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 Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]

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Carnet de voyage
Titre: Poupée Brisée
Classe: Chevalier-mage
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Sélès Wilder

Sélès Wilder
MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMar 25 Mar - 12:15


Sélès Wilder

Little fox



    Jamais quelqu'un ne s'était préparé plus vite que cela, et dans la précipitation, elle n'enfila même pas un seul vêtement à l'envers, non, ça, elle ne pouvait pas se le permettre, ça lui aurait fait perdre du temps. La voilà fin prête, dans sa tenue habituelle, avec son gros chapeau. Avec des vêtements de telle qualité, elle n'avait pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour être coquette, mais elle n'avait pas le temps de vérifier les plis de sa jupe ou de voir si elle avait des mèches rebelles, elle sortit aussitôt de sa cabine, repérant très vite Aeron qui se dirigeait vers le pont. Elle avait peur, bien sûr … Elle voyait mal comment ils pourraient s'en sortir cette fois, piégés en pleine mer, mais c'était sans compter sur l'esprit si stratège de son chevalier, qui semblait d'ailleurs déjà avoir un plan. Elle avait toute confiance en lui, et cela l'aida bien à garder contenance. Elle était prête à se battre de toute façon, pas seulement pour elle, pour sa propre liberté, mais aussi pour Aeron, pour qu'il n'ait pas fait tout ça pour rien. Elle savait que, si elle, avait une chance de rester en vie après ça – au moins jusqu'à ce qu'ils aient attrapé Zelos – Aeron lui, serait exécuté d'office dans le Colisée de Meltokio. Elle ne pouvait pas le permettre, certainement pas après tout ce qu'il avait fait pour elle. Et puis, elle devait justement faire cela pour Zelos également, elle ne pouvait pas se permettre qu'on se serve d'elle pour l'attraper … Et puis, c'est ainsi que la petite dame avait été éduquée : en lady. Une lady ne laisse pas la panique se transforme en crise d'hystérie, une lady doit toujours rester humble et maître de soi. Et Sélès était une parfaite petite lady, en plus d'être une combattante acharnée. Oui, elle comptait bien se battre, même si pour ça, elle devait tous les anéantir à grands coups de griffes et de dents. Croyez-moi, personne n'a envie de se faire mordre pas Sélès Wilder …

    Elle rejoignit donc rapidement le pont, armée de son petit sac à main si spécial, y retrouvant l'équipe, Aeron, Asch, ainsi que le duc, qui se faisait d'ailleurs malmener par le chevalier. Sélès aussi,mourait d'envie de le tabasser, ce traître ! Comme s'il n'avait pas déjà assez d'argent ou de renommée comme ça, il fallait qu'il se sente obligé de jouer les parias pour se remplir encore plus les poches et redorer son image auprès du Pontife. Ils n'allaient vraiment pas se sentir malins, tous ces adepte du vieux moustachu, lorsqu'elle lui aura réglé son compte et mis au jour les véritables circonstances de la mort du roi ! Oui, c'était devenu une idée fixe, un objectif même ! Elle voulait détrôner le Pontife, lever le voile sur la mort du roi – car elle savait que Zelos n'y était pour rien – et enfin, mettre à mort ce chien qui osait parler au nom de Martel. C'était vraiment à en perdre la foi, d'ailleurs, elle qui avait pourtant grandi dans un couvent et qui était très pieuse, elle commençait à se demander quel genre de déesse pouvait laisser un tel monstre agir en son nom … Mais son heure arriverait bien un jour, jamais assez tôt au goût de Sélès, mais elle était confiante. Et elle veillerait à ce que sa chute soit rude.

