D'après la position du Soleil, c'était l'après-midi. En ayant couru entre les arbres, évitant le plus possible la grande route -mais en ne la quittant pas des yeux- les deux fugitifs étaient parvenus à l'entrée du Pont de Tesséha'lla. Malheureusement pour eux, un peloton de chevaliers pontificaux montaient la garde, aussi bien dans un sens que dans l'autre. Tapis à l'abri des regards indiscrets, Zélos et Sheena observaient le mouvement de leurs rondes. Il y en avait trop pour pouvoir les battre à deux, et il était d'une importance capitale de passer par ici pour rejoindre l'abbaye, faute d'avoir une Barge Elémentaire. Il avait été convenu que le voyage serait bien trop long à pied jusqu'à l'Abbaye du Sud-Est, et qu'ils trouveraient sûrement un bâteau pour les y emmener à partir de Sybak. Il y en avait qui accostait par moment, afin d'apporter des matériaux des Mines de la Vallée de Toïze entre autre. S'ils parvenaient à temps au Campus Universitaire, peut-être pourront-ils embarquer à bord de l'un d'eux ?
Mais pour le moment subistait la question du "comment traverser le pont ?".
- Tu crois qu'on pourrait nager sous le pont ? proposa le rouquin.
Réponse négative, suivit d'une bonne droite de la ninja pour avoir sorti une question débile.
- Alors peut-être faire une diversion ?
L'idée en soi n'était pas mauvaise : attirer les gardes dans un piège, du genre un gros trou creusé profondément en plein milieu de la route. Mais pour la réaliser, cela posait encore plus de problèmes... Non, finalement le mieux était de trouver une autre ville ou village, proche de la mer, dans lequel il pourrait s'embarquer. De plus, le Pontife doit sûrement avoir envoyé nombre de ses gardes dans les grandes villes du continent dans le but de les coincer. Un petit village de pêcheur par exemple, ou bien une abbaye, devrait moins attirer l'attention.
Heureusement pour eux, Zélos avait pensé, dans son modeste sac de voyage, à prendre une carte du monde. Il y avait du chemin à faire, mais en se pressant, ils pourraient facilement arriver à une abbaye avant la tombée de la nuit. Je ne vous détaille pas le reste des affaires qu'il avait rapporté... En fait si, cela peut être important à un moment ou un autre. Le rouquin avait donc pris une carte, des ballons de baudruche -pour quelle raison, ça, je n'en ai pas la moindre- un magnifique flacon contenant un liquide rosé, une bourse bien rempli de quelques milliers de flouz et un nombre incalculable de préserv... De moyen de contraception. Lorsque Sheena, qui avait fouillé à l'intérieur en quête de la fameuse carte, se rendit compte du contenu, elle lança vers le noble un regard à la fois blazé et plein de reproches.
- Quoi ?! fit-il en haussant les épaules. J'ai fait encore quelque chose de mal ?
Pour seule réponse, elle lui momifia la bouche avec ses cartes en soupirant. C'est vrai quoi, il avait pensé aux choses essentielles, non ? Non ? Qui a parlé de vivres ? Bah, il suffira de chasser, rien de bien compliqué. Et un feu de camp ? Bah, il lui suffirait de lancer un sort de Boules de Feu. Bref, chemin faisant, voila les deux comparses traversant les forêts environnantes pour rejoindre la petite abbaye à quelques kilomètres de là. Fort heureusement, ils ne rencontrèrent pas le moindre obstacle en cours de route, pas même l'ombre d'un petit monstre. Ils finirent par apercevoir le clocher du lieu religieux alors qu'à l'horizon, le soleil venait d'entamer sa plongée dans la mer. Comme ils l'avaient espéré, il n'y avait aucun garde, juste quelques nonnes, quelques prêtres et des gens du commun, sans doute des villageois. au vu de la scène qui se déroulait devant leurs yeux, il semblerait qu'une fête était organisée. Des lampions avaient été fixés sur des cordes en hauteur, des tables étaient alignées et décorés de fleurs et d'assiettes, deux gros tonneaux de vin étaient mis à disposition de la foule. Plus bas, bien plus bas, vers la côte, trônait un large navire. Cependant, son accès se faisait obligatoirement par un petit chemin sculpté dans la roche de la falaise, et il se trouvait derrière le lieu de la fête.
Il fallait, obligatoirement, se mêler à la populace incognito afin de convaincre le capitaine. Comme quoi, l'argent du noble allait servir pour une bonne chose pour une fois ! Lorsqu'il lui expliqua son stratagème, Sheena extirpa une tenue de ses affaires.
- Et tu n'en a pas une autre pour moi, par hasard ?
Elle répliqua qu'il fallait y penser. C'est vrai qu'il avait utilisé sa tenue "masqué" pour s'échapper de son manoir et déambuler dans la ville sans soucis, mais il avait du la laisser lorsqu'il avait enfilé l'armure pontificale. C'est alors qu'il remarqua, au loin derrière l'abbaye, sur une magnifique corde, le saint linge blanc. Sans dire un mot à sa comparse, il se faufila au plus près, toujours caché dans les fourrés. Le rouquin tailla un sprint vers les draps propres, et prit tous les vêtements qu'il pouvait. Et c'est avec les bras chargé de son butin qu'il retourna auprès de la Mizuhoïste.
- Dans tout ça, il doit bien avoir de quoi me faire passer pour un paysan, non ?
Oui, il y avait quantité de vêtements. Mais des vêtements de femme...
  Leur première idée fut d'abord de rejoindre Sybak, car cette grande ville portuaire et universitaire était toujours très fréquentée par les marins qui venaient livrer leurs marchandise ou faire des haltes, passant généralement par les mines de Toïze qui était justement tout près du couvent où résidait la jeune Sélès Wilder. Cela représentait un petit détour, mais ils ne voyaient pas d'autre moyen de se procurer un bateau pour se rendre sur l'autre continent. Chose ironique, il leur fallait justement un bateau, pour rejoindre Sybak, car ils eurent beau réfléchir à un moyen de se faufiler entre les rondes de la garde pontificale, c'était du suicide. Zelos proposa bien de nager, mais bien sûr, se taper un crawl sur plusieurs dizaines de kilomètres ? Elle le frappa derrière la tête pour le rappeler à l'ordre, peut-être que ça lui remettrait les neurones en place, ça. Elle voulait bien concevoir qu'il était inquiet, mais ce n'était pas une raison pour perdre du temps à évoquer des idées stupides.
  L'idée de la diversion était déjà un peu plus maligne, mais l'élaboration d'un tel plan, puis sa mise en place et enfin son exécution leur prendrait un temps fou, et ce temps, ils ne l'avaient pas. Non, ils gagneraient leur compte à rebrousser chemin maintenant pour trouver autre chose. Ils s'éloignèrent donc suffisamment du pont et de son axe trop fréquenté pour s'enfoncer de nouveau dans la forêt, où, profitant d'une pause, Zelos proposa de chercher un autre port sur ce continent, plus petit mais sûr. Il est vrai qu'en plus d'être difficile à atteindre, Sybak était une grande ville, alors beaucoup plus fréquentée par les chevaliers Pontificaux. Sans doute que les contrôles d’identité se feraient même automatiquement à présent, déjà qu'ils étaient très fréquents avant …
  La ninja s'empara donc du sac de son compagnon de voyage pour fouiller dedans. La première chose sur laquelle elle mit la main fut un ballon de baudruche. Elle haussa un sourcils perplexe, se demandant bien à quoi il pensait en emmenant ça … C'était peut-être les restes d'une soirée qu'il avait oublié ? Enfin bref, aucune importance. Elle poussa la bourse bien remplie d'un revers demain pour continuer de fouiller, et sentant un sachet plastifié, elle le sortit du sac et tomba sur … Ho bon sang ! Elle le lâcha aussitôt comme si c'était brûlant, la vision de cette chose avec choqué la pudeur de notre Mizuhoïste innocente et chaste. Outrée, elle foudroya son camarade du regard. Non mais, ils étaient en cavale et lui il ne pensait qu'à ça ? Où espérait-il les trouver ses minettes pour faire ça ? Et quand pensait-il avait le temps ! Non vraiment, elle ne le comprendrait jamais. C'est qu'il y en avait beaucoup en plus ! Rha, non, mais celui là, franchement ! Et voilà que monsieur faisait l’innocent en plus ! Tiens, mange une carte.
  Elle poussa un soupir et ouvrir enfin la carte, s'étalant par terre pour qu'ils puissent mieux l'examiner. Il repérèrent alors une abbaye juste sur la côté, à l'est de Meltokio. Quelle poisse, s'ils avaient pensé à cela directement, ils y seraient déjà ! Quel temps perdu. Bon, ce n'était pas le moment de se lamenter. Il fallait partir.
  Ils arrivèrent quelques kilomètre plus tard, et Sheena se maudit de ne plus avoir son ptéroplan. Avec ça, ça aurait été si vite réglé … En une journée, la petite Sélès aurait été sauvée et elle aurait directement pu repartir à Sylvarant. Là, elle ne savait pas quand ils en auraient fini de ce périple, et même lorsque ce sera fait, elle ignorait complètement comment retourner à Sylvarant. Elle ne pouvait plus retourner à Mizuho pour entrer en contact avec le renégat, étant donné sa traîtrise et … Non, elle devait penser à cela plus tard.
  En arrivant sur place, il semblerait que l'abbaye soit en fête. Sheena ne put s'empêcher de se dire que c'était peut-être pour fêter la déchéance de Zelos, mais elle ne savait pas trop si elle pouvait déjà en rire ou non … observant les lieux, ils repérèrent un grand navire, dont l'allure était bien loin de celle des barges élémentaires de Tesséha'lla. Oui, il avait une silhouette bien étrange pour ce monde, car il n'était pas sans rappeler l'architecture typique qu'elle avait pu découvrir à Sylvarant … Des trucs avec cette tête-là, elle n'en avait vu que là-bas, elle en était certaine … Mais cette idée était bien saugrenue, juste une coïncidence …
  Comme ils allaient devoir se mêler aux festivités pour rejoindre l’embarcadère, et que c'était leur seule chance de traverser, ils arrivèrent très vite d'accord sur un point : il fallait se déguiser. Décidément, ils ne feraient que ça de leur voyage, mais plus ils changeraient de costume, plus il sera difficile de les repérer et de les tracer. Sheena sortit alors son costume de désianne, ce que Zelos observa avec attention en chinant quelque chose pour lui.
  -Tu aurais du prévoir. Ta tête est tellement connue qu'il faut absolument te cacher.
  Ni une, ni deux, Zelos Wilder, toujours prêt à agir, agit. Il fila avant même que Sheena n'ait le temps de réfléchir à une solution, et il revint les bras chargés de linge. Elle était un peu exaspérée par la procédure, mais au moins, c'était efficace. Elle fouilla avec lui dans cet amas de vêtements, un sourire venant progressivement habiller ses lèvres, elle ricana finalement en constatant qu'en effet, il n'y avait que des vêtements de femme.
  -Une jolie paysanne, oui, pourquoi pas !
  Zelos ne sembla pas la prendre au sérieux dans un premier temps, puis elle saisit une robe pour la poser sur lui afin de se rendre compte de l'allure qu'il aurait. Elle rit à nouveau, moqueuse qu'elle était.
  -Ho oui, celle-là t'ira très bien … Tu feras une petite jouvencelle très crédible !
  Puis elle prit deux ballons de baudruche dans le sac de l'ex-élu, qu'elle remplit d'eau grâce à la petite fontaine qui décorait le mur tout près d'eux. Elle lui lança et il se retrouva avec un ballon dans chaque main.
  -Je sais que tu as toujours rêvé d'en avoir. C'est ton jour de gloire, 'ma belle'.
  Et elle eut un nouveau ricanement moqueur. Elle n'arrivait pas à le croire, le grand séducteur, le Don Juan international : Zelos Wilder allait se travestir en une de ses proies. Elle espérait bien qu'il se ferait peloter et draguer, histoire qu'il voit ce que ça fait … Douce vengeance que ce serait !
  -Enfile ça, je reviens.
  Elle partit un peut plus loin derrière un fourrai pour se changer, revêtissent une nouvelle fois sa tenue de désianne qui mettait plus encore ses formes en valeurs. Composé de cuissarde recouvertes de pièces d'armure, le haut englobait ses seins pour les mettre en valeur. Le mini short quand à lui, laissait suffisamment d'espace avec les cuissardes pour dévoiler ses jolies cuisses, fines et délicates, tout en moulant son joli petit fessier. Son casque sous le bras, elle rejoint Zelos, qui galérait à enfiler sa robe. Avec un petit rire, elle le rejoint rapidement pour l'aider à tout mettre en place. Elle lui installa même un soutien-gorge avec les ballons bien lovés dedans, avant de réajuster la jolie robe. Comme elle semblait inspirée, elle lui retira le bandeau qui barrait son front pour lui fait un jolie bandana qui décora ses cheveux qu'elle tenta de recoiffer un peu de façon plus féminine encore, les plaçant de façon à ce que ses mèches adoucissent son visage. Heureusement, la robe était bouffante aux épaules, ce qui cachait les muscles du rouquin …. Rouquine. Le col de la robe camouflait son exsphère à la perfection. Elle recula enfin d'un pas – car manœuvrant ainsi, elle était presque collée à lui – elle admira le résultat en croisant les bras, l'analysant d'un air critique. Elle arbora un large sourire, alors qu'un éclat vif de moquerie étincelait dans son regard.
  -Ho darling, tu es si jolie …
  Qu'il s'estime heureux, ce serait le seul moment où Sheena lui céderait des compliments sur son physique !
Carnet de voyage Titre: Elu Déchu Classe: Chevalier-Mage Infos +: Admin Zelos Wilder
Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Jeu 21 Nov - 23:27
  Lorsqu'il se rendit compte qu'il s'agissait de vêtement féminins, Zélos eut deux réactions. La première fut un émerveillement total. Il avait toujours voulu savoir ce que ça faisait d'être dans la peau d'une femme, pouvoir se tripoter le corps, avoir une poitrine, aguicher les hommes et se moquer d'eux une fois qu'ils auraient découvert qu'il était loin d'être une jouvencelle. Sa deuxième réaction fut une de l'appréhension et de la peur. Il avait souvent entendu les conquêtes se plaindre de tel ou tel vêtement qu'elles portaient, qui les compressait. il avait peur de la réaction des hommes là-bas : allaient-ils lui peloter les fesses ? Et ses faux seins ? Et si l'un des ballons explosaient sous la pression de la palpation ? Que Martel lui vienne en aide, il ne fallait en aucun cas que leur plan tombe à l'eau à cause d'un sein qui éclate...
De son côté, Sheena se plaisait à lui présenter une robe, à le taquiner et l'appeler "ma belle". Cette réplique, c'était la sienne, non mais oh ! Elle lui remplit d'eau deux des ballons trouvés dans le sac de voyage, lui sortit tout ce dont il aurait besoin pour se "transformer" et s'éloigna tandis qu'elle-même allait se changer un peu plus loin dans les buissons. Le rouquin posa les ballons par terre et prit la robe pour l'examiner d'un peu plus près. il s'agissait d'une robe de paysanne, certes, mais quelle paysanne ! Elle devait faire facilement deux fois la taille de Zélos en largeur. Bon, au moins cela devrait suffire à camoufler ses formes masculines... Se dévêtissant, il enfila dans un premier temps un jupon blanc, sorte de long short bouffant servant de sous vêtement. Il garda tout de même ses propres sous-vêtements sous le jupon. S'ensuivit la large robe. Il la passa par dessous sans aucune difficulté. non la difficulté serait de la resserrer car, malheureusement pour lui, la robe était dotée d'un corset !
Au même moment, la ninja sortit de sa cachette, vêtue d'une tenue totalement inconnue de Tesséha'lla. Elle était très seyante à son goût -parce que cette dernière mettait les formes de la demoiselles très en valeur. Elle vint à sa "rescousse" et lui serra comme il n'était pas permit le corsage dans son dos. Pendant il instant, il crut qu'il allait tomber à la renverse tellement il avait peu de souffle. Et lorsqu'elle lui indiqua que c'était fini, il eut peur de casser les cordes rien qu'en respirant. Mais comment les femmes peuvent-elles porter un tel instrument de torture durant toute une journée ?! Survint ensuite le soutien-gorge, rempli des ballons d'eau... Non, vraiment, les femmes sont de vraies guerrières. Il les respecterait bien plus dorénavant... Si jamais il s'en sortait vivant de cette soirée.
La brune termina les derniers petits détails à sa "féminité" en arrangeant ses cheveux qu'elle tressa à l'arrière puis, se reculant, lui lança une pique digne de lui-même. Il va devoir s'y habituer, et même après cet interlude, cela restera gravé à jamais dans la mémoire de la Mizuhoïste, il en avait bien peur... Et la connaissant, elle n'hésiterait pas à le lui rappeler pendant longtemps.
* Et si elle en parlait lorsqu'on retrouvera Sélès ?! *
Le noble n'osa même pas imaginer quelle serait sa réaction...
Ainsi donc affublés, Zélos et Sheena laissèrent leur cachette des bois et se dirigèrent vers la petite fête. De ce qu'ils avaient vu se résumait les festivités. Mais, parmi les fêtards se mêlaient religieux, villageois et même marins. Certains étaient attablés, d'autres debout, et d'autres encore dansaient et rigolaient. Comme il l'avait imaginé, le noble se fit directement abordé par un marin, une choppe à la main.
- Hey ma mignonne, tu t'es perdu ? Viens voir papa !
Quelques uns de ses compagnons éclatèrent de rire. Quant à la "demoiselle", elle afficha un sourire, puis un petit rire d'une voix faussement aiguë, la main devant la bouche.
- Je ne suis pas perdue, je viens juste profiter de la fête. - Alors viens en profiter avec nous, ma belle !
Et ce malabar le -ou la- prit par la taille et l'attira près de lui. Il fallait obligatoirement que le jeune homme -ou la jeune femme- reste dans son rôle, sinon tout était fichu. Pendant un court instant, Zélos chercha Sheena des yeux, mais il ne la vit pas. Le marin lui tendit une chopine. Bon, tant qu'on y est, autant vraiment profiter de la soirée non ? Et puis, en discutant avec son prétendant, il saurait peut-être où trouver le capitaine ?
Invité Invité
Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Ven 22 Nov - 16:33
musque d'ambiance pour le début de poste =p:
- Terre en vue, capitaine ! - Repliez les voiles et larguez les amarres !
Le Fer Fougueux était de retour à Tesséha'lla, non loin de Meltokio. C'était un bien fier navire que celui-là : sa coque en bois flotté sombre poli ruisselait à chaque assaut des vagues marines ; ses trois mats hissaient de nombreuses voiles d'un blanc d'albâtre ; sa figure de proue représentait une magnifique sirène, trident au poing et cheveux au vent ; le pont était brossé et rincé chaque jour, si bien qu'il semblait flambant neuf ; les canons en fer noir rutilants étaient alignés sur deux ponts, totalisant plus de trente boulets de dix kilos chacun tirés en une seule salve ; le bâtiment entier pouvait amplement contenir plus d'une cinquantaine d'hommes, et sans compter la cale, principalement réservée à entreposer les trésors tels que des matériaux, des vivres et, bien évidemment, les butins conquis lors des multiples abordages. Car le Fer Fougueux et son équipage ne se contentait pas d'explorer les quatre coins de Tesséha'lla et bien plus encore. Non, par moment, lorsqu'un ou deux convoi de la Royauté se baladaient sans escorte, il était bon pour le moral des troupes de se lancer dans une petite bataille marine suivi d'un abordage en bon et dû forme.
