs plein d'étoiles, son sourire mignon, élégant et qui ravivait toute la beauté du visage de l'adolescente. Ses traits fins et féminins le faisait littéralement fondre et il voulait la faire sourire en permanence. Il réalisa alors que Seles lui rendait son regard, intriguée qu'il l'observe ainsi.
-Oh, pardon, je pensais à autre chose.
Il rougit et regarda dehors pour éviter le regard amusé de sa compagne de voyage. Oui, Seles lui faisait beaucoup d'effet et pas que pour ses hormones. A quel point l'appréciait-il ? Il ne savait même pas répondre à cette simple question. Il n'avait pas eu l'occasion d'avoir beaucoup d'amis, de véritables amis et pas ces nobles qui veulent juste se faire bien voir de la grand famille Valerius. Seles, elle, était franche. Son nom, elle n'en avait rien à faire, elle l'appréciait pour ce qu'il était. Si seulement il avait pu la connaître avant, sympathiser avec elle avant. Tout irait mieux. Seles s'enquit alors de leur destination.
-Comme Elena me l'avait... subtilement fait remarquer, tu grandis et tes vêtements ne suivent pas, forcément. De même, il faudrait que je m'achète quelques vêtements. C'est donc une matinée shopping dans le plus grand magasin de vêtement de Tesse'halla. Nous arriverons bientôt, d'ailleurs, si je ne me trompe pas.
Le sourire qui accueillit la nouvelle gonfla le cœur d'Aeron. Elle était tellement magnifique et la rendre heureuse lui fait très plaisir à lui. Il espérait que ce sourire reste jusqu'à la fin de la journée, voire jusqu'à la fin du séjour.
  Un carrosse. Carrément. Nan mais he, c'est pour qui le carrosse, hein, hein ? C'est pour qui le carrosse, non, non, pas pour toi, ni pour toi, ni pour ta mère, ni pour moi d'ailleurs. C'est tout pour Sélès le joli carrosse, ho ho ho ! Et qui est-ce qui à la classe maintenant, dans un oh my fucking materl carrosse ? Ah, nan, toujours pas ta mère, non, non, c'est Sélès Wilder !! Et Aeron aussi, un peu. Mais surtout : SELES WILDER !!! Elle, petite rouquine qui n’atteint même pas le mètre soixante, elle voyage dans un carrosse, et ouais, paie ta classe ! C'est dans ces moments-là qu'elle pouvait être heureuse d'être elle, sans se soucier de la condition de sa race. Non, parce que là, elle est – dans – un – amazing – trop beau – trop chouette – trop cool – CARROSSE !!! Les demi-elfes conquerront les mondes à bord de super bolides comme celui-ci, un jour, vous verrez, oui, vous verrez ! Et qui c'est qui qu'aura la classe ? Nan, pas ta grand mère !!
  Veuillez excuser le craquage momentané de la narratrice. Elle sera durement sanctionnée pour son manque de professionnalisme, afin que ceci ne se reproduise plus. Nous vous proposons une expédition virtuelle dans un champ de fleurs où vous pourrez rouler en toute insouciance en guide de dédommagement pour ce désagrément. Ce message vous est cordialement offert par Louve Masquée Corporation, et notre partenaire La Fougère Roulante. Nous revenons reprenons dés lors la suite de notre épisode.
  Elle ne vit pas tout de suite le fameux bolide à deux chevaux en réalité, mais lorsqu'elle l'aperçut, juste avant qu'Aeron ne lui annonce, elle n'imaginait pas que ce puisse être pour eux. Pendant un instant d'ailleurs, elle crut bien qu'il lui faisait une blague ! Mais non, il s'avançait vraiment vers l'engin et ouvrit la porte pour l'inviter à entrer. Vraiment ? Pour de vrai ? Sérieusement ? Non mais, sans rire, vraiment de vrai pour de vrai en vrai ? Apparemment, oui. Elle ouvrit de grands yeux émerveillés sous l'effet de la surprise. Comment allait-elle fait pour ne pas prendre la grosse tête avec ça ? Elle se sentait beaucoup trop, oui, bien trop gâtée ! Mais he, tant pis, elle n'allait pas se priver !!