    Un peu soucieuse de voir le navire ennemi approcher, la rouquine posa ses grands yeux interrogateurs sur son camarade. Elle le connaissait depuis le temps, il agissait toujours sans jamais expliquer quoi que ce soit, alors elle ne s'attendait pas vraiment à des explications, c'était plus pour le hâter qu'autre chose, finalement, mais elle ne le lâchait pas des yeux, si ce n'est quelques coups d’œil furtifs vers le navire de guerre pour surveiller son avancée. Si elle se demanda pourquoi le blond voulait laisser le bateau approcher, elle comprit vite en le voyant courir, la lanterne en main. Elle ne prit cependant pas le temps d'admirer l'exécution de son plan ingénieux, car elle percevait déjà le duc s'enfuir à toute jambe du coin de l’œil. La petite demoiselle fronça les sourcils d'un air grave et courut à sa suite, le soupçonnant de vouloir se carapater dans une barque de secours. Il n'irait pas loin de toute façon, mais elle refusait de se laisser s'en tirer si facilement.

    Comme elle courait plus vite que le vieux noble, elle le rattrapa facilement, et lorsque son dos fut à porter de main, elle le poussa violemment, et il se vautra par terre sans plus d'effort, s'effondrant sur le bureau de sa cabine. Sélès ne lui laissa pas de répit, elle attrapa sa tête d'une main et sa veste de l'autre, au niveau de l'épaule, pour le cogner violemment contre le bureau, avant de le lancer la terre. Bien que sonné, le vieillard était encore assez conscient pour geindre et demander pitié. Sélès s’empara d'un chandelier, le regard menaçant. Depuis la baie vitré de la cabine, elle pouvait voir le navire de guerre qui commençait à flamber et à s'éloigner doucement.

    – Vous nous avez trahis ! Vous avez trahi mon frère, vous avez trahi l'élu !

    Elle se moquait bien de ce que pouvait dire le Pontife et les autres. Pour elle, c'était toujours son frère, l'élu.

    – Pitié, ne me tuez pas ! Je n'avais pas le choix ! Ils m'auraient …
    – Vous avez pensé une seule seconde à ce que moi ou mon frère pourrions vous faire ?

    L'homme ferma les yeux, alors que Sélès s'approchait de lui. Elle le jugea d'un air sévère, brandissant le chandelier au dessus d'elle, elle le jeta finalement violemment à terre, juste à côté du crâne du duc, plus terrorisé que jamais.

    – Je ne suis pas un monstre, je ne suis pas comme vous. Je vous veux en vie, pour que vous puissiez vous repentir. Vous allez nous aider, vous allez réparer vos fautes, et peut-être que je ne ferai pas mention de ça à mon frère. Car quand il aura repris ses droits, soyez sûr qu'il veillera à punir ceux qui le mérite, et à récompenser ceux qui nous ont soutenus. Le Pontife est une pourriture, il a assassiné le roi et accusé mon frère pour faire un coup d'état, et j'y remédierai par tous les moyens.

    Elle donna un coup de pied dans le chandelier pour lui faire une dernière petite frayeur et s'éloigna d'un pas lourd.

– Vous devriez avoir honte de vous, de ce que vous avez fait, et de ce que vous êtes. Vous n'avez pas la moindre once d'honneur.

    Puis elle quitta la pièce, laissant le duc avec sa peur, en espérant l'avoir remis dans le droit chemin. Elle prit tout de même soin de l'enfermer à clef dans sa cabine, ainsi, il ne serait pas une menace. Elle retourna sur le pont avec l'intention de retrouver Aeron, mais elle constata avec surprise qu'une nouvelle invitée l'avait rejoint. Un peu surprise, Sélès écarquilla les yeux, puis, constatant qu'elle ne l'avait pas remarqué, elle se fit le plus discrète possible.

    – Arrête de regarder vers la cabine du gros lard, ta petite rouquine ne vaut rien de toute façon. Même lui pourra la maîtriser. […]