Ce fut le cas avant d'arriver vers la petite abbaye près de la côte. Une frégate bien digne, Chère Martel, qui ne dura pas aussi longtemps que la Déesse dont elle portait le nom, malheureusement. A peine le Fer Fougueux avait-il tiré avec tous ses canons que déjà le navire ennemi ralentissait l'allure, à croire qu'il souhaitait à tout prix se faire envahir par la horde de pirates. Parmi eux se trouvait leur capitaine, ses deux longs sabres noirs et courbes attelés à sa ceinture, claquant contre ses fesses lorsque la Bloody Mary se cramponna à l'une des cordes et se balança pour atterrir sur le pont de Chère Martel. Dès son arrivé, ce fut le carnage : alors qu'elle venait de lâcher le cordage, elle extirpa ses lames et les planta entre les deux omoplates, au niveau du cou, de deux gardes. Récupérant ses armes, elle en tua un, deux, trois, quatre, cinq de plus ! Alors apparut le capitaine ennemi, inondant son pantalon face à la Dame Sanglante. Le pauvre homme, mort de trouille, tremblait de tout son corps. Un simple coup de sabre le désarma et, la lame pointé au cou, il se mit à genou.
- Pitié, implorait-il, pitié, j'ai une femme et des enfants ! - Et bien, moi aussi, je suis une femme, lança-t-elle en rigolant. Et voici mes deux enfants.
D'un coup sec, les deux gosses se croisèrent et Chère Martel vit la tête de son seigneur et maître rouler et se faire engloutir par la marrée haute. Le reste de l'équipage, au vu de la scène, décida de se rendre...
Il était bon de temps en temps de mettre pied à terre, pour le bien des matelots. Malgré le fait qu'elle ait autorisé que plusieurs femmes montent à bord, il fallait parfois se détendre et retrouver un sol qui ne risquait pas de tanguer. Sur le Fer Fougueux, tous ceux qui embarquaient mettaient la main à la pâte : certains s'occupaient de laver le bâtiment, d'autres s'affairaient à l'entretien des canons. Quant aux femmes, elles étaient chargées du linge, de la cuisine et de la compagnie des marins, y compris du capitaine. Il y avait des nuits où Mary ne souhaitais pas dormir seule, alors l'une des servantes occupait la place vide du grand lit de la pirate. La plupart du temps, il ne se passait rien de particulier, juste une solitude à combler ; et d'autres nuits, il y avait une autre solitude, bien différente, qu'il fallait combler avec tous les moyens à disposition.
Approchant de la côte, ils descendirent les barques pour transporter quelques vivres et matériel à apporter à l'abbaye. Car malgré tous ses actes de piraterie, Mary Reed avait un bon fond et ne faisait pas cela par simple plaisir. En échange de l'hébergement pour la nuit au lieu saint, ils avaient apporté de quoi festoyer un peu : deux gros tonneaux de bon vin, de la viande salée, quelques cochons de lait bien préservés, des épices, des légumes... Le Soleil se couchait au large lorsque tous furent accueillis par les prêtres et les nonnes de la petite abbaye. Ils rapportèrent des longues tables et les bancs de prière à l'extérieur, un grand feu fut allumé pour faire griller quelques poulets et les tonneaux furent calés, prêts à l'emploi. Quelques bonnes soeurs s'affairaient, avec l'aide des femmes du navire, à décorer les tables. Il faisait nuit quand tout le monde se mit dans l'ambiance. Une poignée de voyageurs qui passaient par là s'étaient même joint à leur fête, jouant des airs entraînants.
La Bloody Mary, comme son équipage, festoyait de bon train. Une chopine de vin dans une main, son autre main passé autour des épaules d'un camarade, elle chantait les chansons bien de chez eux, celles que l'on pouvait entendre sur les ports ou en naviguant en pleine mer calme. Les cris de joie fusèrent de partout lorsque ce fut terminé, et le bruit des choppes que l'on claquait les unes contre les autres faisaient office de bruit de fond. La capitaine retourna sur le banc le plus proche, le vin lui donnant déjà le tournis. Mais ce n'était pas grand chose ! Allez hop, encore une bonne grosse gorgée !
*Tiens, encore de nouveaux voyageurs ?*
Il s'agissait de deux femmes. L'une d'elle était grande, mal habillée et arborait une longue natte rousse. L'autre était déjà bien plus avenante, aux courbes plus délectables que la paysanne -bien qu'elle soit plutôt mignonne de visage. La donzelle à la natte se fit happer par l'un de ses matelots, un gros bourru gentil comme un ours en peluche. Celui-là, Mary l'aimait bien. Le pauvre homme avait perdu sa famille lors d'une attaque du Vanguard et depuis, il considérait Mary comme sa fille. C'était le seul qu'elle autorisait de telles familiarités envers elle. Mais autant il était guimauve avec elle, autant il était impitoyable envers ses ennemis, et parfois même avec certains mousaillons. L'autre femme, elle, essaya d'éviter la cohue, et s'installa juste à côté de Mary. Elle fit une réflexion sur l'ambiance festive dans un tel lieu.
- Ah ça oui, ces matelots-là savent s'amuser, y'a pas photo !
Elle but une longue gorgée pour épancher une soif intarissable. L'autre femme lui demanda à qui était ce bâteau, et s'il était ici.
- Ce navire-là ? Ouaip, son capitaine est bien ici. Vous lui voulez quoi ?
La demoiselle masquée resta évasive sur les raisons de son voyage, mais elle avait besoin d'un moyen de transport pour qu'elle et la rouquine paysanne aille à l'Abbaye du Sud-Est.
- C'est pas un cargot de plaisance, ce navire-là mam'zelle ! C'est une vraie frégate, la plus rapide qu'il soit sur ces eaux ! Mais le capitaine conçoit à embarquer des passagers s'ils ont de quoi payer leur voyage... Au pire, il vous trouvera quelque chose à faire à un moment ou un autre durant le trajet.
Elle lui demanda alors où était le capitaine et quel prix il demanderait pour deux personnes.
- Le prix ? Je dirais 20000 flouz. Oh, et le capitaine, c'est moi.
  C'est qu'elle y prendrait goût, de jouer à la poupée avec cette jolie petite poupée qu'était Zelos ! Et le torturer de cette façon était tellement plaisant ! Oui, elle plaidait pleinement coupable, elle était cruelle, appelez la SPZ – Société protectrice des Zelos – elle ne niera rien, car oui, elle y prenait beaucoup de plaisir ! Il fallait le voir aussi, c'était tellement ridicule et sa tête, bon sang, cette tête qu'il tirait ! Ça oscillait sans cesse entre l'embarras, la maladresse et une certaine satisfaction de soi. Sheena ne doutait pas que, s'il croisait son reflet dans un miroir, il essaierait très certainement de se mettre lui(elle)-même dans son lit. Oui, elle ne doutait pas que ce qu'il fallait à Zelos Wilder, c'était Zelos Wilder ''Elle''-même. Une telle avidité des femmes devait bien cacher une certaine insatisfaction ! Assurément. Elle ne savait pas trop si elle devait le plaindre, dans un sens, elle riait bien, d'autant plus qu'elle, elle n'avait jamais ô grand jamais porté de corset de sa vie ! Pour une ninja, un corset ne valait pas mieux qu'une lourde armure, c'était juste parfaitement inconfortable et bridait totalement ses mouvements. Et puis, imaginez un corset avec une poitrine comme la sienne ? Assurément, là, on ne verrait que ça à des kilomètres à la ronde, bien pire encore qu'avec sa tenue habituelle, qui, malgré le décolleté fort prononçé, était harmonisé de façon à ce que cela reste discret – enfin, façon de parler – et les couleurs jouaient à balayer toute vulgarité dans sa tenue. Ce qui, du coup, n'était pas le cas de son costume de désianne … peut-être que le corset n'aurait pas eu beaucoup plus d'effet que ce qu'elle portait à l'instant, finalement.
  Bref. Zelos était prêt(e). Ou peut-être pas, tant pis pour lui en tout cas, parce que c'était parti. Ils rejoignirent très vite la foule, et Sheena scrutait le moindre matelot à la recherche d'un homme qui aurait plus d'allure que les autres, ou juste un peu plus de charisme ou qui requérait plus d'attention. Mais tous les matelots qu'elle voyait semblaient tous être les mêmes poltrons, tous égaux et débauchés. Elle remarqua quelques servantes avec eux, ce qui était plutôt rare, ça, à bord de n'importe quel navire, mais c'était tant mieux, elle se sentirait moins seule. Le pire, c'est qu'elles semblaient plutôt heureuses ces femmes, car même derrière leurs manières rustres, il y avait un certain respect. C'était plutôt louable, voilà qui la rassurait un peu. Se retrouver sur un bateau bourré de matelots ivres et en manque n'aurait pas été si jouissif, et c'est pas Zelos qui aurait pu faire figure de ''présence protectrice''. En parlant de Zelos, où est-ce qu'il était passé ? Elle avait marché droit devant et puis soudain, en se retournant, il n'était plus là ! Bon sang, il n'avait pas trouvé moyen d'aller courir les filles affublé de la sorte ?! Elle le chercha longuement du regard, elle le repéra un peu plus loin, dans les bras d'un grand gaillard bien costaud. Elle eut un petit sourire moqueur et presque – je dis bien presque – attendri de le voir jouer le jeu et de batifoler ainsi avec un tel homme, débordant de virilité. Ben oui, ils étaient mignons en fait, tous les deux ! Peut-être que Zelos avait trouvé son âme sœur ! Haha.
  C'est sur cette pensée amusante que Sheena parcourut les allées de joyeux lurons, évitant de justesse l'un d'eux qui avait failli lui tomber dessus comme il chahutait et comme un prêtre venait de l'inviter généreusement à se joindre à eux, elle choisit une place au hasard. Elle retira doucement de même son casque et le posa à côté d'elle, estimant qu'ici, personne ne risquait de la reconnaître, et les avis de recherches n'avaient sans doute pas été encore envoyés – de toute façon, il fallait voir la tête des avis de recherches …
  -Et bien, c'est bien ambiancé ce soir, pour un ''havre de paix et de recueillement''. Dit-elle à la volée, citant les mots de la pancarte à l'entrée.
  Une femme à côté d'elle lui répondit et Sheena posa les yeux sur elle. Elle avait une tenue légère de noir et de cuir brun. Son allure était plutôt atypique, non pas pour la légèreté, mais simplement par ses matériaux et leur découpe. Elle était bien loin d'être à la mode du coin, ce qui piqua à nouveau la curiosité de la jeune ninja au vif. D'ailleurs, la plupart des matelots ici présents avaient des tenues peu communes à Tesséha'lla. Enfin, cette remarque était un peu ironique, de la part de cette qui portait une armure désianne. Les cheveux de la demoiselle avait la subtile couleur du blond vénitien, un peu orangé et rosé, se mêlant et reflétant parfaitement les couleurs du coucher de soleil.
  -Est-ce que le capitaine de ce navire est dans le coin, par hasard ? Tenta-t-elle déjà de savoir.   - Ce navire-là ? Ouaip, son capitaine est bien ici. Vous lui voulez quoi ?   -Mon amie et moi souhaitons nous rendre à l'Abbaye du Sud Est pour un pèlerinage.
  Ils n'avaient pas vraiment la tête de pèlerins, mais après tout, pourquoi pas. De toute façon, les gens de ce navire n'avaient pas vraiment l'air de se préoccuper des raisons des voyageurs, comme le confirma la jeune femme lorsqu'elle parla d'un prix en échange de la croisière. C'était bien ça, tant qu'ils avaient un dû, ils ne se souciaient de rien d'autre. Tant mieux. La bourse de Zelos allait être utile au moins ! Sheena s'enquit donc du prix et de l'identité du capitaine avec qui elle pourrait faire affaire, et ce fut double douche froide ! Elle ne put cacher sa surprise devant ce prix exorbitant, bien que finalement, ça ne l'étonne pas de la part de ce genre de personne. Mais quand même, pour Vingt mille flouzs, c'était de la piraterie ! Et bien oui, c'en était. Puis elle papillonna légèrement les paupière en découvrant qu'elle avait affaire au capitaine en personne. La grande capitaine. Je ne vous cache pas que son premier réflexe fut de regarder sa poitrine, oui, comme si ce n'était pas assez évident qu'elle était une femme, puis, elle regard autour d'elle, se demandant pendant une seconde si c'était une blague. Ce n'était pas le moment de faire la maline ou de risquer de vexer quelqu'un. Est-ce que Zelos allait avoir assez dans son sac ? Bon sang, il était riche, mais de là à prévoir autant en liquide dans un si petit sac …
  Sheena sembla réfléchir un moment, et comme la surprise et la confusion s'étaient emparés un instant d'elle, elle se fit violence pour reprendre un masque neutre. Comme si tout était parfaitement normal. Elle hocha doucement la tête d'un air compréhensif, puis se leva.
  -Bien, merci pour votre aide. Je dois en parler avec ma camarade, je reviens vite.
  Elle enjamba le banc et prit son casque sous son bras. Quel désagréable sensation que de sentir que l'on vous arnaque et de ne rien pouvoir faire pour se défendre ! Enfin, d'après ce qu'elle avait dit, il y avait moyen de payer en participant aux tâches sur le bateau. Se retrouver à faire le larbin n'était pas des plus agréables, mais ça ne la dérangeait pas plus que ça de devoir faire la femme de ménage si ça pouvait leur permettre de garder un peu d'argent pour la suite … Ils allaient bien en avoir besoin ! Elle retourna auprès de Zelos qui était toujours sur les genoux de son nouvel amoureux, ce dernier gardait sa main sur ses fesses, les caressants et les palpant à sa guise. Pauvre garçon. Elle posa doucement une main sur l'épaule de Zelos, et l'autre sur celle du grand gaillard. Armée d'un sourire, elle lui adressa un sourire chaleureux et humble.
  -Excusez-moi, je voudrais parler un instant avec mon amie, je vous la rends tout de suite après, promis.
  Oui. Elle l'avait fait exprès. Oui, elle comptait bien le jeter en pâture à ce brave matelot dés qu'elle aurait fini les négociation. De toute façon, Zelos ne semblait pas si mal là, non ? Mais si, il était très bien. Alors elle prit le bras de Zelos et l’emmena un peu à l'écart.
  -J'ai parlé à la capitaine. Elle est prête à nous faire traverser pour vingt mille flouz, mais je pense qu'il y a moyen de négocier. Tu as combien sur toi ?
Dernière édition par Sheena Fujibayashi le Ven 22 Nov - 22:02, édité 2 fois
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Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Ven 22 Nov - 19:59
  Cela faisait plusieurs minutes -si ce n'est au moins une bonne heure- qu'il tenait compagnie à un gros bourru de marin. Ce dernier ne lésinait pas sur ses pelotages de fesses et avait même prit la "jouvencelle" sur ses genoux. Heureusement pour la charmante petite Zélos, il n'avait pas encore tenté de toucher son buste si féminin -et si faux ! A la place, ils avaient bien bu, bien mangé et bien rigolé. Ils avaient même chanté quelques chansons de marins, ce qui n'avait rien de déplaisant. Zélos aimait bien ce genre d'ambiance, bien loin des soirées mondaines de Meltokio. Au moins ici il pouvait raconter des blagues salaces sans choquer -au contraire, on surenchérissait derrière lui-, il pouvait roter dans gêne, même s'il devait se faire passer pour une jouvencelle. Alors qu'à la Cité impériale, on doit toujours se tenir bien droit, manger proprement, avec au moins quatre fourchettes et tout autant de couteaux de chaque côté de l'assiette. Les plats étaient gastronomiques, autrement dit très petit et très cher.
Et pourtant, il y avait quelque chose dans ces soirées de richards qui lui plaisait : les femmes très joliment vêtues sans être provocatrice, qui sentent bon le parfum de luxe ; les coupes de champagne hors de prix, la bonne tenue et la reconnaissance des autres envers son statut... Qu'il n'a plus désormais. Ce fut Sheena qui le sorti de ses pensées. Elle venait de poser une main sur son épaule, et l'autre sur celle de son "prétendant".
- Excusez-moi, fit-elle avec un grand sourire chaleureux, je voudrais parler un instant avec mon amie, je vous la rend tout de suite après, promis.
Le marin la lui laissa sans problème. Le prenant par le bras, elle l'entraîna à l'écart.
- J'ai parlé à la capitaine. Elle est prête à nous faire traversé pour vingt mille flouz, mais je pense qu'il y a moyen de négocier. Tu as combien sur toi ? - Bah, je dois avoir un peu plus de quinze mille... Tu as bien dit "LA" capitaine ?!
La ninja soupira avant d'acquiescer.
- Elle est belle ?
Et la jouvencelle se transforma en momie de cartes. non mais vraiment, qu'est-ce qu'elle avait en ce moment à toujours lui balancer ses cartes ?! Il avait bien le droit de se renseigner sur le capitaine du navire sur lequel ils allaient embarquer, non ? On ne sait jamais, si c'était la seule femme -la Mizuhoïste à part- à bord, autant trouver un moyen agréable de faire passer le temps. Car, vu le chemin à faire pour aller à l'abbaye, ils devraient au moins avoir deux jours complets en mer avant de toucher terre à nouveau. Ce n'était pas vraiment un problème pour le noble, il avait à maintes reprises assisté à des réunions diplomatiques à bord de magnifiques navires Royaux. L'autre bâteau accosté près de la falaise n'était, en comparaison, qu'un simple rafiot bon pour la pêche.
Le rouquin fouilla dans son petit sac et remit la bourse garnie à la brune, en lui demandait s'il pouvait l'accompagner. Il le fallait s'ils voulaient parlementer. Elle le mena alors à la fameuse capitaine. Il n'y avait aucun doute là-dessus : elle était sublime. Avec autant -si ce n'est pas un peu plus- de formes généreuses que sa compagne, elle avait une chevelure mi-rosée mi-dorée. Apparemment, elle aimait aussi la bonne ambiance qui régnait dans la place, et le bon vin. Voila qui pourrait tourner à leur avantage...
- Madame, voici quinze mille flouz, fit-il avec une voix fluette.
La dame tendit la main pour prendre la bourse, mais il ne la laissa pas faire.
- Cependant, je trouve le prix assez élevé pour deux jeunes jouvencelles pures et innocentes telles que nous. Ne pouvons-nous pas trouver un accord, une entente amiable ?
La capitaine éclata de rire. Elle leur dit -d'une manière bien plus bourru- qu'elle aurait accepté deux jouvencelles, mais étant donné l'excitation visible de l'une, elle avait des doutes sur sa prétendue "féminité". Aurait-elle deviné la supercherie ?
- Cependant, je veux bien vous prendre tous les deux pour dix mille flouz, si vous travaillez dur à bord de mon navire, lança-t-elle finalement. Si ça vous convient, vous pouvez dormir dans ma cabine : je ne pense pas y revenir cette nuit.