  Une fois remise de sa surprise et du choc, elle se défigea enfin et se précipita à bord, son excitation soudaine se faisant gracieusement récompenser d'une jolie bosse sur le front. A peine le temps de lâcher un petit ''aïe'' que c'était déjà oublié, parce que non, vraiment, c'était trop cool, c'était trop classe, elle était dans un carrosse, et les autres, ils devaient MARCHER !!! Et elle, et ben NON !! Aeron était fou, c'était un grand malade de lui faire des surprises pareilles ! Non vraiment elle ne s’attendait pas, mais alors pas du tout à … Mais attend, c'est quoi ça ! Ho mais … Hooo … Ho ho ! Des PANCAKES !!! Des OH MY FU …. Oui enfin, des pancakes. De merveilleux, d’appétissant joli pancake tout rond et encore tout chaud du chocolat et AH DES BEIGNETS.
  L'esprit de Sélès ne cessait de rebondir et s'extasier sur tout ce qu'elle voyait. Ses yeux pétillaient d'émerveillement, et l'on pouvait presque y voir, tout au fond de son regard, ses neurones danser la Rumba. Ou peut-être était-ce la polka. Enfin, quelque chose en 'a' en tout cas. Son ventre était tout aussi excité, et grondait d'impatience, si bien que Sélès ne résista pas longtemps avant de se jeter sur délicieux petit déjeuner. Elle dévorait pancakes et beignets avec le plus grand des appétits, sous le regard tendre de son compagnon. Elle releva les yeux vers lui, comme elle se sentait observée, ses joues étaient gonflées par contre ce qu'elle était en train de mastiquer, et comme elle gardait la bouche fermée malgré la difficulté, cela lui faisait une toute petite bouche en cœur, ce qui semblait agrandir que plus encore ses grands yeux de chaton. Elle fixa le blondinet dans les yeux, et l'éclat du soleil qui venait directement se refléter dessus octroyé à ses jolies prunelles une couleur dorée, presque comme du miel. Oui, c'était exactement cela, Aeron avait des yeux de la couleur du miel … Voilà qui donnait plus d'appétit encore ! Elle fini le contenue de sa bouche, penchant légèrement la tête sur le côté pour tenter de faire réagir Aeron qui la regardait fixement, comme perdu. Il fini par s'excuser, et Sélès n'insista pas. Cependant, elle était toute barbouillée de chocolat, voilà qui n'était pas très classieux pour une dame. Elle s’essuya correctement la bouche et les joues, rassasiée et comblée.
  -Où allons-nous comme ça, alors ? S'enquit-t-elle finalement, comme elle n'avait plus rien à se mettre sous la dent.
  Aeron lui expliqua alors que ce matin … c'était séance shopping ! Ho, malheureux, que n'as-tu pas dit là à une fille qui sort de sa caverne. Le shopping, voilà quelque chose qui la faisait rêver depuis toujours et qu'elle n'avait jamais pu essayer. Elle se félicita d'avoir pensé à apporter toutes ses économies, qui allaient enfin servir ! Aeron ne faisait décidément pas les choses à moitié. Il y a quelques jours encore, une telle gentillesse et tant de prévoyance l'aurait mise sur le qui-vive, elle se serait méfiée de tant de générosité, mais aujourd'hui, elle le connaissait assez pour savoir que c'était sincère ! Elle ne put s'empêcher de sautiller sur place, arborant un sourire plus beau et large encore que les autres. Elle n'allait plus sentir ses joues avant la fin de la journée si ça continuait comme ça ! Elle se pencha alors vers la fenêtre pour guetter leur arrivée, et vit bientôt le bâtiment apparaître au détour d'une rue. Il était sur plusieurs étages – oui, carrément – et rien que l'enseigne vous donnait l'impression d'être plus pauvre. Mais le sacrifice du porte monnaie sera salvateur pour sa garde-robe !! De toute façon, il se la coulait douce depuis trop longtemps, celui-là -oui, le porte-monnaie- il était grand temps qu'ils apprennent la vie ! Et comme on dirait si bien le matin des soldes … à l'assaut !!!
  En sortant, Sélès sauta carrément du carrosse et courut directement vers le magasin pour admirer la vitrine dans un premier temps. Les mains jointes contre sa poitrine, elle agrémenta sa contemplation de petits ''waah'', comme si c'était la dernière chose qui pouvait retenir le fauve du shopping qui sommeillait en elle. Sans même le remarquer, elle tâtonnait le sol avec ses pieds, toute frétillante. Aeron la rejoint, et à peine lui dit-il qu'ils se rejoindraient en caisse une fois qu'ils auraient terminé de leur côté, que Sélès s'enfuit dans les rayons où plusieurs jupes et diverses robes lui avait tapé dans l’œil. Mavis la suivit, et l’engouement de la jeune fille semblait l'amuser. Elle ne la connaissait pas, mais elle était gentille, et Sélès était contente de pouvoir bénéficier des conseils d'une femme pour ce dont elle avait besoin d'acheter.