    Encore une vulgaire traînée incapable de revêtir des vêtements décents, décidément il n'y avait que ça en ce bas monde. Sélès ne se vexa pas vraiment devant la remarque de cette fille, en fait, elle en était plutôt amusée, étant donné que le Duc était entrain de gémir dans son urine, tant elle lui avait fait peur. Et oui, pas si bonne à rien que ça la gamine, derrière ses airs de petite poupée douce et fragile, elle était terrible. Elle avait tout de même déjà bien envie de lui montrer, à cette fille, de quel bois elle se chauffait, mais la suite de sa tirade ne fit qu'attiser un peu plus le feu de sa haine. Sélès en fut presque sonnée, incapable de bouger, elle était d'abord restée cachée à l'abri de tous les regards, mais lorsque cette catin, cette erreur de la nature commença à parler de sa mère, la rouquine commença à se montrer. Cette stupide prostituée lui tournait le dos, et elle semblait ne jamais vouloir s'arrêter de parler. Elle osait … Elle osait parler de sa mère. Ses propos s’enchaînaient sans suite logique, tous plus stupide les uns que les autres. De quel droit la jugeait-elle ? Qui était-elle pour ça ? Elle ne la connaissait pas, elle ne savait rien d'elle.

    Bientôt, tout sembla disparaître autour d'elle. Il n'y avait plus rien d'autre qu'elle et cette catin qui menaçait la vie de son chevalier, qui la jugeait, qui l'insultait. Elle n'avait aucun droit de parler de sa mère, aucun droit de la juger, et encore moins le droit de menacer Aeron et de le toucher. Elle approchait doucement, n'osant pas attaquer tout de suite, car lui faire faire un faux mouvement pourrait être fatal à Aeron, et elle ne maîtrisait pas encore de sort de soin assez puissant pour réparer une gorge ouverte. Mais le chevalier parvint à reprendre le dessus, après un baiser qui fut sans doute plus désagréable pour Sélès que pour lui. Oui, elle était toujours aussi surprise de sa jalousie dévorante lorsqu'il regardait une autre fille, ou qu'une autre fille le regardait. Elle n'avait cependant ni peur, ni vraiment honte de ce sentiment. Ce n'est que dans ces moments qu'elle se rendait compte à quel point elle tenait à lui … à quel point elle voulait être la seule.

    Elle s'en prit une fois de trop à son chevalier et Sélès profita de la diversion pour enfin lancer son assaut, le regard animé de rage et de rancœur. Elle sortit son imposante épée de son sac pour la planter d'un geste ferme dans le dos de la catin. C'était la première fois qu'elle transperçait quelqu'un. Qu'elle tuait quelqu'un. Cela lui parut étonnamment facile, la lame traversa le corps de la fille comme du beurre, laissant une fontaine de sang couleur sur son ventre et le long de ses jambes.

    – Personne … Ne touche à mon chevalier. Dit-elle d'une voix particulièrement froide et méprisante.

    Elle retira la lame d'un geste sec, et l'humaine s'effondra aussitôt. Sélès espérait qu'elle n'était pas encore morte. Elle capta son regard, elle voulait savoir qui l'avait tuée.

    – Et je t’interdis de parler de ma famille.

    Elle n'acceptait pas d'être jugée, même si finalement, tout ce que cette fille avait pu dire, Sélès l'avait déjà entendu, directement ou indirectement. La discrimination envers les demi-elfes, elle l'avait bien subi, même si elle était à l'abri dans son couvent. Les personnes ne la blâmant pas pour sa race, la blâmait d'être une petite prétentieuse incapable, entretenue par son frère … mais bien souvent, ce que les gens exécraient, c'était justement qu'elle était la combinaison des deux. ''C'est une demi-elfe et elle se fait traiter comme une princesse'', ces deux choses étant parfaitement incompatibles en ce bas monde, rares étaient les humains, les elfes ou même les demis-elfes qui devaient l'apprécier. Tout ça, elle le savait déjà, elle avait simplement choisi de l'ignorer. Elle parvenait parfois à faire comme si elle se moquait de ce que l'on pense d'elle, mais toutes ces critiques était en réalité un véritable moteur pour elle, autant de raisons pour devenir plus forte, pour leur montrer à tous de quoi elle était capable. Elle savait qu'elle y arriverait.

    Rangeant son arme dans son petit sac, elle se désintéressa très vite du cadavre encore chaud de la fille pour porter toute son attention à Aeron qui semblait encore souffrir le martyre. Elle s’agenouilla alors à ses côtés et posa doucement sa main dans son dos, le regard inquiet.