  Avec quinze mille flouzs en poche, les négociations allaient être jouables, Sheena y réfléchissait déjà. Ce qui était rassurant, c'est que la capitaine avait très vite évoqué une option de paiement en services utiles, et sur un navire comme celui-ci, il allait y en avoir des choses à faire ! Comme ils allaient prendre la mer, elle estimait également que Ondine pourrait avoir son utilité, même si, pour les guider au plus vite à bon port, l'esprit des vents aurait été bien plus efficace. Mais un esprit de l'eau pouvait au moins leur rendre les courants favorables, ce n'était pas rien. Et en s'imaginant déjà prendre la mer, elle eut une petite pensée pour Raine, la pauvre serait déjà tellement paniquée … Elle espérait qu'elle allait bien, elle et tous les autres. Mais alors qu'elle s'inquiétait pour ses camarades disparus, voilà que le rouquin, lui, s'inquiétait du physique de la capitaine ! Sheena lui lança un regard foudroyant en le transformant en momie de carte pour le faire taire ! Il ne pouvait pas arrêter cinq minutes de penser à ça ? Il voulait la payer en nature peut-être ! Allons-bon, qu'il fasse ce qu'il veut, mais accoutré comme ça, il n'y a bien que ce collasse, là, derrière, qu'il pourra séduire. C'était dommage, en y repensant, pour une fois qu'il aurait pu servir à quelque chose …
  Ah, voilà qu'elle était énervée en pensant à cela. Pourquoi est-ce que ça la mettait tellement en rogne à chaque fois que l'on évoquait les aventures de Zelos Wilder ? La frustration, je ne vois que ça. Elle, elle avait des valeurs, les valeurs traditionnelles du village de Mizuho dans lequel elle avait grandi. Elle avait toujours grandi avec cette idée que ce genre de pratique intime n'était destiné qu'à l'être à qui on se lie par les 'liens sacrés du mariage', lui et lui seul. C'était quelque d'important, de très symbolique. Même si c'était important pour elle, elle se moquait bien généralement de ce qu'en faisait les autres. Chacun son truc après tout, pas vrai ? Mais Zelos, rien à faire, ça l'énervait. Vraiment.
  Allez, zen Sheena, ce n'était pas le moment de sortir de ses gonds. Ce n'était qu'un idiot beau parleur de toute façon, ça n'en valait pas la peine, et c'était un peu excessif pour une simple question – bien qu'elle ne doute pas du tout des intentions qu'elle renfermait. La rouquine lui demanda alors s'il pouvait l'accompagner, Sheena le soupçonna de juste vouloir pouvoir mater la capitaine pour juger de son physique lui-même, mais elle accepta. Oui, cette femme était belle, et après ? Ça ne changerait pas grand chose au prix du voyage de toute façon.
  Elles rejoignirent donc rapidement la fameuse capitaine qui avait toujours une chope à la main, elle savait mettre l'ambiance, ça changeait de la rigidité dont Sheena pouvait faire preuve. Elle avait du mal à se lâcher, il faut dire qu'elle n'en avait pas beaucoup eu l'occasion jusque-là. Cependant, elle savait apprécier quelques coupes de saké lorsqu'elle en avait à disposition. Peut-être s'en serait-elle accordée une ce soir, s'il y en avait et si elle était plus en forme que cela, mais de toute façon, il n'y avait que du vin et de la bière, quoi qu'un peu de cidre également. Et puis, il y avait peut-être un peu trop d'ambiance à son goût, elle tâchait bien de faire bonne figure pour le moment, mais elle n'était pas très à l'aise au milieu de tout ce bruit et de ces brutes qui sentent la sueur, chantant et rotant sans gêne de façon très sonore. Elle trouvait ça répugnant, mais ceci la mettait autant mal à l'aise que les fêtes mondaines, auxquelles elle avait pu assister que très rarement. Non, elle, elle aimait les ambiances juste … tranquilles, naturelles, sans accès de quelque sorte que ce soit. Zelos était tout aussi impressionnant d'ailleurs pour cela, il était à l'aise dans ces deux extrêmes parfaits, mais ça ne l'étonnait pas vraiment. L'un était dans son éducation, l'autre dans ses penchants rebelles.
  Zelos se chargea bien des négociations, même si dix-mille flouzs lui semblait encore cher payé, ils avaient réduit le montant initial de moitié tout de même. Enfin, Sheena avait bien conscience que la procédure avait été orchestrée afin de leur donner l'impression qu'ils avaient fait une bonne affaire, mais tant pis, ils ne pouvaient pas laisser cette chance passer – et puis de toute façon, c'est Zelos qui paie alors ça ne changerait pas grand chose pour elle qui a toujours été fauchée. Cependant, la jeune et jolie capitaine semblait bien plus perspicace que ses matelots et fit une drôle d'allusion que Sheena ne comprit pas vraiment. ''Excitation visible'', que voulait-elle dire pas là ? Elle trouvait Zelos plutôt calme, enfin, peut-être était-ce un peu osé de le prétendre ''jouvencelle'' il avait tout de même plus l'air d'une fille de joie, c'est vrai.
  - Cependant, je veux bien vous prendre tous les deux pour dix mille flouz, si vous travaillez dur à bord de mon navire, lança-t-elle finalement. Si ça vous convient, vous pouvez dormir dans ma cabine : je ne pense pas y revenir cette nuit.
  Sheena fut un peu surprise d'un telle invitation, ça, c'est ce que l'ont pouvait appeler de l'hospitalité, inviter deux parfaites inconnues à reposer dans ses appartements personnelles … L'invitation était si généreuse, du point de vue de la ninja, qu'elle en fut presque gênée. Elle arbora alors un sourire bien courtois et humble en penchant légèrement la tête en démonstration de sa gratitude.
  -Merci beaucoup pour votre hospitalité … mais votre cabine personnelle, vous êtes sûre ?
  Mais la jeune capitaine ne semblait pas mettre autant d'importance que Sheena dans cette simplement boite meublée, la mizuhoiste costumée en désianne l'en remercia alors encore.
  -Merci infiniment. Nous travaillerons aussi dur que vous nous le demanderez, soyez en sûre, nous sommes solides. Cependant, il se fait déjà assez tard et nous avons eu une longue journée. Ça me gêne un peu de vous fausser compagnie si vite, mais si c'est possible, j'aimerais partir me reposer dès maintenant.
  Elle n'avait pas dormi depuis bien … quarante-huit heures ? Et avec tout ce stress, ces émotions et surtout le chemin qu'ils avaient pu parcourir en courant la pluppart du temps, elle commençait à saturer. Si elle tiendrait encore debout le temps qu'il faudra, elle ne doutait pas qu'elle s’effondrerait directement dans un sommeil profond, dès qu'elle aura eu le malheur de s'étendre un peu. L'accueillante capitaine appela une servante pour qu'elle l'accompagne, et Sheena posa les yeux sur Zelos.
  -Je te laisse, si tu as envie de profiter un peu de la soirée.
  Puis avant de partir, elle tendit tout de même la main à la capitaine pour se présenter.
  -Au fait, je m'appelle … Corrina. Et mon amie est … Scarlet.
  Pourquoi Corrina ? C'était assez évident, mais pour Scarlet … Allez savoir, ça lui été venu spontanément, en regardant comme Zelos était jolie. La jeune femme se présenta à son tour, et son nom piqua à nouveau la curiosité de Sheena. Elle l'avait déjà entendu quelque part … Oui, elle en avait entendu parlé. Sûrement dans un pub ou une auberge côtière … mais où exactement ? Elle ne s'en souvenait pas vraiment, et peu importe après tout.
  Elle s'éloigna de la fête avec la servante qui la guida jusqu'à la cabine du capitaine, en lui disant qu'elle pouvait pleinement disposer du lit. Sheena la remercia et entra dans la cabine qui était bien spacieuse. Il y avait un bureau un peu en désordre et 'décoré' de quelques bouteilles de rhum vide. Derrière un paravent légèrement transparent se trouvait un grand lit qui avait l'air bien confortable. Sheena déposa son sac dans un coin et se débarrassa de toutes les pièces d'armure de son costume qui l’encombrait. Elle n'avait jamais vraiment eu de pyjama, généralement elle dormait en sous-vêtements ou avec quelque chose de léger. Alors elle ne garda sur elle que le mini short et le haut qui galbait sa poitrine – oui, c'était un soutien-gorge quoi – avant de se glisser dans les couvertures après s'être détachée les cheveux. Comme elle s'en était doutée, à peine fut-elle installée qu'elle s'endormit profondément, d'un lourd sommeil réparateur et sans rêve …
  Cependant, quelque chose vint la perturber en pleine nuit. Elle ne savait pas du tout quelle heure il était lorsque l'on ouvrit la porte en un raffut pas possible. Elle sursauta finalement en entendant un gros bruit sourd, comme une chute suivit d'un gémissement rauque. Elle se redressa vivement et cherchant l’intrus du regard, n’apercevant qu'une silhouette dans le noir. Elle poussa un soupir agacé.
  -Zelos, c'est toi? Mais qu'est-ce que tu fabriques ?!
  A tous les coups il était complètement torché. Il n'avait pas intérêt à vomir ici.
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Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Lun 25 Nov - 11:12
Telle ne fut pas la surprise qui pouvait aisément se lire sur le visage de l'invitée lorsqu'elle apprit que Mary était le capitaine du Fer Fougueux. Cette dernière fit semblant de ne pas remarquer le petit coup d’œil de son interlocutrice sur sa généreuse poitrine et but une petite gorgée de vin en attendant sa réponse. Elle s'esquiva en précisant qu'elle reviendrait plus tard car elle devait s'entretenir avec sa comparse. Mary lui fit un geste de la main pour la saluer et pencha la tête en arrière, observant les étoiles, un coude posé en appui sur la table derrière elle.
C'était purement stratégique de donner un prix aussi élevé, puis de le négocier. Cela permettait d'obtenir, en baissant le tarif, celui qu'on avait escompté, voire un surplus de ce qu'on espérait tirer de notre affaire. Si elle pouvait avoir au moins dix milles flouz, c'était déjà ça de pris. Et puis, si jamais elle pouvait les faire travailler en plus sur le navire, pourquoi pas ? Combien de temps avait-elle passé à regarder les constellations scintillantes ? Elle n'en savait rien, les vapeurs d'alcool n'aidant pas. Il s'était peut-être écoulé à peine quelques minutes, ou bien une heure... Ce fut le retour de la désianne -ou tout du moins, la femme en tenue de désianne- , accompagnée de sa "sublime" amie qui la tira de ses rêveries. Autant la première était très avenante, aux courbes délectables et aux lèvres ensorceleuses, autant la deuxième ressemblait à un travesti, malgré les traits fins et harmonieux de son visage. Pour en avoir le coeur net, la capitaine s'assit d'une manière très provocatrice et pourtant si naturelle. Si jamais il réagissait à ce "piège" au moins saurait-elle qu'il s'agit bien d'un homme et d'une femme.
Tenant toujours sa chopine de vin en main, elle leur demanda s'ils s'étaient décidés, et la vue d'une bourse bien ronde fut une réponse très convenable.
- Madame, voici quinze mille flouz, fit la jouvencelle rousse d'une voix fluette.
La pirate jeta un rapide coup d'oeil vers son entrejambe, et une petite bosse bien différente des plis de sa jupe était apparue. Pour avoir observé cette réaction une bonne vingtaine de fois au moins, Mary était sûre de l'identité d'au moins un des deux passagers. On n'arrêtait pas d'en parler depuis hier au moins, dans tout Tesséha'lla. La populace, partout où vous alliez, ne cessait de cancaner sur celui qu'on avait autrefois nommé "Elu", dont la longue chevelure rousse, unique en ce bas-monde, en était le signe le plus distinctif. Gardant cette réflexion en mémoire, elle tendit la main pour recevoir son paiement mais le noble ne l'entendait pas de cette oreille.
- Cependant, je trouve le prix assez élevé pour deux jeunes jouvencelles pures et innocentes telles que nous. Ne pouvons-nous pas trouver un accord, une entente amiable ?
Et la Dame Sanglante ne put réprimer un rire sonore. Cet ex-Elu, une "jouvencelle pure et innocente" ? Elle n'aurait jamais pu croire qu'un jour elle entendrait une telle blague ! Connaissant les très nombreuses rumeurs sur son compte, cela faisait bien longtemps qu'il n'était plus "pur et innocent". Et accoutré ainsi... Oh non, c'en était trop ! Se tenant les côtes, elle ne pouvait que se pencher en avant pour tenter d'avoir un peu de souffle. Des larmes de joie coulèrent le long de ses joues. C'en était une bien bonne, et cela faisait un bon moment que Mary n'avait pas ri ainsi. Reprenant ses esprits, elle répliqua :
- Vu comment y en a une qui s'excite, ça m'étonnerais que vous soyez toutes les deux des "jouvencelles pures et innocentes" !
On voyait sur le visage des deux clients une certaine incompréhension et méfiance.
- Cependant, je veux bien vous prendre tous les deux pour dix mille flouz, si vous travaillez dur à bord de mon navire, lança-t-elle finalement. Si ça vous convient, vous pouvez dormir dans ma cabine : je ne pense pas y revenir cette nuit.
La désianne afficha, à cette perspective, un sourire humble et courtois.
-Merci beaucoup pour votre hospitalité … mais votre cabine personnelle, vous êtes sûre ? - Bah, ce n'est qu'une vieille boîte meublée bonne à passer la nuit pour roupiller. Ne vous faites pas de soucis là-dessus.
Elle la remercia et prit congé, après avoir certifié "qu'elles" travailleraient dur sur le navire. D'un signe de main et en haussant un peu la voix, Mary héla une des servantes qui dansaient avec un prêtre et lui ordonna de conduite la demoiselle à sa cabine. La désianne se présenta : elle se nommait Corrina, et la "plantureuse rousse" était Scarlet. La capitaine dû recourir à un sang-froid exemplaire pour ne pas éclater de rire une nouvelle fois.
* Zélos Wilder est Scarlet ! Oh non, c'est trop pour une soirée ! En plus, Scarlet, ça fait vraiment un nom de... *
- Et moi je suis Mary Reed, capitaine du Fer Fougueux. Bienvenue à bord, chers passagers !
Il fallait un minimum de politesse, tout de même. Corrina s'éloigna, devancée par la servante, vers le chemin escarpé de falaise qui permettait d'accéder à la côte. Quant à Scarlet, "elle" était restée et profitait des festivités. Le malabar de marin lui avait remise le grappin dessus, mais vu comment la rouquine réagissait face à ses avances, le subtil déguisement n'allait pas tarder à tomber à l'eau. Mais il n'avait rien à craindre ici. Tous, ou presque, étaient recherchés à Tesséha'lla et bien plus encore... Alors un fugitif de plus ou de moins sur le bâtiment, qu'est-ce que ça change ? Et même s'il y avait une rançon pour le livrer aux autorités pontificales, elle n'en ferait rien : ben oui, avoir l'héritier de la plus riche et noble famille après la Royauté dans ses "amis", c'était le jackpot assuré !
Au même moment, elle entendit une voix grave crier "Hey ! Mais c'est un homme !". Toute musique, tout bavardage, tout bruit fut cessé immédiatement. Le marin s'était levé et fixait l'Elu déchu d'un air meurtrier. Mary intervint alors, se positionnant juste devant lui et, droit dans les yeux, lui expliqua que c'était leur invité. Le malabar grommela puis s'éloigna, la musique repartit de bon train, ainsi que les discutions. La Dame Sanglante prit Zélos Wilder à part, et lui fit comprendre qu'elle savait qui il était, qu'il n'avait pas besoin de se camoufler ainsi ici et qu'il ne risquait pas d'être livré au Pontife. Le noble parut soulagé d'un coup, puis lui fit une petite proposition, qu'elle refusa.
- Tu me plais bien, mais j'ai pas pas encore assez dégusté de vin pour accepter. Allez viens, tu n'auras qu'à m'accompagner.
Et ce fut la dernière chose dont elle se souvint de cette nuit-là.
Le lendemain, elle se réveilla avec des courbatures et la gueule de bois, comme à chaque fois qu'ils festoient ainsi. Elle disposait d'une vue magnifique sur l'horizon, le soleil levant émergeant de l'océan, le faisant miroiter de multiples couleurs cristallines. la pirate tenta de se relever et glissa, évitant de peu une chute vertigineuse de plusieurs mètres. Se rattachant à quelques tuiles pour se mettre sur pied, elle remarqua finalement qu'elle ne se trouvait pas sur terre, non, mais sur le toit de l'abbaye, juste devant le clocher. Comment avait-elle fait pour arriver ici ? Ca, il faudra qu'elle le découvre en interrogeant quelques uns de ses matelots. Mais encore fallait-il qu'elle redescende...
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Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Mar 3 Déc - 21:41
  La très charmante capitaine avait accepté de les prendre à bord et de les emmener jusqu'à l'abbaye du Sud-Est. Et en plus, elle leur laissait sa cabine pour la nuit ! Que demander de mieux ? Sheena la remercia et alla se coucher, insistant toujours sur le fait qu'elles étaient des jouvencelles. La pirate holà une des femmes de son équipage et lui demanda d'accompagner la brune jusqu'à la chambrée. La Mizuhoïste les présenta : elles se nommaient Corrina et Scarlet. Mais qu'est-ce qui lui était passé par la tête de l'appeler "Scarlet" ?! Surtout quand on sait que la Scarlet en question était une nonne qu'il avait défleuri quelques jours plus tôt...
- Et moi je suis Mary Reed, capitaine du Fer Fougueux. Bienvenue à bord, chers passagers !
* Mary Reed... J'ai déjà entendu ce nom quelque part... Mais c'est très sexy aussi !*
Sheena s'éloignait, et lui prenait place à côté de Mary. Peut-être allait-il conclure cette nuit avec elle ? En tout cas il aimerait bien ! Qui sait, avec cette future vie de fugitif, le rouquin n'allait peut-être pas avoir d'autres occasions de se faire plaisir en charmante compagnie. alors autant en profiter, vous ne croyez pas ? Au moment où le noble allait engager la conversation, lui expliquer le stratagème du déguisement -vu qu'elle l'avait percé à jour apparemment- mais le destin en décida tout autrement. Le marin costaud qui n'avait pas arrêté de le draguer depuis le début de la soirée et qui le trouvait "Scarlet" très à son goût, revint à la charge.
- Ah, la v'la la future femme de ma vie ! lança-t-il à son adresse. Viens par là ma mignonne.
Et Zélos Wilder ne put rien faire d'autre que de se laisser entraîner sur les genoux -gros comme des troncs d'arbres- du pirate en chouinant comme une fillette. Le marin lui servit à boire, encore, et trinqua avec. C'est pendant qu'il buvait, tête en arrière, que son "prétendant" glissa une main aventureuse sur sa cuisse, remontant de manière très cavalière vers son attribut masculin. Mais ça, le malabar ne le savait pas, et sa surprise fut la plus totale lorsqu'il le découvrit. Il expulsa la bière à en faire pâlir les records mondiaux de crachat, et repoussa "Scarlet" violemment. Il avait hurlé que c'était un homme et tout bruit avait immédiatement cessé. Le noble ne savait plus quoi faire. Devait-il continuer à jouer le jeu, en Scarlet ? Hum, il ne vaudrait mieux pas, vu comment il le regardait... Mais Mary s'interposa entre eux, calmant avec charisme le membre de son équipage. Elle lui dit que Zélos était leur invité, et l'autre grommela quelques mots dans sa barbe avant de s'éloigner, en ne manquant pas de bousculer les autres fêtards. Le bruit de l'animation repartit à nouveau, et la capitaine le prit à part.
- Je sais qui tu es mon gars, ou ma demoiselle. Tu m'as bien fait rire en tout cas avec ton numéro de jouvencelle, Zélos Wilder.
* Et m... Si jamais elle nous dénonce... Et Sheena qui est sur son bâteau ! Si jamais il lui arrivait quelque chose, je m'en voudrais à mort... *
- Mais tu n'as rien à craindre ici. La majorité d'entre nous sont également recherché par le Pontife, alors deux de plus à bord de mon navire, ça ne risque pas de changer grand chose.