  Autant vous dire qu'elle fit le tour de tous les rayons avec minutie, se charmant d'un tas de vêtements en tout genre qu'elle comptait bien essayer et embarquer. Mais là, même son super sac à main compactant n'allait pas pouvoir avaler tout ! Alors elle s'efforça de faire une sélection tout en se faisant largement plaisir. Puis elles se dirigèrent vers le rayon maillot de bain et sous vêtement, où elle trouva son bonheur sous les bons conseils de la gentille dame de service. Elle n'aimait pas vraiment le terme de ''servante'', elle trouvait cela assez réducteur, que ce soit pour un humain ou un demi-elfe.
  Elle perdit complètement la notion du temps. Elle ne savait combien de minute ou d'heure elle avait passé à sillonner les rayons et à faire des essais, mais elle n'avait pas fini ! Elle avait hâte de porter son maillot de bain pour aller à la plage, elle en avait trouvé pile dans ses couleur, orange, décoré d'une ceinture leste blanches, de quelque froufrou sur le haut et de petite pierres bleus. Elle ajouta à cela un joli paréo orange, jaune et rouge ainsi qu'un grand chapeau de soleil jaune.
Carnet de voyage Titre: Déserteur Classe: Combattant Infos +: Aeron Valerius
Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Lun 18 Nov - 15:57
Seles courrait déjà hors du carrosse et Aeron ne put s'empêcher d'afficher un sourire béat en la voyant partir avec Mavis sur les talons. Elle était vraiment adorable. Le jeune homme partit de son côté. Ce n'est pas tout ça, mais il allait devoir acheter quelques vêtements de son côté. Tout d'abord, il devait prendre un maillot de bain, des vêtements de tous les jours et une tenue de soirée. Il eut du mal à se décider, n'étant jamais vraiment satisfait de son apparence. Comment est-ce que les gens faisaient pour se trouver beau ? Il n'avait jamais réussi, lui. L'important était que ça ne lui aille pas trop mal. Paradoxalement, la tenue de soirée qu'il porterait dans des moments pas très confortables était celle qui lui allait le mieux. Enfin, il parait qu'il avait toujours eu l'étoffe pour faire la politique, afin d'épauler son cher frère. Quelle ironie qu'il le méprise aujourd'hui. Enfin, ne retournons pas sur des pensées si négatives. Il n'avait plus grand chose à faire et allait retrouver Seles qui, selon son intuition de blondinet, était loin d'avoir terminé.
Il trouva Mavis dans les rayons en train de remettre des tonnes de vêtements en rayon. Seles essayait vraiment de nombreuses tenues, elle prenait ces achats à cœur, cela ne faisait aucun doute. Il aida Mavis à remettre des vêtements en place et la laissa retourner près de la rouquine. De son côté, il avait une mission. Il fouina dans certains vêtements classieux et il esquiva les regards féminins intrigués alors qu'il prenait quelques robes sur le bras. Il retourna voir Mavis en prenant garde à ne pas être vu de Seles. Celle-ci était encore dans la cabine à essayer d'autres vêtements. Mavis lui jeta un regard consterné avant de le suivre. Apparemment, Aeron avait négligé la taille du tour de poitrine de Seles. Il savait qu'elle n'était pas plate mais ne pensait pas que ça avait tant grandi. Heureusement que Mavis, tout comme Elena, avait le compas dans l’œil. Après quelques recherches, Aeron attendit Seles devant la cabine d'essayage. Lorsque celle-ci sortit avec pour seul haut un soutien-gorge, vantant le confort d'en avoir enfin un à sa taille. Ce ne fut qu'après ce commentaire qu'elle aperçut un Aeron plus rouge qu'une tomate, le regard baissé vers ses pieds et un bras tendu pour lui donner une robe. En plus il était très beau ce soutien-gorge, à la fois simple et élégant, mais le jeune homme n'avait pas pu en juger personnellement étant donné qu'il avait instantanément baissé les yeux, trop gêné pour ne serait-ce que prononcer un mot.