    – Est-ce que ça va Aeron ? Je suis désolée, elle t'a fait du mal … j'aurais voulu intervenir plus vite.

    Mais il semblait n'avoir rien de cassé, si ce n'est son amour propre, sa virilité, et la virginité de ses lèvres. Enfin, ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait embrasser une autre fille, même si ce n'était qu'une illusion d'optique pour la première. Elle n'imaginait pas que ça puisse être son premier, persuadée qu'il avait dû en avoir d'autres, des petites amies.

– J'ai enfermé le Duc dans son bureau, je crois qu'il va avoir besoin de se changer …

    Elle était très fière de lui avait faire peur à se point. C'était la première fois … Qui l'eut crus ?


©Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia édit' by Nika
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Carnet de voyage
Titre: Déserteur
Classe: Combattant
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Aeron Valerius

Aeron Valerius
MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMer 26 Mar - 2:04

Aeron se remettait difficilement de la douleur du dernier coup pris. Le pied fracturé, en comparaison, ce n'était rien. Vous ne vous rendez pas compte, mesdemoiselles, à quel point une douleur là peut être horrible pour un homme. Les larmes aux coins des yeux, Aeron fit signe que ça allait, mais il ne se risqua pas à parler. On aurait pu penser qu'il avait peur de lâcher un "aïe" au milieu de sa phrase, mais non. Il y avait cette peur irraisonnée de finir castré avec une voix suraiguë. Heureusement pour sa fierté, il avait gardé son intégrité physique de ce côté-là. Avec difficulté, en serrant les dents, le blondinet se força à se lever. Une fois debout, la douleur était un peu moins lancinante. Seles indiqua que le duc était enfermé. Parfait, en voilà un qui ne poserait pas problème dans l'immédiat. Les marins resteraient neutres, ne désirant pas s'attirer de problème, et ce, tant que personne ne leur donnerait d'ordre. Des bruits métalliques indiquaient que les Gardes Pontificaux avaient commencé à se battre avec quelqu'un, probablement Asch qui avait disparu sans rien dire. En voilà un qui savait ce qu'il devait faire. Il fallait que les deux fugitifs se dépêchent de se préparer, car d'autres arrivaient déjà. Les chiens du Pontife s'étaient donc divisés en deux groupes. C'était une stratégie normale sur un navire pareil où on risquait sinon d'être surpris par derrière.

La bataille s'engagea donc au milieu du pont, avec Aeron et Seles dos à dos. Leurs adversaires étaient au nombre de quatre, dont un capitaine à l'armure dorée pendant que les autres avaient l'armure verte des soldats non-gradés. Les quelques coups qui s'échangeaient étaient à sens unique. Les gardes testaient les capacités de leurs adversaires. Il ne s'agissait pas des premiers venus, non. Le Pontife avait apparemment envoyé la crème de la crème parmi l'équipage qui les poursuivait. Ils restaient moins forts qu'Aeron ou Seles en un contre un, le blondinet en était sûr, mais là à quatre contre deux et avec l'avantage de l'allonge de leurs armes, c'était une autre histoire. La seule chose qu'Aeron et Seles pouvaient faire pour le moment était de se défendre et chercher une ouverture. Mais leurs adversaires étaient habitués à combattre ensemble. Dès que l'un d'eux avait frappé et était en situation d'équilibre précaire, donc vulnérable, son coéquipier attaquait à son tour. Il restait la solution de charger, mais il fallait pour cela passer entre les hallebardes et réussir à les dévier en même temps, chose qu'Aeron aurait déjà fait en temps normal. Cependant, son esprit essayait d'assimiler toutes les insanités qu'il avait entendues quelques minutes plus tôt. Oui, il se souvenait de tout ce que la chasseuse de prime avait dit, presque par cœur.