Le rouquin soupira de soulagement. Au moins, la brune pourra dormir tranquillement sans que quelqu'un attente à sa vie. Mais d'ailleurs, pourquoi pensait-il à elle à ce moment précis ? Lui aussi était dans une situation plus que périlleuse, car considéré comme le complice de la Mizuhoïste. M'enfin, la pirate lui avait certifié qu'ils ne risquaient rien, donc autant profiter de la soirée... Et tant qu'à faire, pourquoi ne pas en profiter avec leur sulfureuse hôtesse ?
- Et bien, tant que nous sommes des "criminels", poussons le vice un peu plus loin, et allons faire plus ample connaissance dans une des chambres de l'abbaye. Qu'est-ce que vous en dites, ma belle ? - Tu me plais bien, fit-elle avec un sourire aux lèvres, mais j'ai pas pas encore assez dégusté de vin pour accepter. Allez viens, tu n'auras qu'à m'accompagner.
Un peu déçu de son refus, il ne baissa pas les bras pour autant : le vin délie les langues, à ce qu'on dit, et cette langue-là, Zélos Wilder aimerait bien y goûter...
Mais un voile noir causé par l'alcool en décida autrement.
Lorsqu'il recouvra un semblant d'esprit, il se trouvait à bord du navire, les deux mains cramponnées sur une rembarde, une remontée de bile acide enivrant son palais. Après s'être soulagé du surplus de vin dans la mer, il se retourna, peut-être un peu trop rapidement. Tout autour de lui semblait tanguer de gauche à droite, et son équilibre fut mis à mal comme jamais. Le noble tituba comme il put vers la cabine du capitaine. Il tourna la poignée de la porte, avança son pied droit... et toucha le vide. Il bascula en avant et dévala les escaliers sur le ventre. Il resta là, silencieux pendant quelques secondes, tentant vainement de savoir ce qu'il venait de se passer. Ce fut seulement quand le jeune homme se releva avec difficulté que son genou et ses coudes se lancinèrent.
- Aïe... fit-il avec une voix de soûlard -dont il n'en avait pas du tout l'impression d'avoir.
Le poivrot continua de tituber et se raccrocha à une table, sur laquelle étaient disposées quelques bouteilles de rhum. Il entendit du bruit, un peu plus loin dans la couchette. Ce devait être Sheena qui lui demandait sûrement ce qu'il faisait, mais il s'en foutait complètement.
- Z'ai soif !
Il choppa une des bouteilles -je ne saurait vous dire comment- et retira le bouchon de liège avec la bouche. Ledit bouchon alla ensuite fuser vers un coin de la pièce, et le noble s'enfila plusieurs grosses gorgées de la boisson exotique. Elle l'enivrait, cette boisson, ou bien était-ce cette femme... Ou ces femmes ? Tout se mélangeait dans sa tête, et dans son estomac. Il arriva bien vite au bout de la bouteille. Zélos tenta désespérément de regarder à l'intérieur voir s'il n'en restait pas uen petite goutte, mais rien, elle était vide. Puis survint une terrible envie. Cette envie que l'on sent très pressante lorsqu'on voit une cascade, une des gouttes d'eau couler d'un robinet de manière régulière... Mais, sur le bâteau, dans cette pièce, il n'y avait pas de toilettes -et même s'il aurait eu la volonté et la force de les chercher, il était tellement dans un sale état que c'en était peine perdue. Aux grands maux les grands remèdes : il avait une bouteille vide sous la main, alors il pouvait bien la remplir, non ? L'ancien Elu souleva comme il put sa magnifique robe de jouvencelle pudique et coincée, retira son caleçon, plaça la bouteille dans l'axe -le plus droit qu'il put en état d'ébriété- et urina sans gêne. C'était tellement bon, pouvoir ainsi se soulager d'un gros poids dans le ventre ! Malheureusement, malgré tout le bien que cela procurait, la bouteille arriva bien vite à saturation. Mais, comme l'interpellation de la ninja un peu plus tôt, il s'en fichait au plus haut point. Il n'allait quand même pas s'arrêter en si bon chemin ?!
La main dégoulinant du liquide de sa propre fabrication, et dégageant un très forte odeur nauséabonde, il posa maladroitement la bouteille de nouveau pleine sur la table, puis marcha d'un pas tout aussi maladroit vers la couchette... Qu'il n'atteignit pas, puisqu'il glissa sur la flaque qu'il venait de créer et s'endormit là, sur le sol mouillé, saoul comme un trou. Le plancher était bien mou, bien moelleux. Les craquements du bois dû aux vagues marines qui claquaient sur la coque faisaient office de métronome, et le sommeil lui tomba dessus d'un coup.
Il ne se réveilla que le lendemain, à coup de seau d'eau dans la tronche. Se redressant en sursaut, il n'eut que le loisir de constater sa gueule de bois, et la Mizuhoïste se tenait devant lui, les mains sur les hanches, son pied tapant le sol d'exaspération.
- J'ai mal à la tête...
Elle lui répliqua que c'était bien fait pour lui, puis lui balança le seau à la tronche en lui demandant de nettoyer ses "cochonneries". Elle sortit de la pièce comme une furie, et le rouquin ne put que constater les dégâts qu'avaient causés vin, bière et rhum. Il mit bien dix minutes à tout nettoyer avec une serpillière avant de pouvoir sortir de la cabine du capitaine, qui se trouva être dans le même état que lui. Atteinte du même mal de crâne, Mary Reed discutait vaguement avec Sheena à propos du trajet. Lorsqu'il arriva près du duo, la chef s'écria :
- Toi alors ! Hier tu nous en a fait voir de belles ! - De belles quoi ?
Et elle lui expliqua qu'il avait dansé le french cancan avec les servantes du bateau avant d'avoir tenté de lui faire un strip tease puis de se faire tatouer une chopine de bière sur la fesse gauche. Instinctivement, Zélos porta les mains sur son anatomie, mais la capitaine le rassura en affirmant qu'on l'avait conduit sur le navire, voyant son état d'ébriété. Il soupira un instant, avant que celle-ci ne reprenne :
- Mais ne t'inquiète pas : apparemment j'ai chanté sur le toit de l'église toute la nuit !
Et après lui avoir donné une tape dans le dos, elle cria des ordres à son équipage. Tout le pont se mit à fourmiller et s'affairer à mettre le bâtiment en route. Et la grande voile blanche se hissa...
  Assise dans le le lit, la main plaquant les couvertures contre sa poitrine, elle tentait de discerner cette silhouette qui venait de la déranger en plein milieu d'un sommeil réparateur sans rêve. Elle était déjà en train de planifier son assassinat, avant même que les choses ne générèrent. L'épave ambulante ne sembla même pas la remarquer, titubant maladroitement jusqu'au bureau pour s’emparer d'une bouteille au hasard. Comme sa silhouette coupait la lueur pâle de la lune qui filtrait par la baie vitrée, Sheena put le distinguer assez clairement en train de descendre le breuvage alcoolisé comme du petit lait. Pendant ce temps, la pauvre ninja chercha à tâtons de quoi se revêtir un peu plus convenablement et c'est alors qu'elle mettait la main sur une pièce de sa tunique désianne qu'elle aperçut cet idiot manipuler sa bouteille vide d'une façon bien discrète. Lorsqu'elle se rendit compte qu'il venait de baisser sa braguette, elle écarquilla les yeux, outrée, paralysée un court instant.
  -Mais qu'est-ce que tu …?!?
  Elle se retourna promptement avant de voir quelque chose de trop, juste à temps d'ailleurs, car le son caractéristique de l'écoulement du liquide ne tarda pas à se faire entendre. Elle n'osait pas bouger, de peur de le déconcentrer ou de tomber face à lui, mais elle ne se priva pas de fulminer ouvertement, l’insultant sans complexe de gros porc écœurant et j'en passe. Elle n'arrivait pas à croire qu'il était vraiment en train de faire ça ! Il venait d'uriner dans une bouteille … Et juste devant elle, surtout ! Comment a-t-il pu oser ? Même saoul, il faut tout de même garder un minimum de convenance ! Bon sang, elle allait le tuer. Le massacrer. Mais vraiment.
  Elle entendit clairement quelques gouttes chuter sur le parquet de la cabine ravivant plus encore son sentiment de dégoût. Pas question de passer la nuit dans une chambre souillée ! Maintenant, en plus d'empester le rhum, il y avait une immonde puanteur d'urine. Elle s'en sentait presque défaillir, hola, elle allait être prise d'un haut-le-cœur si ça continue … Elle attendit longuement le dos tourné histoire d'être certaine de ne tomber sur rien de gênant, puis, comme elle entendait quelques pas nonchalants, elle se retourna vers le rouquin, serrant aussitôt les dents de dégoût en le voyant approcher. Ses doigts se crispèrent sur sa couverture par réflexe, et ses grands yeux noisettes semblaient presque effrayés. Elle émit même un petit « gni » répugné juste avant que le jeune noble ne s'écroule maladroitement par terre, reposant dans une flaque malodorante. Sheena se pencha légèrement pour s'assurer de son état, et lorsqu'elle comprit dans quoi il s'était ainsi endormi, elle poussa carrément un « bwa » écœuré et même révulsé. Non vraiment, là, c'était sale. Zelos venait de faire une chute considérable dans son estime – lui qui venait seulement de se redorer un peu à ses yeux – et avait perdu le peu de charme que la ninja pouvait lui concéder. Elle avait beau dire que son comportement l'exaspérait au plus haut point, on ne pouvait pas moins lui accorder un côté fringuant ? Mais ça, c'était avant …. Voyez …
  Zelos qui était toujours propre sur lui-même, insolent mais élégant et raffiné à la fois, lui qui sentait toujours si bon les cosmétiques hors de prix ! C'était le genre de chose que Sheena aurait pu apprécier chez lui … Mais maintenant, à chaque fois qu'elle poserait les yeux sur lui, qu'elle le verrait fricoter ou même qu'il s'approchera un peu trop près, elle aurait aussitôt cette image en tête, ne manquant pas de raviver ce sentiment de dégoût. Ah non, ça, elle ne s'y ferait jamais ! Ça allait être très difficile à oublier.
  S'étant bouché le nez le temps de rassembler ses affaires, elle sortit pour finir de se rhabiller à l'air frai. Elle préférait dormir à la belle étoile finalement, au moins, l'air y était pur. L'odeur du grand large était bien plus agréable que celle du contenu de la vessie de son acolyte. Elle alla donc sur le pont et s'installa confortablement sur un cordage qui ferait office de hamac. Enroulée dans la couverture qu'elle avait emporté, elle était plutôt bien finalement. Corrine apparut et ne manqua pas de faire remarquer à sa ninja à quel point les humains pouvaient être sales. Sheena ne put la contredire, même si elle appuya plus particulièrement ce point concernant Zelos. A deux, elles se tinrent chaud, la nuit était un peu fraîche, mais c'était largement supportable ainsi.
  La brunette fut réveillée par les premières lueurs du jour, et elle ne lutta pas bien longtemps. Elle alla remettre la couverture à sa place désespérée par l'état de Zelos. Qu'allait penser la capitaine de tout ça ? Bon sang, et si elle les faisait tuer pour cet affront ? Elle n'avait pas l'air de faire grande mesure de ses appartements privés, mais tout de même, là … Zelos avait abusé. Elle retourna aussitôt sur le pont où les premiers membres de l'équipage commençaient à remonter, pas plus frais qu'en avait l'air le noble. Sheena aida au chargement de quelques vivres, se montrant plus efficace que les habitués pour le coup. Elle espérait simplement que ce ne serait pas comme ça tous les soirs, sinon ça allait promettre … Et elle allait devoir revoir sa conception de ce qu'était qu'être « redevable » et à quel point elle devait l'être auprès du rouquin. Un peu plus tard dans la matinée, elle revint dans la chambre avec un seau d'eau pour lui jeter au visage, histoire de lui offrir un réveil digne de ce nom, comme il le méritait. Elle eut alors le plaisir de le gratifier d'un de ses regards les plus réprobateurs alors qu'il se réveillait en sursaut. Il se pleingnit aussitôt de son mal de crâne.
  -Bien fait pour toi. Répliqua-t-elle sèchement, avant de lui lancer le seau en plein visage. Maintenant, nettoie-moi vite tes cochonneries avant que la capitaine ne voit ça et ne décide de nous écorcher vif !
  Elle sortit aussitôt d'un pas furibond, pour retourner sur le pont, et la capitaine pointa justement le bout de son nez peu de temps après, faisait partie des moins frais. Elle sembla cependant très vite reprendre du poil de la bête, comme si un tel état lui était parfaitement coutumier. Sheena avait déjà pris des cuites, elle connaissait bien … Surtout que se cuiter au saké était plutôt lourd de conséquences. C'est vrai que ce n'était qu'une habitude à prendre, et si elle prenait sur elle pour se bouger les lendemains, elle n'en restait pas moins parfaitement irascible – plus que d'habitude je veux dire … Oui je sais, ça fait peur.
  Elle put discuter avec dame Bloody Mary de leur destination. Sheena était loin d'être une experte dans la marine, mais elle savait quels points stratégiques il leur fallait éviter pour rester discret, ce que Mary comprit très vite. Sheena comprit alors qu'ils s'étaient faits griller, enfin, Zelos surtout, sans avis de recherche, personne ne pourrait connaître Sheena, elle était loin d'être une célébrité. Peu importe, elle continuerait de se faire appeler Corrina pour le moment, ce n'était pas bien utile de rectifier ce détail de toute façon.
  Le rouquin refit son apparition quelques minutes plus tard, et Mary Reed s'exclama bruyamment pour l'interpeller avant même que Sheena ne le remarque. Elle se tourna alors vers lui, le regard sévère, espérant qu'il avait bien tout astiqué à fond pour faire partir l'odeur nauséabonde. La jeune femme au caractère fort raconta alors quelques anecdotes croustillante de la soirée, et la brune trouva bien dommage qu'ils ne l'aient pas laissé faire son tatouage. Voilà qui aurait fait un beau souvenir ! Enfin, elle était un peu trop contrariée pour en rire encore, bien que, toute de même, ça l'ait vachement amusée tout ça. C'était juste un peu dommage que le rouquin soit de si bonne foi, ce n'était pas facile de le taquiner du coup.
  La capitaine, conformément à son rôle, cria des ordres pour hisser la voile et prendre la mer sans plus attendre. Sheena replia alors la carte et la rangea dans un coin, choisissant d'ignorer Zelos pour le moment. Elle regarda un instant les manœuvres puis passa à côté du rouquin lorsque les mouvements cessèrent, afin de se diriger vers la proue. En passant un côté de lui, elle eut un nouveau petit air de dégoût, l'odeur du jeune homme venant lui agresser les narines.
  -Ah … Tu sens le rat mort ! Tu devrais vraiment aller faire un brun de toilette …
  Puis, sans un mot de plus, elle alla admirer l'horizon, s’accoudant contre la rampe du bateau. Elle était inquiète, et en voyant tant d'eau autour d'eux, elle ne pouvait penser qu'à Raine, et bien sûr, à tous les autres … Elle espérait qu'ils soient tous sains et saufs. Corrine apparut et s'assit juste là, sur la rampe, sentant son amie soucieuse.
  -Tu t'inquiètes encore, Sheena ?   -Oui un peu … J'espère que Lloyd et les autres se portent bien.   -On les retrouvera, ne t'inquiète pas.   -Je ne sais même pas comment je vais pouvoir repasser de l'autre côté …   -On trouvera un moyen.
  Sheena hocha doucement la tête pour acquiescer. Elle était du genre défaitiste, d'autant plus lorsqu'elle était inquiète, et là, elle avait tant de raisons de se faire du mouron qu'elle s'étonnait elle-même de ne pas avoir encore explosé. Ce bateau l'intriguait toujours autant, il avait vraiment une drôle de tête, surtout pour Tesseha'lla. Cependant, envisager qu'il puisse venir de Sylvarant lui semblait improbable, étant certaine que seules les ptéroplans des renégats étaient capables de voyager d'un monde à l'autre. Enfin, pour une fille encore et toujours costumée en désianne, elle était mal placée pour juger un objet semblant venir d'un autre monde …
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Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Jeu 9 Jan - 17:24
Au bout de quelques minutes, la capitaine du Fer Fougueux était parvenue à trouver un moyen ingénieux de descendre du toit de l'Abbaye en se laissant glisser le long de la gouttière et attérit sur le sol sans encombres. La terre tournait encore un peu autour d'elle, et c'est en se portant la main au front que Mary Reed marcha tant bien que mal vers son navire. Ses matelots avaient reçus l'ordre de son second de rassembler les marchandises dans les cales du navire. Car la petite fête de la veille, malgré son opulence de mets et de boisson, avait pour but de commercer avec les hommes de Foi. Ils repartaient donc avec des soieries luisantes, des tapisseries de toute beauté, des épices odorantes et bien évidemment, des fromages et du vin tout droit sorti des caves des prêtres.
La pirate profita de tout ce remue ménage pour chopper une mignonnette de rhum et se rinça la bouche. Avalant le liquide, elle posa le pied sur le pont, et tous ses matelots présents l'accueillirent avec des cris de joie. La demoiselle alla trouver le contremaître pour lui faire part de leur prochaine destination, de la marchandise contenue dans les cales du navire et de la sécurité et du confort de leurs invités. La dénommée Corinna était déjà debout, et "Scarlet" devait sûrement encore cuver dans sa cabine. La brune portait encore sa tenue de Désianne, pensant qu'elle passerait encore inaperçue. Mais elle ne savait pas que Zélos s'était fait griller la veille pendant que la belle était partie se reposer... Les talons de ses bottes claquèrent sur le bois sec alors que la capitaine se dirigeait vers Corinna. Elle la héla d'un signe de main, accompagné d'un sourire.
- B'jour Corinna ! Alors, bien dormi ?
Cette dernière lui fit par de l'arrivée du "nuisible insecte poivrot" qui était actuellement en train de nettoyer ses méfants. Elle s'excusa également de son comportement odieux.
- Bah, c'pas bien grave. En même temps, après ce qu'a bu l'ex-Elu de Tesséha'lla, ça ne m'étonne pas vraiment...
Corinna, ou plutôt Sheena, sembla surprise un instant, avant de nier ce que Mary venait de dire en prétextant ne pas comprendre.
- Ne vous inquiétez pas va, on transporte souvent des passagers pire que de simples fugitifs accusés à tort... Au fait, c'est bien à l'abbaye du Sud-Est que vous voulez aller ? Je viens de régler les derniers détails et je pense que nous y arriveront dans deux jours grand maximum, mais ce sera sans doute moins. Le temps est clément et le vent est fort, nous irons très vite.
A peine eut-elle terminé son explication que le rouquin, toujours empêtré dans sa robe de paysanne, sortit des appartements de la capitaine, la gueule encore un peu enfarinée. La pirate ne put s'empêcher de l'appeler et de raconter les anecdotes de la veille. Après tout, c'était tellement comique !
- Mais ne t'en fais pas : apparemment j'ai chanté sur le toit de l'église toute la nuit !
Mary donna une tape dans le dos de l'Elu déchu, puis cria les derniers ordres afin de lever les voiles du continent ouest de Tesséha'lla...