La rouquine fut d'abord gênée, mais apparemment la robe lui plaisait et pas qu'un peu, vu qu'un instant plus tard, elle était à nouveau dans la cabine. Le blondinet ne put que bégayer un :
-C-c-c-c'est magni...fique.
Mavis, d'un air taquin, mis la main sous le menton du jeune homme pour lui fermer sa bouche. Seles semblait contente et gênée du commentaire, mais Aeron espérait surtout qu'elle ne se moquerait pas de lui pour sa réaction un peu ridicule. Ils avaient déjà beaucoup traîné et le carrosse devait les ramener ensuite à l'hôtel pour déjeuner au restaurant qui avait une vue directe sur la plage, après avoir déposer leurs achats à la chambre. Penser à la suite permettait à Aeron de ne pas trop penser à la beauté de Seles dans cette robe qui lui allait à la perfection. Mavis avait fait des merveilles dans ses conseils pour le choix, si bien qu'il n'osait plus regarder vers la rouquine tant qu'elle ne serait pas retournée dans la cabine se changer.
  Elle ne se lassait pas d'essayer tout ce qui lui passait sous la main, et Mavis était de bon conseil, autant en terme de mode que pour l'aider à choisir une taille adéquate. C'est fou, même elle ne s'était pas rendu compte à quel point elle avait grandi, mais aussi et surtout, à quel point elle avait pris en forme ! C'est que ça pousse aussi vite que discrètement ces choses là, et ce n'est qu'en essayant un nouveau soutien-gorge parfaitement à sa taille qu'elle se rendit compte que les autres étaient décidément trop petits. L'esthétique, elle s'en fichait un peu, même si celui-ci était joli à regarder, finement décoré, pour elle, ce n'était pas fait pour faire joli et être admiré de toute façon, du moment qu'elle était à l'aise, elle se moquait bien de l'allure que pouvait avoir sa petite lingerie. Se dandinant une énième fois devant le miroir pour admirer comme ce vêtement lui collait à la peau, elle eut le soulagement de ne se sentit ni compressée, ni délestée. Cette petite merveille soutenait exactement tout ce qu'il fallait, et c'était bien confortable ! Bien contente de sa découverte, mais regrettant d'avoir pris trop grand pour la taille d'un chemisier, elle ouvrit la cabine dans l'intention de demander conseil à Mavis, et aussi pour la remercier. Mais, non, Mavis pas là, Mavis partie, Mavis où ça ? Veuillez laisser un message au gentil minet qui se trouve juste là, le nez baissé vers la poitrine presque dévoilée de la rouquine, avant de regarder le bout de ses pieds, le visage plus rouge que les cheveux de la demoiselle. Elle eut d'ailleurs le réflexe de se cacher avec le chemisier qu'elle comptait rendre, elle allait demander à Aeron ce qu'il pouvait bien faire là, quand il lui tendit une robe, sans la regarder, comme s'il ne demandait qu'à fuir en courant alors que ses jambes restaient sur place.
  Les joues de la demoiselle s'étaient également parées d'une délicate teinte rosée, mais en posant les yeux sur la robe, elle ouvrit de grands yeux émerveillés, et l'arracha presque des mains de son camarde pour s'enfermer de nouveau dans la cabine afin de s'enfiler le plus vite possible. C'était une superbe parure bordeaux aux brocarts d'or, des manches courtes couvraient un petit quart d'épaule et le col ouvert imitait les revers chinois, comme l'on voyait beaucoup sur les elfes. Cintrée de façon à épouser ses formes et la finesse de sa taille, le bas était composé de jupon pour donnait un côté plus fluide et bouffant. Les couleurs se mariaient parfaitement avec sa jolie crinière flamboyante, et la tenue était tellement jolie qu'elle se regarda longuement dans la glace, ne pouvant s’empêcher de la toucher et de la retoucher pour l'ajuster, alors qu'il n'y en avait pas besoin. Elle se décida ensuite à sortir de sa cachette pour montrer le résultat, ne faisant pas tout de suite attention à Aeron, jusqu'à ce qu'elle ne remarque son air complètement chamboulé, il en avait du mal à aligner deux mots. Elle lui adressa un petit sourire modeste, un peu gênée mais d'autant plus flattée.
  -Merci ! Dit-elle avec entrain mais une certaine timidité. Mais remets t'en, ce n'est qu'une robe !
  Puis elle sautilla, en précisant que c'était une robe superbe. Puis, hop, allez, c'était son quart d'heure de générosité, elle s'approcha d'Aeron tout à coup, et sans crier garde, elle l'embrassa sur la joue, comme ça, et avec le sourire !