Quelques heures s'étaient écoulés depuis le départ et tout se déroulait à merveille. Les marins s'affairaient à leur travail et les deux passagers se promenaient de temps en temps sur le pont. Sheena, en tout cas, y passait le plus clair de son temps, le regard perdu vers l'horizon et la mer. Zélos quant à lui, faisait des brèves apparitions qui ne consistaient qu'à lui faire remonter les résidus d'alcool de son estomac jusque dans le fond du gosier. Apparemment, il n'avait clairement pas l'habitude de boire autant ! Par contre, en tant que capitaine ET femme, Mary se devait de boire à foison lors des banquets et autres festivités du genre, surtout en compagnie de son équipage. Oh, cela a prit quelques années pour qu'elle tienne au bout de plusieurs litres de boisson, mais cela en valait la chandelle ! Désormais, elle était respectée -et reconnue- par les marins de tous les ports auxquels elle jetait l'encre.
L'après-midi coulait bon train, et le navire voguait rapidement sur les flots. La Désianne regardait encore la mer se fracasser contre la coque en bois, accoudée sur la rembarde. Un petit animal trônait à côté d'elle, une sorte de petit renard très coloré. Alors que la Bloody Mary approchait d'elle, la bestiole hérissa le poil et lui montra les dents, prêt à lui sauter dessus au moindre faux mouvement. La passagère se retourna et calma la bête, l'invitant à s'approcher. Elle le voyait très bien : son invitée avait un peu froid. Sa peau avait la chair de poule. Mais cela était évident, vu la tenue dans laquelle elle se baladait, et avec le vent constant et frais de la marée...
- Nous avons bien navigué aujourd'hui ! annonça la capitaine d'un ton enjoué. Si nous maintenons l'allure jusqu'à la tombée de la nuit, demain midi nous devrions arriver près de votre destination.
La brune se réjouit de la nouvelle. Mary se rapprocha et la prit par le bras.
- Mais votre santé m'inquiète. Vous devriez vous vêtir plus. Il y a des vêtements dans ma cabine qui devrait vous aller. Passez ce soir, après le repas, je vous les donnerai.
La pirate prit congé et retourna dans ses appartements. Cela était une aubaine, que la demoiselle n'ai que peu de vêtements, car le voyage n'avait pas été totalement payé...
  Forcément à faire la fête jusqu'à s'en rendre ivre mort, ce gros bêta s'était fait grillé. Heureusement que l'équipage et la capitaine était aussi peu scrupuleux. Elle n'avait donc elle-même plus à avoir peur de dévoiler son identité, techniquement, de toute façon, lorsque les avis de recherche auront été transmis dans le monde entier – et ce devait être fait à l'heure qu'il est – il sera très facile de déterminer qu'une jeune femme accompagnant l'élu ne pouvait être que la fugitive Sheena Fujibayashi de Mizuho. Enfin il n'était pas non plus nécessaire de se donner la peine d'expliquer la situation, Sheena ou Corrina de toute façon, les deux n'étaient pas son véritable nom.
  Elle prenait l'air sur le pont, admirant la vu. Il ne faisait pas très chaud ici, mais rester dans la cale avec Zelos était juste insupportable. Rien de pire qu'un homme malade, vraiment, surtout quand cet homme se trouve être Zelos Wilder ! Lui qui est déjà enquiquinant en bonne santé … Monsieur n'arrêtait pas de geindre, comme si c'était sa première gueule de bois et qu'il allait en mourir ! Ah ça, elle n'a pas manqué l'occasion de lui demander gentiment de 'crever en silence', à plusieurs reprises même ! Mais rien n'y fit. En plus il sentait vraiment mauvais. Ah, qu'est-ce qu'elle aurait aimé voir toutes ses pimbêches, ces nunuches, ces espèces de sales 'fangirls' écervelées voir leur grand Zelos chéri dans cet état. Il était pire qu'un clochard qui vivrait dans une maison en bouse séchée. Bon ok, elle exagérait un peu. Mais voilà.
  Comme qui dirait, ''c'est le plus gêné qui s'en va'' et c'est ce qu'elle se résigna à faire. Là-haut, l'air était frais et vigoureux, mais surtout pur et revigorant. Corrine lui tenait compagnie, parfois, elle s'aventurait sur les cordages rattachés au mâts, mais ne faisait pas long feu lorsqu'un coup de vent venait l'ébranler, regagnant vite l'épaule de sa maîtresse qui la rassurait alors d'une caresse sur la tête.
  Penchée en avant, les bras croisés sur la rambarde et la tête en leur creux, elle observait calmement l'horizon, repensant à ses camarades de Sylvarant. Elle était très inquiète, surtout lorsqu'elle se figurait tout le temps qui allait leur falloir pour se retrouver. Oui, elle ne savait même pas comment elle allait pouvoir rejoindre le monde en déclin, elle ne pouvait passer par Mizuho cette fois, ce serait les mettre en danger. Contacter les renégats allait donc être difficile, et d'ailleurs, elle ne savait même pas s'ils seraient disposés à l'aider, sachant qu'elle n'était plus là pour tuer Colette mais pour la sauver. Son esprit était tout embrouillé … Elle était encore en train de baisser les bras.
  Corrine sembla tout à coup mécontente, montrant les crocs. Sheena pensa d'abord que Zelos était en approche, mais c'est la capitaine qu'elle rencontra en se retournant. Elle rassura le petit esprit originel de quelques caresses, adressant un sourire poli ainsi qu'un discret signe de tête, invitant la jeune femme à la rejoindre sans crainte.
  – Nous avons bien navigué aujourd'hui ! annonça la capitaine d'un ton enjoué. Si nous maintenons l'allure jusqu'à la tombée de la nuit, demain midi nous devrions arriver près de votre destination.   – Vraiment ? Parfait ! Le plus tôt sera le mieux. Merci encore de nous avoir accepté à bord.
  Zelos devrait s'en montrer ravi, il faut dire que la petite Sélès n'était pas en sécurité depuis qu'il avait été déchu de son sang, qui sait ce qui la guettait ! Maintenant, plus qu'à espérer qu'ils arrivent effectivement avant la Garde Pontificale, et ça, ce n'était pas gagné. S'ils arrivaient trop tard, il allait forcément y avoir de la bagarre, et peut-être même auront-ils eu le temps de leur tendre un piège. Il fallait se tenir prêt à toute éventualité.
  La jeune femme aux cheveux saumons lui saisit alors doucement le bras, étonnamment, elle n'était pas beaucoup plus couverte que Sheena – moins même – mais elle avait la peau beaucoup plus chaude. Ce ne fut en réalité qu'à son contacte, presque bouillant, que la ninja s'aperçut qu'elle était glacée. La capitaine semblait vraiment pleine de générosité et d'attention pour ses hôtes, ce qui ne fut pas sans la surprendre. C'était plutôt agréable en tout cas, on se sentait un peu plus en sécurité. Bon, ce n'est pas comme si Sheena allait lui faire confiance aveuglément, ces matelots n'avaient rien d'honnête marchands, elle était bien lucide là-dessus. Peut-être même qu'ils les emmenaient au Sud pour les vendre au Pontife. Mais en attendant, ils n'étaient pas mal traités.
  Les pommettes de la brune s’empourprèrent très légèrement devant tant de gentillesse et d'attention. Elle se sentait trop gâtée, même si, soyons honnête, ils avaient vraiment mis le prix. Elle ne s'attendait tout simplement pas à tant de sympathie. Elle voulut refuser par politesse, mais la capitaine ne lui en laissa pas l'occasion. Des vêtements plus chauds … Quel douce perspective était-ce là, lorsqu'elle pensa à la nuit qu'ils devraient passer en mer.
  Bon, ce n'était pas tout ça, mais, il fallait qu'elle aille annoncer la bonne nouvelle à l'autre soiffard en train de décuver durement. Elle tourna les talons, accueillant à nouveau Corrine sur l'épaule et se dirigea vers la cale. Une fois à l'intérieur, elle chercha un moment puis suivit un vague gémissement jusqu'à trouver le rouquin affalé dans un coin, en train de faire le mort. Elle eut un petit sourire taquin.
  -Tu fais peine à voir, mon pauvre Zelos.
  Ben oui quand même, bien sûr que ça la faisait rire de le voir comme ça. C'était bien fait !
  -Mais j'ai une bonne nouvelle, la capitaine vient de m'apprendre que nous arriverons certainement dans l'après-midi de demain à l'Abbaye du Sud Est.
Dernière édition par Sheena Fujibayashi le Dim 12 Jan - 20:37, édité 1 fois
Carnet de voyage Titre: Elu Déchu Classe: Chevalier-Mage Infos +: Admin Zelos Wilder
Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Dim 12 Jan - 15:11
  Les va et viens du remous des vagues lui donnait le mal de mer. Après avoir levé les voiles le jeune homme pensait qu'il aurait pu profiter du départ et du paysage pendant au moins une heure, mais la gueule de bois et son estomac surchargé eurent raison de lui et il passa de longues minutes à dégobiller par dessus bord.
*Jamais... Non, plus jamais je... Je ferais une orgie d'alcool... Juste avant un voyage en mer...*
Une nouvelle remontée acide remonta jusque dans son palais. Son teint était devenu aussi livide qu'un cachet d'aspirine, et ses jambes peinaient à le maintenir debout. C'était comme s'il avait du coton à la place de ses mollets ! Le rouquin tangua comme il put jusqu'à la chambre qui lui était assignée, dans la cale. Bien évidemment, personne ne l'aida à s'y installer, et surtout pas Sheena ! Après la frayeur qu'il a dû lui faire durant son blackout d'ivresse... Il avançait dans le labyrinthe de cordes, de planches branlantes servant d'escaliers pentus, le tout oscillant de gauche à droite toutes les deux secondes avant de trouver enfin sa chambrée. Zélos s'effondra sur l'oreiller de plume, sa main réussissant à chopper au passage un sceau qui trainait dans la petite pièce. Tout tournait autour de lui, tout bougeait de gauche à droite. Peut-être qu'en fermant les yeux...
Au loin se percevait le clocher d' l'Abbaye du Sud-Est. L'Elu déchu marchait sans se soucier s'il y avait des gardes pontificaux dans le coin, mais à première vu, ils n'étaient pas là. Quelques prêtres retournaient la terre, d'autres s'occupaient de la récolte du raison. On était en pleine saison, et leur vin était le plus épicé, un vrai régal ! Certains le saluèrent d'un signe de tête ou de main sur son passage, d'autres étaient trop absorbés par leur travail pour lever ne serait-ce que les yeux. Lorsqu'il pénétra dans le lieu saint, le père en charge de la bâtisse termina sa messe et alla le saluer, comme à chaque fois.
- Vous êtes venus voir Lady Sélès ? Elle était impatiente de vous voir. Elle vous a réservé une petite surprise, fit-il avec un large sourire.
Zélos monta les escaliers quatre à quatre. Lui-aussi avait un cadeau pour la demoiselle : une magnifique robe digne d'une lady de la famille Wilder. Sa chambre était celle juste en face des escaliers. Il n'y avait personne dans le long couloir, mais cela ne l'inquiétait pas. Le garde chargé de sa sécurité était sans doute parti prendre sa pause déjeuner. Il frappa à la porte, mais il n'y eut aucune réponse. Sélès lui faisait peut-être la tête ? Après tout, la dernière fois qu'il était venu remontait à plusieurs mois, limite un an. Il ouvrit la porte : elle n'était pas verrouillée. Il entra, et la seule chose qu'il vit était du sang. Du sang partout, sur les murs, le plafond... Sur son corps dénudé, à elle aussi...
Le noble se réveilla en sursaut, des sueurs froides coulant le long de son échine et de son front. Il eut juste le temps de haleter avant de remonter le seau et de vomir. Il s'était sans doute relevé trop vite... Le bâteau continuait de tanguer, mais la pièce autour de lui tournait moins. Le rouquin chercha un peu d'eau mais il n'y en avait pas. Il faisait encore bien jour à l'extérieur, ce devait être l'après-midi. Sur le pont les marins braillaient des chants de pirates. Des bruits de pas approchaient. Le jeune homme se recoucha, attendant son visiteur : c'était Sheena, venue voir comment il allait.
- De l'eau s'il te plait...
Elle semblait un peu réticente, sans doute toujours en colère contre lui. Et avec une pointe d'humour... ?
- J'ai mal à la tête, je n'arrête pas de dégobiller, c'est horrible... Je vais mourir c'est ça ? Hein, dis-moi que je ne vais pas mourir ?
La ninja tourna les talons silencieusement, comme dégoûtée de la scène. Il va falloir plus d'une blagounette pour remonter dans son estime... Le sommeil le reprit, alors Zélos se contenta de fermer les yeux, la bouche pâteuse, le goût acide et écoeurant des remontées gastriques empestant son gosier...
Il neigeait à Meltokio. Une épaisse poudreuse recouvrait le sol, les barrières, les branches d'arbre. Il était jeune et excitée de pouvoir enfin faire une bataille de boule de neige, ou mieux ! Un bonhomme de neige. Le petit garçon ouvrit son placard et s'emmitoufla dans un gros manteau bien rembourré, d'une paire de gants, de chaussettes bien chaudes -par dessus ses petites chaussettes d'intérieur, bien évidemment- d'un bonnet bien enfoncé sur sa chevelure de feu et d'une grosse écharpe en laine. Il courut dans le manoir avec ses petites jambes et ouvrit une porte à la volée.
- Mère ! Mère ! Vous avez vu ? Il neige dehors !
Mylène Wilder était assise silencieusement près de la baie vitrée de sa chambre douillette. Les exclamations du garçonnet semblaient lui agresser les tympans.
- S'il vous plaît mère, pour une fois, venez avec moi dehors...
Elle soupira, et finit par accepter. En y repensant, elle n'aurait jamais dû, non, jamais... Tout ce rouge sur la poudreuse, et ce corps si lourd et si chaud sur lui... Et ce sourire, et ces mots... Ces mots, si tranchants, si blessants, si détestables...
Cette fois, Zélos se réveilla tranquillement. Le soleil se couchait sur l'horizon. Son front dégoulinait encore un peu, mais sa tête ne lui faisait plus mal. Sa gueule de bois était passée, et il avait affreusement faim et soif. Quelqu'un allait entrer dans sa chambre : Sheena était repassée le voir. Il fit le mort, toujours dans l'optique de blaguer un coup, et gémissa. Ce dernier détail n'était, en revanche, pas simulé le moins du monde. Sa bouche était tellement sèche et pâteuse qu'il peinait à articuler quelques mots.
-Tu fais peine à voir, mon pauvre Zelos, lança la ninja, un sourire en coin. Mais j'ai une bonne nouvelle : la capitaine viens de m'apprendre que nous arriveront certainement demain dans l'après midi à l'Abbaye du Sud Est.
Pour une bonne nouvelle, ça c'était une bonne nouvelle ! Depuis le temps qu'ils étaient en fuite, il allait enfin revoir sa demi-soeur, la serrer dans ses bras et la mettre en sécurité. Ou bien allait-il la retrouver comme dans son cauchemar ? Il ne l'espéra pas et préféra rester optimiste.
- On mange bientôt ? réussit-il à dire, d'une voix fatiguée.
La brune ne savait pas, mais en effet le dîner ne devrait pas tarder à être annoncé. En fait, elle était juste venu le tenir au courant de leur traversée. Elle lui expliqua qu'étant donné les circonstances -autrement dit, le fait qu'ils étaient en fuite- elle n'avait pas pensé à prendre des vêtements plus chauds et la capitaine lui avait généreusement proposé de lui en donner quelques uns. La demoiselle laissa donc son compagnon seul dans sa chambre. Le rouquin s'assit sur le bord du lit et tenta de s'arranger un peu. Il avait un peu de vomi séché à la commissure des lèvres et des mèches de cheveux étaient collés sur son visage à cause de la transpiration -odeur forte qu'il dégageait par la même occasion. il n'en revenait pas qu'ils allaient arriver demain... Cela s'était passé si vite ! En même temps il avait passé le plus clair du temps à dormir, mais ce navire était très rapide, contrairement à ce qu'on pourrait penser en le voyant amarré près d'une côte. Mais si Sélès n'était pas là ? Et si elle avait été capturée par le Pontife ? Et si elle avait été tuée ? Et si, et si... Il fallait tout de même envisager la possibilité qu'elle se soit enfuie, saine et sauve, de l'Abbaye après avoir reçu la missive du Pontife. En y repensant là, à tête reposée, l'ex-Elu se souvint d'un garde pontifical qui était chargé de la sécurité de Sélès. Il n'était pas comme les autres, son comportement envers la jeune demoiselle était différent. Un jour il l'avait surpris en train de planifier sa désertion de la garde. Comment s'appelait-il déjà...? ah, oui, Aeron. Aeron Valerius, un blondinet en armure flambant neuve, un peu timide mais un bon gaillard. Il lui avait laissé des consignes pour continuer à s'occuper d'elle, sauf dans le cas où Sélès venait à partir avec lui -ce qui doit être le cas, espéra-t-il.
- Je verrais bien ce qui m'attendra demain, murmura Zélos, un triste sourire sur son visage.
Les servantes annonçait le dîner. Il était temps !
  Voilà une bien étrange question que pouvait lui servir le rouquin en retour de son annonce ! Elle lui disait qu'ils allaient bientôt rejoindre sa sœur et la mettre en sécurité et lui, il ne pensait qu'à manger ? Vraiment, celui-là était irrécupérable … Enfin, c'était Zelos quoi. Mais avec les nausées qu'il avait eut toute la journée, elle était d'autant plus étonnée qu'il souhaite manger. Quoi que, comme justement il avait passé sa journée à se purger l'estomac, il devait sans doute avoir faim ! Enfin tout de même, pas un mot pour sa sœur … Remarque, comme beaucoup d'hommes, Zelos n'était pas le plus expressif sur ses sentiments. Ah ça, fanfaronner, draguer et tout le tralala il était doué, certes ! Mais dès qu'il fallait être sérieux c'était déjà plus difficile, alors parler sérieusement de ses ressentis, elle n'imaginait même pas. Oui, oui, c'était bien elle qui pensait ça ! Madame je-ne-ressens-rien-je-suis-une-tueuse-de-sang-froid. Elle n'était pas plus douée que ce pauvre Zelos de ce côté, sans doute beaucoup moins même ! Et le pire c'est que ça se voyait encore plus chez elle parce qu'en plus de ça elle était coincée. Mais on ne parlait pas d'elle, là, on parlait de Zelos et de sa façon de fuir la réalité en face ! Oui, il ne disait rien, mais sa tête de déterré n'était pas seulement due à sa gueule de bois. Il était mort d'inquiétude pour sa sœur, elle le savait bien.
  Bon, dans tout ça, elle fut bien incapable de lui répondre. Elle ne s'était pas tenue informée des heures de repas, et à vrai dire, elle n'avait même pas connaissance de l'heure qu'il était. La fin de journée à en juger à la position du soleil, mais à part ça … rien de très précis. Mais c'est vrai que la faim commençait à se faire sentir chez elle aussi. Ça ne devrait plus trop tarder à priori.
  – Comme je n'ai rien de plus chaud, la capitaine m'a proposé de la rejoindre dans sa cabine ce soir pour qu'elle me passe quelques vêtements. Ils ne sont pas si radins que j'aurais pu le croire finalement. Avoua-t-elle alors.
  Bon, peut-être que c'était un bon prétexte pour la raquetter encore de quelques flouzs, mais de ce côté-là elle allait être vite déçue, Sheena n'avait pas un seul petit sou sur elle, donc l'histoire allait être vite réglée si c'était ça, la question ne se posait même pas, elle n'avait simplement pas le choix. Cette nuit promettait cependant d'être un peu plus fraîche que la précédente, alors c'est vrai qu'un vêtement et quelques couvertures de plus ne ferais pas de mal ! Sinon elle pouvait toujours aller se blottir contre Zelos pour qu'ils se tiennent chaud, hein … ça il ne manquerait pas de le proposer généreusement, sans doute, mais notre prude petite Sheena n'y pensait même pas.
  Elle observa le rouquin un instant, détaillant les affres qui l’accablaient. Il était totalement hirsute, débraillé, sale et il sentait le phoque. Ça pour sûr, tout le peu de charme que Sheena pouvait lui trouver s'était envolé. Oui, bien sûr qu'elle lui trouvait un certain charme, elle ne voulait juste pas l'avouer c'est tout. Enfin là, ce serait en toute honnêteté qu'elle pourrait dire qu'il n'avait rien d'attirant, le pauvre garçon. Et même si elle aurait payé cher pour voir la tête de toutes ses groupies face au spectacle, elle avait un peu pitié quand même, il faisait vraiment peine à voir. Et oui, un peu de compassion pour ce gros nigaud, ça ne peut pas faire de mal. Finalement, elle décrocha tout de même son regard de la loque et tourna les talons.
  Elle rejoignit un bout de l'équipage dans la cale, proposant son aide alors que l'on préparait le repas. On avait pas besoin d'elle apparemment, alors elle partit faire un petit tour jusqu'à ce qu'on annonce que c'était prêt. Les matelots faisaient la queue, certains se chamaillaient. Une fois servi, chacun allait manger son gain là où il en avait envie, certains prenaient place sur la grande table, d'autres retournaient sur le pont. Sheena s'installa dans un coin au calme et Corrine vint prudemment renifler la mixture. Ça ne lui disait rien qui vaille, et un petit coup de langue lui suffit. Sheena dut bien s'en contenter, elle, elle était affamée et il fallait bien qu'elle prenne des forces. Et puis, ce n'était pas si mauvais. C'était juste un peu spécial.
  Zelos ne tarda pas à la rejoindre, et en voyant la dose qu'il s'était servi, elle lui lança un demi-sourire enclin aux reproches.
  – Ne t'en vas pas recracher tout ça juste après …
  Serait-elle en train de le materner, de s'inquiéter ? Ben voyons, ne vous faites pas de film non plus ! Elle en avait juste marre de ses allers-retour et de cette odeur tenace. Enfin, le côte 'positif' de la chose, si je puis dire, c'est qu'après l'avoir vu uriner dans une bouteille et ensuite dans cet état, il serait difficile de la dégoûter ou de la surprendre pire que ça. Attention, ce n'était pas un défi … Quoi que, bon courage à Zelos pour remonter dans son estime après ça, ce n'était pas tant qu'il y avait dégringolé en terme de confiance, mais le sexe apeal était bel et bien envolé. Pourrait-elle un jour s'enlever ça de la tête ? Difficile à croire. Mais je pense que nous pouvons faire confiance à Zelos de ce côté-là ! Enfin, ce n'était pas comme si elle espérait quelque chose de ce côté-là, n'allez pas vous faire des idées …
  Le repas se passa plutôt tranquillement, Zelos ne sembla pas disposé à tout recracher finalement. Il allait être dans un bel état, tiens, pour retrouver sa sœur ! Cette dernière n'aura sans doute jamais vu son frère comme ça avant. Peut-être même qu'elle n'allait pas le reconnaître … La brune se leva après avoir débarrassé ses couverts.
  – Bon, je vais rejoindre la capitaine. A tout à l'heure.
  Si Sheena avait passé la soirée d'hier avec les autres, elle aurait sans doute eu vent de ce que cela signifiait quand la capitaine vous invitait dans sa cabine, quel que soit votre sexe. Mais comment pouvait-elle deviner sinon, hein ? Ça pour sûr, Sheena était ce que l'on pouvait dire sexiste ! Un homme lui aurait fait cette proposition, avec la même politesse dont avait fait preuve Mary, elle aurait tout de suite refusé, et peut-être même qu'elle lui aurait collé son poing au visage. Mais là, c'était une femme et il n'était pas spontané dans l'esprit de la jeune Mizuhoïste qu'une femme puisse en vouloir ainsi à une autre femme. L'homosexualité et la bisexualité ? Si, bien sûr qu'elle connaissait, et elle n'avait aucun problème avec ça, ça lui été complètement égal des penchants des gens. C'est juste qu'elle ne s'était jamais figuré possible ce genre de situation. Et pensez-vous que Zelos la mette au parfum ? Il devait bien savoir, lui, ce que ça voulait dire ! Et bien non, monsieur n'a rien dit. Bon d'accord, pour être honnête, même s'il l'avait prévenue elle l'aurait remballé en le traitant de pervers.
  La jeune ninja pure et innocente rejoignit donc la cabine de la capitaine et frappa trois coups. Elle n'attendit pas longtemps avant qu'on ne l'invite à entrer, et c'est ainsi qu'elle pénétra naïvement dans l'antre du loup …
  – Bonsoir. Annonça-t-elle alors timidement …
Dernière édition par Sheena Fujibayashi le Lun 13 Jan - 21:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Lun 13 Jan - 19:13
Passage obscène dans le spoiler ! Interdit au -18 ans !!
Il y a deux règles que le capitaine d'un navire doit toujours honorer : sombrer avec son fier bâtiment en mer et toujours manger dans sa cabine. C'est pourquoi un succulent repas était dressé à sa table par les servantes. Une bonne bouteille de vin blanc sec était débouchonné, une délicieuse lotte aux curry accompagnée de sa julienne de légume fumait dans l'assiette et une grosse miche de pain était prête à se faire déguster. Le tout était dressé pour deux personnes avec une belle lumière tamisée issue des chandelles et autres bougies disséminées dans la pièce. Toutes ses pièces d'armures, ainsi que ses deux sombres sabres, étaient bien rangés dans un coin. Mary s'était mise à l'aise -après tout, c'est SA cabine- et ne se baladait qu'en mini short et haut de maillot de bain (ou ce qui y ressemble). Toutes ses lanières de cuir enlacées, ses lourdes bottes avaient attérit dans l'armoire, car une cabine bien rangé est signe de capitaine organisé. Durant la journée, les draps avaient été nettoyés et le lit bien tiré. Le sol avait également été frotté une seconde fois et tout avait retrouvé sa place habituelle. Ce genre de petit désordre n'inquiétait pas la pirate, qui en a vu de bien pire. Alors qu'elle regardait une dernière fois sa carte pour estimer le temps du trajet et la distance, quelqu'un frappa à la porte.
- Entrez !
C'était Sheena. Elle lança un timide "bonsoir" en entrant tout doucement dans la cabine.
- N'ayez pas peur, je ne vais pas vous manger voyons ! Oh et fermez bien la porte.
La brune obéissa.
- Tenez, on vous a préparé quelques vêtements pour vous et Zélos, fit-elle d'emblée en désignant du doigt une pile de tissu sur une chaise. La majorité nous ont été donné, et ils ont été lavé récemment. Apparemment on vous a mis un peu de tout, du chaud et du moins chaud. On ne sait jamais où nos pas nous mène lorsqu'on est en fuite, n'est-ce pas ?
L'invitée acquiesça. Elle semblait mal à l'aise, ou bien gênée de tant d'attention à leurs égards. La capitaine souria et alla servir du vin blanc dans les deux verres. Elle lui fit part qu'elle l'attendait aussi pour dîner, mais la ninja avait déjà prit son repas avant de venir. C'était dommage, car la lotte au curry avait été préparé exprès pour cette occasion, mais ça, Mary ne lui en dit pas un mot. Sur le navire, tout le monde savait que dès que la capitaine intimait quelqu'un à passer dans sa cabine le soir, c'était pour y passer la nuit, et pas de la façon la plus calme qu'on puisse penser... Sheena allait y passer, pour sûr, ou alors elle ne sortira pas de la cabine aussi pure et innocente que lorsqu'elle y est entrée. Bloody Mary allait bien tenir son surnom, et initier la jeune donzelle aux choses de l'amour.
- Vous savez, Zélos m'a plus ou moins parlé de votre situation à tous les deux, fit-elle en mangeant un morceau du poisson. Un vrai délice, et cuit à la perfection ! Je suis prête à mettre tous les moyens possible à votre disposition, mais seulement si...
Elle laissa le petit agneau dans son ignorance, tandis qu'elle soufflait quelques bougies, réduisant la luminosité de la pièce, et approchait à pas de loup. La demoiselle attendait la suite de la phrase, proposant diverses fins possible. Pour de l'argent ? oui, elle le ferait. Pour la gloire ? ça non, sûrement pas ! Et pour réunir une famille ? Hum... Elle-même n'ayant pas eu une super famille, Mary aurait eu tendance à dire que non. Mais Zélos lui avait parlé de sa demi-soeur, et semblait très proche d'elle...
- Certaines raisons sont valables, en effet. Mais c'en est une tout autre qui m'anime en ce moment...
Spoiler:
Délicatement, Mary passa derrière Sheena, après avoir soufflé la dernière bougie, laissant la cabine dans l'obscurité où la seule source lumineuse est la lumière du clair de lune qui s'échappait de la fenêtre. Elle glissa ses mais sur les hanches de l'invitée, la plaquant contre elle.
- J'aime jouir d'une certaine... "Liberté", sur mon navire. Mais n'ayez crainte, je serais douce et j'irais lentement. Je ne suis pas comme ces brutes de matelots...
Tandis qu'elle lui susurrait ces mots à l'oreille, ses mains remontait tranquillement le torse de la brune jusqu'à buter sur ses deux attributs. Sa peau était tiède, voire un peu froide, tandis que celle de la pirate était brûlante. L'agneau se dégagea de l'étreinte avant de se précipiter un peu plus loin dans la pièce. Mais le piège s'était refermé contre elle, il était trop tard pour faire marche arrière maintenant. La belle des mers verrouilla la porte. Elle avait l'habitude de la fermer dans l'obscurité... La voix de la demoiselle venait près de la table. Elle lui demandait ce qu'elle faisait, qu'est-ce que c'était que ces agissements.
- Et bien, c'est le dur labeur que je vous ai promis si vous montiez à bord de mon navire, très chère. Zélos aura aussi sa dose, peut-être un autre genre de travail, certes. Mais, vous en conviendrez, celui que je vous propose est de loin le plus agréable de tous...
Et le loup se jeta sur l'agneau. La capitaine réussit à attraper les poignets de Sheena et les maintinrent au dessus de sa tête, la plaquant contre une colonne en bois. Elle glissa un genou entre ses jambes pour l'empêcher de trop remuer, et vint se coller contre elle, poitrine opulente contre poitrine opulente. Les masses molles s'écrasèrent, roulèrent les unes contre les autres avant de se caler dans le petit espace qui séparait les deux seins sur chacun des bustes. Pendant ce temps, la pirate avait enfoui sa tête au niveau du cou de sa victime. Elle le lui bécota tendrement, jusqu'à sentir le malaise de sa partenaire.
- Chuuuuut, laisse-moi t'apprendre les ficelles de l'amour. Tu en auras besoin quand tu seras seule avec Zélos. Détends-toi, tu verras, c'est facile...
Elle commença alors à délasser et retirer le peu de tissu de la tenue Désianne...
  L’innocente fut agréablement surprise de ce qu'elle découvrit derrière la porte. L'endroit avait visiblement été récuré et sentait à présent très bon. Il y avait un très net contraste entre la cabine de la capitaine et le reste du navire, rien qu'au niveau de l'odeur, cela changeait du tout au tout. C'était bien agréable de profiter de ce parfum doux et chaleureux, comparé à l'âpreté de la puanteur de l'extérieur. Pour sûr, elle avait plus d'une raison de passer la journée sur le pont, à profiter de l'air pur et salé du grand large ainsi que de la vue incomparable. Elle avança à petit pas dans la cabine bien accueillante après avoir fermé la porte comme lui avait demandé la maîtresse du bâtiment. Elle posa alors les yeux un instant sur la pile de vêtements qu'elle leur laissait de bonne grâce – ou presque – ne les jugeant que de loin pour le moment, jugeant impoli de se jeter dessus tout de suite.
  Visiblement, la capitaine était encore à table, et en remarquant les couverts, Sheena fut un peu gênée. Elle pensa dans un premier temps qu'elle était arrivée trop tôt et que la demoiselle attendait un hôte pour dîner, mais son invitation démentit cette théorie. Sheena était un peu gênée par tant d'attention, surtout après les saletés que Zelos pouvait laisser derrière lui. Ho, ça oui, elle avait honte de faire un hôte si peu correcte, il faut dire que la politesse et le respect était quelque chose de très important dans son éducation. Elle craint un instant de vexer la demoiselle, quoi de plus impoli que de laisser quelqu'un dîner seul alors qu'il vous a préparé des couverts ?
  – Je suis vraiment confuse, comme vous m'avez demandé de venir après le repas, j'ai cru bon de dîner avec l'équipage.
  Elle décida cependant de l'accompagner pour le repas, elle ne voulait pas abuser de son hospitalité, mais refuser quelque chose que l'on a fait pour vous était bien pire. Elle avait bien une petite place de toute façon ? Elle pouvait bien encore grignoter quelque chose. Sheena semblait cependant attendre quelque chose, car elle se sentait effectivement redevable, sachant que cela n'était pas vraiment compris dans le prix initial du voyage, elle s'attendait à la réclamation d'une contrepartie. La capitaine ne tarda d'ailleurs pas à en arriver là, introduisant la chose en expliquant que Zelos lui avait parlé de leur situation. Sheena se surprit alors à se demander le contenu exact des explications du rouquin, étrangement, malgré ce qu'elle pouvait en dire, elle était toujours très curieuse de savoir ce qu'il pouvait dire sur elle. Et oui, elle avait beau faire comme si elle s'en moquait comme de sa première cuite, finalement l'envie de savoir tout sur tout était presque viscérale. Pourquoi les paroles de ce stupide ex élu avaient-elles tant d'importance ? Parce qu'elle était sûre qu'il ne ferait que raconter des âneries dès qu'elle avait le dos tourné. Oui, juste pour ça voyons. Pas d'autre raison, non, aucune.
  Mary laissa cependant la fin de sa phrase en suspens, laissant Sheena sceptique sur ce qu'elle désirait. Elle devait pourtant avoir compris que, des deux, c'était Zelos qui avait les bourses. Oui, ces deux genres de bourses là en plus … Sheena n'avait pas un sou, mais elle se dit que Mary attendait peut-être d'elle un service. En tant que tueuse à gage et ninja, la demoiselle était disposée à accomplir un certain nombres de missions en tout genre, ça ne la dérangeait pas de faire ça pour l'âme presque charitable qui les avait aidés dans un moment pareil.
  A mesure que Sheena évaluait les possibilités, la jeune femme s'approchait d'elle en éteignant les bougies une à une. La dernière bougie fut soufflée en des propos que l’innocente ninja ne comprit pas. Qu'est-ce qui pouvait bien l'animer ? Et oui, dans son petit esprit étriqué, elle n'allait pas s'imaginer ce qui allait suivre. Jamais elle n'aurait songé que ça aurait pu lui arriver un jour, ça, non, jamais.
  Elles étaient donc plongées dans le noir, seulement éclairées par la lueur pâle de la lune, quand la sulfureuse pirate passa derrière elle pour saisir ses hanches en se collant à elle. Sheena fut si surprise du geste qu'elle en eut le souffle coupé. Qu'est-ce qui était en train de se passer, là, au juste ? Qu'allait-elle devenir et où était sa maman ? Bon, n'ayant jamais connu de mère, ce n'est pas vraiment à cela qu'elle pensait en de telles circonstances.
  - J'aime jouir d'une certaine... "Liberté", sur mon navire. Mais n'ayez crainte, je serai douce et j'irai lentement. Je ne suis pas comme ces brutes de matelots... Susurra alors son hôte à son oreille.
  Liberté de qui, liberté de quoi ? En fait, la première pensée de Sheena ne fut pas des plus communes, puisqu'elle fut persuadée qu'elle en voulait à ses organes. Oui, des trafiquants d'organe qui vous pique un rein pendant la nuit pour payer votre traversée, voilà ce qu'ils devaient être ! Et puis, ça expliquait le fait qu'elle serait 'douce' et qu'elle le ferait 'lentement'. Peut-être valait-il mieux se faire arracher un rein par cette fille plutôt que par n'importe quel autre crado de ce rafiot. Était-elle seulement prête à perdre un de ses précieux organes pour ce crétin d'élu ? Ça, non, il ne fallait pas pousser ! Mais pour sa sœur … Elle ne la connaissait peut-être pas, mais elle était innocente et méritait bien d'être sauvée. Enfin quand même, il ne fallait pas pousser. Note à elle-même : demander un contrat écrit la prochaine fois avant de monter à bord d'un navire en contrepartie d'un mystérieux 'dur labeur'.
  Lorsqu'elle sentit les mains de Mary glisser le long de ses côtes jusqu'à sa poitrine généreuse, Sheena fut parcourue d'un étrange frisson qui crispa tous les muscles. Ho mon dieu, c'était pire que ce qu'elle pensait ! Elle en voulait à ses seins ! C'est ça, elle voulait lui prendre ses seins pour les revendre à une planche à pain qui pourra se les greffer ! Était-ce seulement possible, ça ? Elle s'en fichait bien que ce soit possible, c'était SES seins, son petit dos supportait chaque jour leur poids et elle s'y était accoutumée. C'est vrai, sans ça, elle serait comme déséquilibrée, plus moyen de tenir debout correctement sans eux ! Sheena se déroba donc farouchement, reculant à pas prudent pour fuir le loup qui en voulait à son corps.
– M-mais qu'est-ce qu'il vous prend ? Je ne comprend pas vos manières, qu'est-ce que vous voulez ?
  Au fond d'elle, elle priait pour qu'elle ne réclame pas ses reins ou un quelconque autre organe. C'est que cet endroit n'avait pas l'air très prédisposé pour une opération. Mais les propos de la capitaine l'embrouillèrent. En quoi quelque chose pouvait être plus désagréable que de se faire piquer un organe ? Rends-toi à l'évidence ma pauvre petite Sheena, ce n'est définitivement pas ce que tu crois. A être aussi prude, il fallait bien que ce genre de surprise de tombe dessus un jour, et qui l'eut cru ? Ça t'apprendra aussi, à avoir autant de préjugés en fonction du sexe des gens. Et oui, il n'y a pas que Zelos qui en veut à ses jolies petites fesses bien fermes ainsi qu'à ses confortables coussins portatifs.
  Elle ne commença à comprendre ce qui lui arrivait que lorsque la capitaine du navire se jeta sur elle, saisissant ses poignets pour la plaquer fermement contre une colonne. Ses seins frottèrent chaudement contre les siens alors que ses lèvres chaudes venait embrasser son cou avec délicatesse. Un instant, le cerveau de Sheena sembla s'arrêter. Voilà une information qu'elle n'était pas du tout prête à recevoir ! C'était facile avec Zelos pourtant, un bon coup de genou, une volée de cartes et le tour était joué. Mais une femme. Comment fait-on pour repousser une femme ? D'autant plus lorsque cette femme était parfaitement en droit de vous jeter par-dessus bord.
  Non mais sérieusement, il se passait quoi là ? Elle réagit subitement, ne sachant cependant pas pour autant comment faire pour se sortir de guêpier. Mal à l'aise, elle tremblait légèrement en se trémoussant, parfaitement mal à l'aise. L'entreprenante dame des mers tenta alors de la rassurer en murmurant de nouvelles paroles de sa voix chaude.