  -Merci beaucoup !
  Merci pour quoi ? Pour beaucoup de chose ! Merci d'avoir trouvé la robe, du compliment et tout simplement d'être là, de l'avoir sauvée et de lui offrir un séjour aussi agréable. Alors merci, merci les fleurs, merci le ciel, merci Martel, merci les fourmis, merci les pancakes, merci Elena, merci Mavis, merci George, merci toi, oui toi, juste là. Merci, merci la vie ! Oui bon, je ne fais que retranscrire son état d'esprit actuel. N'étant pas vraiment décidée à enlever cette robe qu'elle adorait – peut-être l'aimait-elle plus encore parce que c'était Aeron qui l'avait trouvée – elle resta là, puis, observant le jeune homme de haut en bas d'un œil distrait, tenta de voir ce qu'il avait choisi pour lui.
-Et de ton côté, qu'est-ce tu as trouvé ? Je peux voir ? Elle marqua à peine une pause de réclamer une faveur. Ho et … est-ce que je peux la garder pour tout de suite ? Je n'ai plus envie de l'enlever, là …
  Elle parlait bien sûr de sa robe, mais pour le moment, elle avait surtout envie de voir ce qu'Aeron avait acheté de beau.
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Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] Lun 18 Nov - 19:51
Aeron fut bien obligé de regarder Seles quand elle s'approcha et lui déposa un bisou sur la joue. Il avait l'impression que là où ses lèvres l'avait touché, une douce chaleur restait, un sensation de bien-être irradiait de cet endroit. Il avait l'impression d'avoir été touché de la main d'une divinité, comme de Martel elle-même, et qu'un enchantement le protégeait du malheur. C'était bête en soi, ce n'était qu'un bisou sur la joue, mais pour lui, ce n'était pas rien. Il n'était plus que joie et paillettes après cette démonstration d'affection. Ce fut par une brume d'euphorie qu'il entendit la question de Seles. Si elle pouvait garder la robe pour tout de suite ? Non, c'était une robe de soirée, prévue pour plus tard, un autre jour, il ne fallait pas la salir. Il devait lui dire non, qu'elle pourrait la porter une autre fois mais quand il ouvrit la bouche, il ne parvint pas à formuler ce mot simple. Là tout de suite, il ne pouvait rien refuser à Seles.
-Oui, bien sûr, mais faites attention à ne pas la salir ou l'abîmer. C'est une robe de soirée, je comptais vous la faire mettre pour des occasions particulières. Mais pour plus de sûreté, je vous en offre une deuxième, le même modèle, vu qu'il vous va si bien, et de la couleur que vous voudrez. Cela vous convient ? Et interdiction de râler sur le prix ou autre, l'argent est bien la seule chose positive que m'ait donnée ma famille, autant que cela serve à bon escient.
La rouquine était surprise de cette remarque, mais ce n'était pas un soucis, au fond. Elle choisit la robe jaune, pour une raison que le jeune homme ne chercha pas à comprendre, bien que pour Mavis, c'était apparemment évident, vu son sourire complice. Cette jeune femme faisait son travail à la perfection, mais était peut-être un peu trop maligne pour Aeron. Ah les femmes ! Elles resteront encore longtemps un grand mystère. Malgré tout, Aeron finit par montrer le contenu de son sac à Seles. Il y avait un short de bain, un pantalon léger et une chemise à manche courte, et pour finir, une tenue de soirée chic de couleur dorée. Il expliqua par contre qu'elle ne le verrait avec que quand il la portera lors d'une ou deux autres surprises. A la mention du mot surprise, le côté surexcité et joyeux de Seles semblait reprendre le dessus. On voyait très bien qu'elle brûlait d'envie de tout savoir en détail, mais elle se retint de poser la moindre question.