  - Chuuuuut, laisse-moi t'apprendre les ficelles de l'amour. Tu en auras besoin quand tu seras seule avec Zélos. Détends-toi, tu verras, c'est facile...
  De quoi les ficelles de l'amour ? De quoi avec Zelos ? Avait-elle manqué un épisode là ? Mary était bien une femme ou … Elle s'était méprise sur quelques détails ? Non parce qu'elle n'y connaissait rien, mais, il lui semblait qu'entre un hommes et une femmes ça ne marchait pas vraiment pareil qu'entre une femme et une autre femme, non ? Zelos était un homme, elle était au courant de ça, pas vrai ? Bah, elle en savait rien elle, les ficelles de l'amour et tout le tralala, ce n'était pas en haut de sa liste des choses à faire ce mois-ci pour être honnête !! Non et puis attendez, la question ne se posait même pas ! Qu'allait-elle imaginer avec Zelos ? Qu'est-ce qu'il venait faire là lui ? Elle ne voulait rien faire avec lui toute seule ! Franchement, qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? La question était : préférait elle échanger Mary contre Zelos ? Bon sang, elle était en train de se faire tripoter par la capitaine du navire et elle, elle pensait à sa fierté vis à vis de sa relation chien et chat avec Zelos. Bon, elle devait arrêter de penser à ça, que devait-elle faire alors ? L'arrêter peut-être ? Oui, c'était une bonne idée, en effet !
Ses gants glissèrent pour découvrir ses mains délicates et ses avant bras, puis ses épaulières furent retirer en douceur. La main chaude de la dame sanglante saisit la cuisse de sa proie pour la relever légèrement, afin de lui retirer sa première cuissarde en une caresse chaleureuse, puis procéda exactement de la même façon avec l'autre. Sheena était prise de léger tremblement. Était-ce l’effet des caresses ou de l'appréhension ? Les deux étant liées, c'était difficile à déterminer. Elle profita que la capitaine ballade ses mains sur son corps pour lui agripper doucement les épaules, tentant de la repousser doucement.
  – A... Attendez qu'est-ce que …
  Sheena espérait encore que ça ne soit une mauvaise blague, et s'imagina même un instant qu'il s'agissait peut-être d'un déguisement habilement réalisé de Zelos. Elle revint cependant très vite à la réalité évidente de la situation. Elle secoua doucement la tête en tentant de se dérober en vain.
  – Non, vous ne comprenez-pas, je ne peux pas … Je …
  Bah, c'était la honte de dire ça ! Et pourtant, c'était bien vrai. Sheena ne s'était jamais intéressée ''aux choses de l'amour'' pour la simple et bonne raison qu'elle avait grandi dans le respect des traditions ancestrales. En effet, ce genre de moment intime était sacré dans son village, et seuls deux êtres unis par les liens sacrés du mariage pouvaient s'y adonner. Cela impliquait que, théoriquement, on ne pouvait avoir qu'un seul partenaire 'intime' dans une vie. Leur croyance les poussaient même à croire que c'était dans cette vie et dans les autres, car il croyant en la réincarnation et au pouvoir attractif que les âmes avaient entre-elles. Enfin tout ça pour dire qu'elle n'était pas censé voir le loup de sitôt, la pauvre. Qui voudrait bien se marier à elle après l'accident de Volt, de toute façon !
  –Les traditions de mon village natal m’interdisent de tels débordements. Et … je suis désolée mais, ça ne m'intéresse pas. Vous devriez confier cette tâche à Zelos.
  Pourquoi cette phrase fut-elle si désagréable à dire ? Ho, ça, elle n'irait pas le crier sous les toits, mais le simple fait d'imaginer Zelos faire de nouveau preuve de ses talents de reproducteur la dégoûtait. De la jalousie ? Pensez-vous ! Non, pas du tout. Toujours est-il qu'une toute petite voix bien cachée au fin fond de son être préférait passer à la casserole plutôt que de laisser se plaisir à l'ex-élu. Enfin, nous seront d'accord pour dire que son ''ma religion me l'interdit'' était un peu foireux.
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Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Mer 15 Jan - 19:25
Elle sentait parfaitement que la ninja ne se détendait pas, au contraire même ! Elle semblait encore plus crispée qu'avant de commencer à la déshabiller. M'enfin, ce n'était pas cela qui allait l'empêcher de continuer à lui retirer le peu de vêtements qu'elle portait, ça non ! Mary avait décidé que Sheena passerait à la casserole ce soir, alors elle passera à la casserole ce soir, un point c'est tout ! Tout en ne stoppant pas ses petits baisers dans le cou, la pirate fit glisser un gant, puis l'autre. elle défit les épaulières, qui tombèrent avec un "pof" étouffé sur le sol. Alors vint le moment de délasser ses cuissardes. La capitaine fit partir ses doigts le plus bas possible sur la cuisse de la brune, et les remonta délicatement, tels des petites caresses furtives. Cette fois, elle sentit que sa partenaire était un peu plus réceptive à ses avances, car un léger frisson la parcourut. Tout en continuant dans sa lancée, les mains expertes de Mary remontèrent juste au dessus des cuisses. Le corps de la ninja s'était bien réchauffé depuis tout à l'heure. il n'en est que plus agréable désormais... Cependant une pression au niveau des épaules la fit se stopper dans son élan.
– A... Attendez qu'est-ce que …
C'était juste pour dire ça ? Bon et bien, retournons au travail...
– Non, vous ne comprenez-pas, je ne peux pas … Je …
Là, elle devait l'avouer, la sulfureuse Reine des mers ne comprenait pas. Qu'est-ce qui pouvait bien rebuter la demoiselle à ce point ? Peut-être le fait que ce soit une femme qui lui fasse de telles avances ? Et bien, Zélos a eu ses chances, maintenant c'était son tour !
- Les traditions de mon village natale m’interdise de tels débordements. Et … je suis désolée mais, ça ne m'intéresse pas. Vous devriez confier cette tâche à Zelos.
Mary ne put empêcher d'exploser de rire. C'était la meilleure ça !
- Excuse-moi si je vais te paraître rude, mais je m'en beurre la raie des traditions de ton village, dit-elle en resserrant son étreinte avec la ninja, car justement, elles ne concernent que les relations entre homme et femme. Vois-tu un homme dans cette pièce ?
Et elle ne lui laissa pas le temps de répondre, embrassant la brune à pleine bouche. La pirate aimait bien la douceur des lèvres d'une femme, et ce petit goût fruité. Elle finit par susurrer "En sortant de cette cabine, tu seras toujours vierge, mais bien plus expérimentée...". Car telle devait être sa crainte, de n'être pas "pure" lors de son union avec son futur époux. Personnellement, la capitaine n'en avait cure d'être encore vierge lorsqu'elle passera sa nuit de noces avec son mari -tant s'en faut-il déjà qu'elle trouve un gus qui veuille bien l'épouser, et plus encore qu'elle-même souhaite se marier ! Cependant elle ne put s'empêcher de repenser à son premier et unique amour. Ce bel homme à la peau magnifiquement cuivrée par les heures passées au soleil, ses yeux d'une couleur éclatante qui vous sondaient l'âme d'un seul regard, ce sourire à la fois mélancolique et narquois, ses multiples tatouages décrivant les folles aventures auxquelles il a participé... Lui aussi avait été doux lorsqu'il l'avait défleuré. Elle avait eu un peu mal, c'est normal, mais elle avait surtout eu bien du plaisir avec. Plaisir charnel, plaisir à discuter avec, plaisir à aimer... Et puis, du jour au lendemain, il n'était plus là. Etait-il mort depuis ? Avait-il refait sa vie avec une autre femme ? Ou bien était-il encore un fieffé pirate en quête de fortune, disposant de son propre navire et de son équipage comme il le souhaitait ?
Mary n'avait eu cesse de titiller le cou de Sheena, il était temps de passer à autre chose de bien plus amusant...
Spoiler:
Poussant la victime sur le lit, elle s'imposa au dessus d'elle. L'expérimentée retira son propre haut, le jetant dans un coin de la pièce. Cela faisait un bien fou, de laisser ces deux ballons de baudruche bouger sans contrainte ! En quelques doigtés, l'innocente fut dans le même cas qu'elle. Instinctivement, elle croisa ses bras pour cacher sa poitrine. Elle voyait bien que la demoiselle était rouge comme une tomate, mais elle la rassura en lui disant que c'était comme si elles étaient dans les bains publiques.
* D'ailleurs, cela aurait été pas mal non plus qu'on se retrouve dans ce genre de situation à cet endroit-là...* pensa la Bloody.
Délicatement, elle lui fit déserrer les bras, avec une légère résistance. Il n'y avait rien de plus excitant pour Mary qu'on lui résiste. La poitrine de la ninja était comme la sienne : volumineuse. Elle savait donc exactement par où commencer. Légèrement aplatis du fait de la position horizontale, cela lui facilitait leur prise en main. La Dame des Mers alla lui bécoter la base du cou, tandis que sa main gauche malaxait le sein moelleux et chaud. Elle n'y allait pas comme une brute -contrairement à certains hommes avec qui elle avait eu à faire, et qui pensaient que ça l'exciterait plus vite alors qu'ils lui faisaient plus mal qu'autre chose- et préféra faire de simples petites pressions, pétrissant doucement la chair avec un mouvement de haut en bas. Elle laissa aussi une jolie petite trace de suçon, un petit souvenir de la nuit. Sheena avait détourné la tête, et semblait résister plus que profiter. "Détends-toi, ce n'est pas une horrible torture que je t'inflige...". Peut-être avait-elle écouté son conseil, ou bien s'était-elle fait une raison qu'elle ne pourrait échapper à la capitaine, mais la brune se mordit la lèvre et ses muscles se relâchèrent un tantinet. Mary en profita pour accélérer un peu sa caresse.
Sa peau avait le goût du lait d'amande. Ses lèvres glissèrent à chaque fois de plus en plus bas, jusqu'à atteindre la rondeur potelée libre du buste féminin de sa partenaire...
  Les paroles de la reine sanglante des mers étaient particulièrement insultantes envers son village et ses croyances. Sheena s'en trouva à la fois révoltée et totalement assommée. Ou du moins, elle était surtout abasourdie par la situation. Elle cherchait subitement à comprendre comment elle en était arrivé là, et surtout, pourquoi ça lui arriver à elle. Tout ça, encore la faute de ce crétin d'élu ! Mais oui, quelle merveilleuse idée de s'embarquer sur un bateau de forbans, bravo monsieur l'ex élu !!! D'autant plus que c'était son idée à elle, à la base … Ou peut-être pas. Enfin, ça aurait pu être pire ? Ils auraient pu être vendu au Pontife ou comme esclave sexuel à quelques riches bien répugnant. Oui, Sheena aurait pu tomber du pire parti, mais pour elle, c'était du pareil au même. De tels activités, elle les respectaient – presque – lorsque c'était les autres qui s'y adonné, mais il ne fallait pas commencer à la mêler à ça. Si elle respecter leur mode de vie, pourquoi ne respectai-on pas les siens ? C'était révoltant, sa la dégouttait … et ça la faisait frissonner de plaisir.
  La jolie brune était toute frémissante sous l'effet des caresses de la dame à la chevelure rosée. Cela lui donnait une bonne poussée d'adrénaline, elle eut envie de la repousser farouchement, et peut-être même de lui fracasser la mâchoire par la même occasion. Mais pourquoi ne le fit-elle donc pas ? Parce que c'est justement ce moment que choisit son hôte pour plaquer ses lèvres contres les siennes. Non, ça, vraiment, elle ne l'aurait jamais cru si on lui avait dit que son premier baisé lui serait dérobé par une femme. Pour elle, c'était très clair dans sa tête, elle avait grandit dans l'idée que la seule personne qui la toucherait serait son époux. Et voilà où elle en était. D'ailleurs, cela soulevait tout de même quelques question. Et oui, alors que sa partenaire forcée la bécotait et la poussait maintenant sur le lit, Sheena n'eut qu'une pensée pour son village. C'est vrai, tien … leur tradition ne faisait pas mention de ce degré de pureté. Est-ce que ça comptait, avec une femme ? En fait, elle était parti bien trop tôt du village pour découvrir les soirée d'enterrement de vie de jeune fille de Mizuho. Des petites fêtes très intimes entre future promise, qui s'échanger des ficelles afin de mieux contenter leur époux lors de leur nuit de noce. Derrière les traditions d'apparence ferme et frigide du petit village caché, il se cachait bien des revers croustillants … Bien sûr, personne n'allait hurler l’existence de ce genre de petites fêtes, mais elles étaient assez courantes.
  Sheena était donc là, à se demander ô combien elle était en train de déshonorer son village natale. Comme si son échec au pacte de Volt n'avait pas suffit, comme si sa trahison au monde de Tesseha'lla n'avait pas fait d'elle la pire femme de son espèce … Pourrait-elle seulement se représenter un jour là-bas ? Elle n'oserait certainement pas. Non, jamais … Et la ninja reprit soudainement contacte avec la réalité quand les mains douces de la capitaine la dépouillait du haut qui lui comprimait la poitrine. Elle tenta aussitôt de se cacher par pudeur, comme si la belle pirate n'en avait pas déjà vu d'autre ! Il y avait les siens, d'ailleurs, pour commencer … Sheena n'était pas spécialement pudique d'ordinaire, surtout envers les femmes ! Mais là, elle commençait à ne plus vraiment considérer cette furie comme telle. L'intéressée tenta de la rassurer en lui conseillant de considérer que c'était comme dans des bains publiques, mais Sheena avait déjà eut l'occasion d'en profiter de ça, et personne ne lui avait sauté dessus de cette façon !! Alors non, ce n'était pas pareil du tout, madame ! Mais elle la força à décroiser ses mains pour dévoiler ses atouts généreux malgré la résistance qu'elle présenta.
Spoiler:
  Les lèvres douces de Mary glissèrent alors à nouveau dans le cou de l'invocatrice, alors que sa main délicate caressait son sein avec dextérité. Sheena se crispa totalement, détourna la tête en se demandant une fois de plus ce qu'elle faisait là ! La voix chaude de sa dominatrice susurra à nouveau à son oreille et elle se mordit fermement la lèvre. Elle voulait trouver un plan, mais il lui était totalement impossible de réfléchir. Elle était perdue, complètement. Elle n'avait de cesse de penser à son village, des traditions dans lesquelles avait grandit, des convictions qu'elle s'était forgé, de tout ce qu'elle avait imaginé pour l'avenir … Et soudain, elle pensa à lui. À ce crétin, ce débile, ce fanfaron de Zelos. Ses muscles se relâchèrent alors légèrement. Bon sang. Mais. Pourquoi ? Elle ferma les yeux, tentant désespérément de se convaincre que c'était un rêve, et elle pensait toujours à l'ex élu, bien malgré elle. Elle finit par se dire ''tant pis'' et ne chercha plus à rejeter cette pensée. Non pas qu'elle assumait une quelconque attirance, n'allait pas vous faire des idées !! Elle se dit simplement que, si ça avait été lui, elle l'aurait déjà jeté par dessus bord depuis longtemps. Un instant, elle se posa une question qui ne lui était jamais passé par la tête avant : était-elle plus attiré par les femmes ? Non … Non, ce n'était pas ça.
  Un étrange frisson la parcourut de toute part lorsqu'elle senti les lèvres expertes de sa compagne forcé glisser langoureusement jusqu'à sa poitrine. L'effet fut d'autant plus virulent sous l'effet de la surprise. Elle sentit son sang bouillonner et le frisson lui parcourut l'échine et la colonne vertébrale en quelques picotements. Sur le coup, cette effet intolérablement plaisant l'effraya. Une bouffée de chaleur la fit paniquer, elle se dit que ce n'était pas normal. Était-elle tombé malade ? Son cœur s'emballa. Allait-elle mourir ? Une crise cardiaque, c'était ça qui la guettait ? Non, non, ce n'était pas normal qu'elle se sente comme ça. Son cœur fut totalement paralyser par cette sensation intense, et elle se fit violence pour reprendre possession de ses mouvements, et lorsque cela fut possible, elle rejeta violemment son hôte en arrière en la pousse aux épaules, la dame sanglante bascula en arrière et Sheena la chevaucha pour l'immobiliser, bloquant ses poignets. Elle ne pouvait pas protéger sa poitrine dans cette position, et l'offrait même gracieusement à la demoiselle qu'elle venait de plaquer au lit, mais cette dernière était neutraliser. La brune semblait cependant comme haletante, tenta très vite de se remettre de ses émotions, elle raffermit sa prise sur les poignets de la belle et sulfureuse capitaine.
  –Navrée de vous décevoir, mais je préfère encore la torture. Rétorqua-t-elle sèchement.
  C'était peut-être stupide et insensé, mais Sheena avait grandit avec cette idée : le sexe est impie, c'est mal et indigne lorsqu'il est pratiqué ainsi. Elle resta conforté dans cette idée toute sa vie, surtout lorsqu'elle fut confortée à l'élu volage de Tesseha'lla. Ah, encore lui ? Il fallait vraiment qu'elle arrête ça, ça virait à l'obsession.
Carnet de voyage Titre: Elu Déchu Classe: Chevalier-Mage Infos +: Admin Zelos Wilder
Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Mer 29 Jan - 16:40
  La faim vous fait toujours faire des miracles. La faim peut vous transformer en survivant en quête de nourriture par exemple. Mais il existe divers "faims", et notre pauvre Zélos va l'apprendre à ses dépends...
Après une énième remontée de bile, alors que son mal de mer semblait calmé, le noble finit par atteindre la porte de sa chambre. Se redressant de toute sa hauteur, il fit mine que tout allait bien dans le meilleur des mondes, et se dirigea d'un pas serein vers la salle commune, où tout l'équipage se faisait déjà entendre -et sentir !
*Personne d'autre que Sheena doit savoir ce qu'il s'est passé durant le trajet, se promit-il. Si jamais mes cocottes -dans l'optique où il y en a qui me sont restées fidèles- l'apprenaient, ce serait uen catastrophe... Mon image de beau et charmant noble, preux chevalier à la rose, sauveur de ses Dames serait à jamais ternie... *
Sur cette pensée, Zélos Wilder pénétra dans la sainte salle commune, lieu de tous les repas et autres repas festifs -et seule Martel sait Ô combien les marins de ce bâteau festoient. La pièce était vaste, et devait faire au moins la moitié du bâteau. Elle se situait jusque en dessous du pont. Une autre pièce lui était adjacente : la cuisine. Plusieurs longues tables étaient disposées au milieu de la salle, et des bancs servaient de siège à tout le monde. Quelques barils étaient placés ci et là en guise de table individuel, souvent contre les parois et les poutres. Une bonne dizaine de lampes illuminaient tout l'équipage. Vers l'entrée, les servantes du navire vous donnaient de bonnes grosses louches de poisson bouilli avec du riz gluant, agrémenté d'une pointe de curry et de piment. La seule vue de cet amas blanc sans forme vous retournait l'estomac -mais l'ex-Elu put se retenir, une main plaquée devant la bouche. L'une des servantes s'en était aperçu et lui demanda s'il allait bien, à laquelle il répondit "qu'il était simplement fragile de l'estomac en ce moment". Cependant, le délicieux fumet qui se dégageait de la bouillie lui creusait l'appétit, et il n'avait qu'une hâte : tout dévorer pour se resservir. Son assiette était tellement pleine que le peu qui en avait débordé et coulait le long du récipient, Zélos le lécha goulûment comme un affamé. Mais c'était vrai, il était totalement affamé ! Après avoir vomi triples et autres boyaux, après avoir régurgité tous les repas des trois jours précédent, il fallait bien qu'il se cale l'estomac ! Le noble retrouva la ninja, à l'écart des marins.