Après avoir déambulé devant quelques vitrines, ils retrouvèrent leur carrosse. Seles était toute fière de sa robe. Elle attirait des regards et cela flattait son ego. Après tout, comme Aeron le supposait dans sa tête, elle n'avait pas du recevoir les éloges de grand monde malgré le fait qu'elle aurait mérité celles-ci. Elle était une demi-elfe. Aeron voulait lui dire qu'elle était élégante, qu'elle était magnifique, telle une étoile au milieu de ces gens, mais il n'osa pas. Il ne put que l'admirer encore et encore alors que Seles décrivait les différents autres vêtements qu'elle avait voulu acheter. Quand elle décrivit un vêtement décidément trop osé pour elle, mettant ses mains sur sa poitrine pour indiquer quelle surface était montrée, le jeune homme ne put rien faire contre la déferlante d'hormones et se sentit à nouveau serré dans son pantalon. Il faudrait vraiment qu'il trouve un moment seul pour se soulager, sinon Seles finirait par remarquer cela. Elle avait beau avoir confiance en lui, elle n'apprécierait probablement pas le fait qu'elle lui fasse éprouver si facilement du désir. Beaucoup d'hommes craquaient sur les poitrines opulentes. Aeron avait beau trouver cela attirant, il trouvait que le corps de Seles s'approchait du physique féminin parfait à ses yeux et cela le troublait d'autant plus. Même la fille aux cheveux noirs de l'ascenseur qui était plus aguicheuse que la très large majorité des femmes, il ne la trouvait pas aussi belle, que ce soit de corps ou de visage. Elle avait un côté un peu plus libre, un peu plus sauvage peut-être qui excitait les hormones, mais c'est tout (et malgré ça, Seles était plus redoutable sans le vouloir. L'excitation des hommes n'était décidément contrôlable que par la femme qui est en face.
Revenant au moment présent, il se rendit compte qu'il avait raté la description d'un magnifique gilet. Heureusement qu'il n'avait pas gardé ses yeux sur la poitrine de la rouquine, de quel idiot aurait-il eu l'air ! Après encore quelques minutes, Seles eut terminé toutes les descriptions et elle souffla un peu. Elle avait beaucoup parlé et à une vitesse folle sans jamais reprendre son souffle. Ce séjour lui plaisait vraiment, apparemment. Le carrosse s'arrêta. Aeron descendit et tendit la main pour aider Seles à descendre. On aurait vraiment dit une noble dame avec cette robe, son élégance naturelle et sa prestance. Il était difficile de croire qu'elle avait vécu dans une abbaye, isolée de tout. Elle adressa un sourire aimable à son galant chevalier et plus pour s'amuser qu'autre chose, Seles passa un bras autour de celui d'Aeron, comme une dame à un bal ou une réception. Le contraste était assez drôle entre la demi-elfe qui revenait d'un exil sur un îlot perdu qui était habillée en dame noble et le jeune noble de la grande maison Valerius qui l'avait à son bras tout en étant accoutré comme un vacancier lambda. Cette ironie le faisait doucement sourire. Seles, elle, se prêtait au jeu et semblait surtout y prendre beaucoup de plaisir.
Une fois dans leur chambre, les deux fugitifs (car ils étaient toujours fugitifs, même si les avis de recherche restaient dans le cadre de la Garde Pontificale pour le moment) rirent de bon cœur. Se conduire comme des nobles entre eux, des amis qui se tutoyaient maintenant et avaient partagé des aventures pareilles, c'était quelque chose d'incongru. Aeron se souvint comme il avait extrait le poison de la plaie de Seles. Elle se méfiait encore de lui, à l'époque. Y avait-elle vu un geste étrange ? Probablement pendant quelques secondes. En repensant à la sensation de la peau de la jambe de Seles, le jeune homme rougit légèrement. La voix de Seles qui lui demandait la raison de son absence.
-Excuse-moi, je pensais à tout ce qu'on a traversé en quelques jours. On en a parcouru, du chemin.
Seles acquiesça mais Aeron se demandait si elle saisissait le fait qu'il ne parlait pas que du chemin physique, mais également de leur relation. Ils sont passés de prisonnière et geôliers à amis. Et pas de simples amis à ses yeux. Elle était aujourd'hui celle à qui il faisait le plus confiance en ce monde, celle à qui il confierait sa vie s'il le devait. Attendez, plus confiance qu'en Elena ? Oui, peut-être. C'était étrange, mais c'est l'impression qu'il avait. Se dirigeant vers la porte, il sortit de l'hôtel avec la rouquine, mais ils n'eurent pas à aller loin puisque leur restaurant était presque en face de l'hôtel. Ils s'assirent et consultèrent les menus. Aeron décida rapidement de prendre des pâtes à la carbonara, un très bon plat qu'il n'avait pas l'occasion de manger souvent. Sur sa droite, une barrière à quelques centimètres, puis le sable, la plage, et enfin la mer. Il admira le panorama en attendant la serveuse qui allait prendre leur commande.
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Sujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]