– Ne t'en vas pas recracher tout ça juste après … lança-t-elle, un sourire en coin. - T'en fais pas : j'ai trop faim pour ça.
Par contre, il devait faire attention. il avait peut-être faim, voire TRES faim, mais en aucun cas il ne devait se précipiter. Son pauvre petit estomac aurait du mal à supporter cette formidable quantité de nourriture riche en protéine et en sucre, et tel que Sheena l'a suggéré, il recracherait tout. Il plongea sa cuillère et mâcha tranquillement la bouillie. Ils restèrent silencieux tout le long du repas, jusqu'à ce que Sheena termina d'avaler sa dernière bouchée de poisson et de riz. Elle se leva pour débarrasser ses couverts et lui fit part de la suite de son programme : elle devait retrouver la charmante capitaine Mary Reed. Le Don Juan acquiesça d'un signe de tête, la bouche pleine et la cuillère levée. Il finit son assiette à peine quelques minutes après le départ de sa compagne de voyage. Se redressant pour aller se faire resservir une deuxième fois, l'un des membres de l'équipage l'interpella pour qu'il vienne se joindre à eux, à table. Il s'assit et allait entamer le plat quand l'un des pirates lui donna une grande claque dans le dos. Zélos manqua de se rentrer la cuillère au fond de la gorge.
- Alors p'tiot ! Ca va mieux le bidon ? - Ouais, ouais, fit-il en essuyant le riz autour de ses lèvres d'un revers de manche, ça va un peu mieux. - Avec les aut' gars on a failli parier sur toi tu sais ! A savoir si t'allais passer tout le trajet à dégobiller ou pas ! - Il faut croire que non.
*Sinon, même Sélès ne m'aurait pas reconnue demain... J'aurais ressemblé à un moi en caoutchouc, tout pâle et tout vidé, même pas bon en guise de drap... *
- Et sinon, la p'tite dame qu'est avec toi là... C'est ta femme ?
Toute une cuillère de bouille de riz et poisson atterri sur le mur d'en face. Le visage rouge, le rouquin se tourna vers le marin :
- N-non, non pas du tout, c'est une connaissance, euh une amie. Oui oui, une amie de longue date. Mais rien de plus, non, rien de plus... - Ahhh, bah pas la peine de te faire autant de bile alors, p'tit gars ! ricana le bourru avec une seconde claque dans le dos.
Mais comment pouvait-on penser que Sheena Fujibayashi, ce bout de femme maladroite, téméraire, déterminée, mystérieuse ninja pouvait bien être son épouse, celle à qui un homme jure de rester fidèle et de la chérir jusqu'à sa mort ? Non, non vraiment, il y a de ces pensées chez certaines personnes... Même si, l'espace d'un instant, cela pourrait être très agréable de rentrer du travail et de voir cette charmante brune, en kimono de son village natal, préparer un bon ragoût et vous accueillir, sourire aux lèvres, avec un "Bonjour mon chéri !"... Non, non, c'était impossible. Elle avait trop mauvais caractère pour qu'il puisse la supporter toute une journée dans la même maison. Et puis, il aimait bien aller chez l'une puis l'autre de ses concubines. elles lui offrait toujours un petit quelque chose à manger, à boire, voire même un cadeau. Quoi, ça, de la prostitution ? Noooon, pas le moindre du monde. C'est un "Service d'intérêt général", rien de plus.
- Et elle est partie où, "l'amie de longue date" ? demanda le pirate. - Voir la capitaine. De ce qu'elle m'a dit, c'est pour nous donner des vêtements ou quelque chose du genre...
L'homme ricana de nouveau, mais pas le même rire que tout à l'heure. non, cette fois cela ressemblait presque à un ricanement pervers...
- Elle va passer à la casserole, la petite poule... - Comment ça ?
Une petite boule au ventre se fit sentir.
- Quand la capitaine convoque quelqu'un le soir dans sa cabine, c'est pas pour discuter tricot, si tu vois ce que je veux dire.
Toute une cuillère de bouille de riz et poisson atterri sur le mur d'en face, encore. Il n'écouta pas ce que l'autre lui disait et se mit à tracer vers la cabine de Mary Reed. Il ne pensait à rien, ne voyait rien d'autre. Seule sa respiration résonnait dans son esprit. Il arriva sur le pont et se précipita contre la porte, qui tient bon. Un coup, deux coups, trois coups d'épaule ne firent pas plus d'effet. C'était verrouillé de l'intérieur. Le noble regarda aux alentours et ne trouva rien qui puisse l'aider... Sauf sa cuillère, qu'il tenait encore fermement dans la main droite. il se servit alors du manche pour lever le verrou, et pénétra dans la chambre...
Où les deux femmes étaient l'une au dessus de l'autre. Il faisait sombre dans la pièce, Zélos ne voyait pas grand chose. Mis à part que des parties de la tenue de Désianne de Sheena trainaient par terre, ainsi que le haut de bikini de la Bloody Mary à peine plus loin... La petite cuillère ricocha sur le sol, et le grand dadet resta planté là, devant la porte, le regard hébété et la bouche à moitié ouverte. Celle qui était au dessus se leva, cachant sa poitrine dénudée -selon les déductions de Môsieur Sherlock Wilder- et alla se fondre dans l'obscurité de la cabine, attrapant une pile de linge dans un coin. L'autre se redressa sur le lit, s'étira et se rallongea sur le ventre, aucunement gênée de la présence de l'Elu déchu.
- Viendrais-tu te joindre à nous, Zélos Wilder ? lança Mary d'un ton amusé, tandis que Sheena, maintenant rhabillée, marcha d'un pas rapide vers la sortie. - Je ne savais pas que tu aimais dominer, chuchota le rouquin lorsque la ninja passa à côté de lui.
Je vous laisse imaginer la suite, dans un tourbillon de cartes...
  Un boucan du diable se fit entendre à l'extérieur, mais la brune fut bien incapable de réagir avant que la porte ne s'ouvrit. Elle resta un instant statufiée sur place, se demandant soudainement comment diable elle avait bien pu se retrouver dans cette situation. Oui, un nouveau ''mais qu'est-ce que je fais là'' lui traversa l'esprit, et son cerveau sembla effectuer un tas d'équations en mettant en relation des centaines de données de causalité avant de finalement en arriver là. Elle se dit que sa vie était vraiment pourrie quand elle entendit quelque chose tomber par terre, cela la fit enfin réagir. Elle avait reconnu Zelos, bien sûr, comme passer à côté de cette tignasse rousse ? Elle se leva d'un bon et recula jusqu'au au fond de la pièce, le coin le plus sombre possible, en cachant ses jolis attributs. Là, elle s’empara de la première chose qui lui tomba sous la main, soit une tunique noir orné d'une ceinture rouge. Le décolleté décoré de quelques lacets était plutôt plongeant, mais finalement, elle s'en fichait de la tête de cette tenue, du moment que ça couvrait ce qu'il fallait.
  Mary, elle, ne semblait pas dérangée le moins du monde par cette intrusion, proposant même au rouquin de se joindre à la partie. Ça c'est sûr qu'il n'aurait pas été contre, ce sale pervers ! Mais la fête continuerait sans elle. Il l'avait sauvée finalement, alors elle en profita pour se ruer vers la sortie, recevant une petite remarque lubrique de la part du rouquin. Si elle n'avait pas été de mauvaise humeur et aussi flippée, elle lui aurait dit qu'il ignorait encore beaucoup de choses sur elle, car en effet, Sheena était une dominatrice dans l'âme et ça se voyait tous les jours, surtout quand elle était en compagnie de Zelos. Bien sûr, sa timidité – euphémisme pour dire qu'elle était vraiment trop coincée – l'empêchait d'exercer ce vice plus en détails et de façon plus alléchante. Elle se contentait donc de frapper et dompter les grands fanfarons comme Zelos Wilder, qui était effectivement bien placé pour savoir à quel point elle aimait dominer.
  Mais comme je le disais, elle était bien trop en rogne pour jouer de l’ironie ou du sarcasme, si bien qu'elle ne répondit à cette remarque déplacée que par une volée de carte qui saucissonna le jeune homme de la tête au pied, lui couvrant bien sûr la bouche. Elle ne s'arrêta pas, ne ralentit même pas, et continua sa route droit devant. Elle n'avait aucune envie de payer ce prix pour traverser, ho non, tout sauf ça. Que Zelos se débrouille, il serait sans doute bien plus convaincant et aussi plus ravi de payer ce prix. Étrangement, ça l'énervait encore plus. Tout d'abord, elle était révoltée qu'on ne respecte pas ses choix, des choix dictés par ses croyances et son éducation. Mais ce qui était neuf, c'est que ça la révoltait que Zelos continue à agir comme il l'avait toujours fait. Bien sûr, elle l'avait toujours méprisé pour ça, alors qu'elle ne méprisait pas forcément d'autres personnes agissant de la même façon. Mais là, elle était carrément en rogne. Pourquoi était-elle tellement en rogne ? Frustration, sans doute … peut-être en partie en tout cas.
  Elle eut alors la pensée puérile de vouloir rentrer chez elle. Comme ces enfants mécontent d'être à l'école et chuintant toute la sainte journée ''je veux rentrer chez moi'' ''je veux rentrer chez ma maman''. Mais voilà, elle, elle n'avait pas de maman, juste un grand-père adoptif dans le coma à cause d'elle. Elle ne pouvait pas rentrer … Pourtant, qu'est-ce qu'elle aurait aimé que cela soit possible, afin qu'elle se coupe totalement de ce monde rempli de vice. Oui, elle aurait bien eu besoin de quelques jours de purification, à méditer toute la journée en isolement parfait. Mais voilà, elle était coincée sur ce bateau, et même si elle avait été ailleurs, elle ne pouvait pas rentrer au village … pas de félon à Mizuho.
  Elle remonta sur le pont de son pas furibond, se dirigeant vers la poupe pour s'installer sur la rambarde, les pieds ballants dans le vide. Elle ferma les yeux et inspira une grande bouffée d'air frais et salé, profitant du silence et du chuchotis des vagues pour prendre le temps de méditer, dans l’espoir de se décharger de tous ces sentiments négatifs qui la hantait. Elle devait retrouver la paix et la sérénité intérieures. Elle devait remettre ses idées en ordres, que son esprit soit en paix. Sheena avait toujours eu tendance à être colérique avec le rouquin, mais là ça allait trop loin, et ça la dérangeait de mettre autant d'importance aux agissements de ce stupide ex-élu. Finalement, elle se concentra de nouveau sur l'objectif de son voyage. Retrouver Lloyd, Colette et les autres. En pensant à eux, elle se sentait déjà un peu mieux.
  Demain serait une journée longue et difficile, elle le sentait. Et elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour la petite sœur de Zelos, bien qu'elle ne la connaisse pas. Une fille aussi jeune qui a grandi dans un couvent ne méritait en aucun cas les traitements que pourrait lui réserver le Pontife et ses porcs de chevaliers. Oui, elle s'en voudrait s'il lui arrivait quelque chose, car c'était à cause d'elle si Zelos avait été accusé de haute trahison. S'il n'avait pas pris sa défense, s'il ne l'avait pas libérée de son sort, ça ne serait sans doute pas arrivé. Il aurait même pu en profiter pour redorer son image auprès du vil religieux bien trop ambitieux, en l'enfonçant un peu plus, mais il ne l'avait pas fait, non … Il l'avait aidée. Zelos était finalement quelqu'un de bien au fond. Elle l'avait toujours su, mais elle avait tendance à mettre ce détail de côté lorsqu'elle était en sa présence. Oui, elle se posait beaucoup de questions ce soir. Elle se demandait pourquoi Zelos était le seul à la faire agir ainsi. Elle était totalement différente avec lui qu'avec toutes les autres personnes qu'elle connaissait. Peut-être que ça venait de leur karma, qui faisait des étincelles une fois réunis. Un véritable don, qu'il avait, pour la faire sortir de ses gonds.
  Elle resta donc ici longuement, profitant de la symphonie du grand large, et de la vue imprenable que cela lui donnait. La mer était d'huile et le ciel dégagé offrait sa robe d'étoiles scintillante sous le règne d'une lune gibbeuse. Les milles lumières du ciel se reflétaient sur l'eau comme dans un miroir, si bien qu'on pouvait à peine distinguer la limite du ciel et de l'océan. Elle avait l'impression de flotter dans le cosmos. C'était un spectacle tout à fait magique, et elle n'avait personne avec qui le partager.
  Finalement, elle passa la nuit au sommet de la tour de la vigie, dans la cabine elle était à l’abri du vent, et avec Corrine et une couverture, elle passa une très bonne nuit à l’abri de tout, là où personne ne viendrait la chercher. C'est qu'il n'y avait pas beaucoup d'endroits où se cacher sur un bateau. Elle fut donc réveillée très tôt, aux premières lueur du jour. Elle resta sur son perchoir à admirer l'horizon, jusqu'à ce qu'un matelot grimpa la rejoindre avec une longue vue. Il lui offrit une boisson chaude comme il en avait emporté trop pour lui, et elle put enfin avoir un échange civilisé avec quelqu'un de correct. C'était la première fois depuis un sacré bout de temps tiens. La discussion n'eut rien de spécial, mais ce fut suffisant pour achever de la détendre.
  Finalement, en fin de matinée, terre en vue. La silhouette nébuleuse de l'abbaye apparut progressivement, et Sheena descendit de sa cachette qu'une fois qu'ils en étaient assez proches. Elle était un peu gênée à l'idée de croiser Zelos et surtout Mary, ne sachant trop quoi dire quant à ce qu'il s'était passé hier. Elle ignorait s'ils avaient passé la nuit ensemble après son départ, et elle ne voulait absolument pas le savoir. Mais de toute façon, elle allait devoir continuer son voyage avec Zelos, enfin, sans doute allait-elle faire de nouveau cavalier seul une fois que le rouquin aurait retrouvé sa sœur … ça dépendait de beaucoup de chose. En tout cas, pour sa part, elle comptait rejoindre Sylvarant dès qu'elle aurait payé sa dette envers l'élu, parce que oui, elle était bien consciente de lui devoir la vie et la liberté, et elle voulait se débarrasser de ça au plus vite.
  Elle tomba finalement sur Mary et Zelos, elle tenta d'abord de les ignorer, faire comme si rien n'était, comme si elle ne les avaient pas remarqués, mais elle était clairement mal à l'aise. Elle espérait que son refus de la veille n'inciterait pas la capitaine à leur faire terminer le trajet à la nage. Dans le pire des cas, elle avait Ondine, c'était déjà rassurant. Elle finit par les saluer d'un simple signe de tête, l'abbaye était à présent à portée, mais comme il n'y avait pas de port ni une seule passerelle pour accoster, ils allaient avoir besoin d'une barque. C'était plus discret de toute façon. Observant la bâtisse de là, Sheena tentait de déterminer les mouvements qui pouvaient animer la maison de Martel, espérant qu'ils n'étaient pas arrivé trop tard.
  Elle décida tout de même de rejoindre la capitaine, le devoir et la reconnaissance primant dans son éducation, elle devait bien se plier aux dernières commodités.
  – Merci de nous avoir conduits ici … Avec autant d'hospitalité.
  Pour dix milles flouzs et une tentative de viol, elle n'avait pas vraiment de quoi remercier qui que ce soit, mais bon, sa politesse la perdra.
Carnet de voyage Titre: Elu Déchu Classe: Chevalier-Mage Infos +: Admin Zelos Wilder
Sujet: Re: La fuite par la mer, ou comment intégrer un équipage [PV Sheena et Mary] Dim 9 Fév - 18:42
  La nuit avait été pour le moins tourmentée, et Zélos n'avait que peu dormi. Oh, je vous vois bien en train d'imaginer la suite de la soirée, le bel Elu déchu en train de satisfaire les besoins primaires des hormones de Mary sans interruption. Détrompez-vous ! La capitaine l'a totalement ignoré, verrouillant à nouveau sa porte et le laissant là, momifié de la tête aux pieds sur le pont du navire toute la nuit durant ! Sans même une petite couverture ou oreiller...
Le réveil fut très rude. Les rayons du soleil lui agressèrent les mirettes et, malgré des roulé-boulé pour trouver un coin d'ombre tranquille, l'équipage entama sa journée de travail. Ils eurent la courtoise de le libérer de ses "entraves" et la seule chose qu'il eut envie de faire était d'aller se recoucher dans sa cabine -après être passé aux toilettes, le poisson et le riz ayant achevés leur traversée de l'estomac. Mais le temps avait été contre lui, et déjà la terre de leur destination était en vue. Le navire ralentissait déjà l'allure, ce qui permit au rouquin de s'approcher de la rembarde sans avoir le mal de mer. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas posé le pied sur le petit îlot... Sur ces terres, une seule bâtisse se dressait au sommet de l'unique colline : l'Abbaye du Sud-Est. Cette abbaye était réputée pour être également un couvent de jeunes filles de bonnes familles, et c'est après la mort de leur famille, à lui et à Sélès, qu'il avait été décidé de placer la demi-elfe à l'écart de la famille Wilder, entre ces quatre murs...
- Je vais vous descendre une barque, puis nous nous en irons. - Vous êtes sûre ? Vous ne voulez pas récupérer la barque après ? - Ha ha ! Avec ce que nous avons dans les cales, il y a de quoi de payer dix milles barques ! Alors une de plus ou de moins... - Merci...
Cette femme, Mary, avec la scène d'hier, il se souvint enfin d'où il en avait déjà entendu parler. C'était un ancien marin, dans la brasserie la plus populaire de Meltokio, qui lui en avait parlé. Il l'avait prévenu de se méfier de cette diablesse. Dorénavant, l'ancien Elu savait pourquoi... Il n'empêche que de nombreuses idées quelques peu perverses se baladaient dans la caboche de Zélos, ainsi que de nombreuses questions, comme la fameuse : mais que s'est-il passé exactement dans cette chambre ? Au même moment, Sheena arriva pour les saluer. La capitaine l'informa du moyen de transport mis à leur disposition pour accéder à l'Abbaye, et la ninja la remercia. Enfin, remercier était un grand mot, on va plutôt dire qu'elle a exécuté les règles de politesses d'usage. On apprêta alors la barque, les rames bien attachées à l'intérieur avec un petit sac de provision pour tenir au moins trois jours. La brune monta en première, suivi par l'ex-Elu. Les marins tirèrent alors sur des cordages et descendirent la barque sur la mer tranquille. En homme, Zélos se saisit des rames et commença le travail contre le courant. Au vu de la distance qui les séparait de la plage, ils allaient en avoir pour une bonne heure, et ce sans pause ! Et comme à son habitude légendaire, sa compagne de voyage était muette comme une carpe. Le trajet allait être des plus mouvementés... Mais il finit par l'oublier, se concentrant sur les rames... Et sur sa demi-soeur. Le noble avait une boule au ventre rien qu'en y pensant. Qu'allaient-ils trouver dans l'abbaye ? Dans quel état sera le bâtiment ? Et Sélès ? Et si l'îlot était plein à craquer de chevaliers pontificaux ?
La réponse à toutes ces questions ? Dans une heure environ...
[HS : Désolée de ce court poste de fin, mais ça clôture définitivement ce topic pour enchaîner tranquillement sur un autre ^^]