Alors comme ça la mère de Seles était une criminelle ? La belle affaire ! Il n'allait pas faire l'erreur de la juger sur sa mère. Malgré tout, Seles avait défendu cette dernière dans ses phrases en tuant la chasseuse de prime. Rah, ce n'était pas le moment de penser à cela ! Il fallait agir. Une ouverture, juste là ! Il n'avait que légèrement dévié la hallebarde de gauche et en profita pour l'attraper par le manche. Un grand coup d'épée dans celle de droite pour la dévier à son tour, puis un coup d'estoc dans le crâne du premier soldat. En voilà un de moins. Le deuxième n'eut pas le temps de se ressaisir. Aeron bloqua son arme en le poussant et le fit passer par-dessus bord. Avec l'armure complète, il risquait de se noyer avant de réussir à détacher toutes les pièces. Le blondinet se retourna pour voir Seles en mauvaise posture. Elle peinait à se défendre et même si elle n'avait pas pris un seul coup, la moindre erreur pouvait mener à la mort. L'avait-elle manipulé comme l'autre fille le disait ? Était-il juste un idiot que la beauté d'une femme faisait obéir ? Quand il songeait à son état devant certaines, il commençait à se poser des questions. Seles lâcha son épée lorsqu'un coup effleura le dos de sa main d'épée, laissant une ligne rouge. La blessure était superficielle, mais un combattant non-expérimenté n'était pas autant accroché à son épée qu'il le devrait, parfois, et c'était valable pour Seles également.

Aeron se secoua. Ce n'était pas le moment de douter. Il se précipita devant Seles et donna un coup d'épée dans le soldat de droite. Le coup l'atteignit au casque, le déstabilisant et le sonnant pour quelques secondes. Il ne restait plus qu'à parer le coup du capitaine et lui planter l'épée dans le coup, le visage ou dans une autre faille de l'armure. Seles le manipulait-il ? Se ferait-il jeter comme une chaussette sale et trouée une fois qu'elle aurait retrouvé son frère ? N'était-il qu'un outil ? Mais pourquoi perdait-il du temps à penser à cela ? Le capitaine avait déjà amorcé son coup. Aeron voyait la hallebarde s'approcher de lui, au ralenti. Son épée s'approchait pour parer mais elle ne serait jamais là à temps. Non, il lui manquait plusieurs centimètres. Comment avait-il pu se déconcentrer en plein combat ? L'hésitation n'avait duré qu'une demi-seconde. Une demi-seconde, dans une vie, ce n'est rien, mais au combat, c'est ce qui peut raccourcir l'espérance de vie de plusieurs dizaines d'années. L’œil du blondinet suivit la pointe qui se dirigeait vers lui. Il la vit percer le cuir et la peau là où il n'avait aucune armure lourde, au niveau du ventre. Le capitaine avait bien réagi à l'hésitation de son adversaire, le blondinet ne pouvait que le reconnaître. La main du déserteur s'empara de la hampe de l'arme pour qu'elle ne bouge plus. Elle n'était pas enfoncée au maximum, mais c'était surtout pour empêcher l'homme en armure de la retirer pour frapper à nouveau. Pendant une courte seconde pendant laquelle Aeron donnait un coup d'estoc avec son épée, la douleur ne parvint pas au cerveau. Tout semblait aller si lentement. Au moment où l'épée entra en contact avec le fond du casque, après être passée au travers du crâne du capitaine, elle vint, tandis que la pointe s'enfonçait un peu plus.

La pointe de douleur fit s'agenouiller à nouveau le jeune homme. Cette fois, ce n'était pas un réflexe d'homme mais bien d'être humain de manière général. La douleur et le choc de la blessure lui avait pris une part de ses forces et il ne s'y était pas attendu. Son organisme s'affolait pour savoir pourquoi il y avait une hémorragie et  pour tenter de l'endiguer. Le blondinet se releva malgré cela presque aussitôt en poussant un râle de douleur et de colère. Cette colère était plus contre lui-même que quiconque d'autre mais cela était un détail. Il lui restait un adversaire... adversaire qui s'écroulait sous les coups d'épée de Seles qui avait repris son arme. Elle se tourna alors vers Aeron d'un air mi-affolé, mi-intrigué. Elle savait elle-même qu'en temps normal, il n'aurait pas pris ce coup, il l'aurait dévié. Elle posa ses armes et voulut utiliser ses sorts de soin sur la blessure mais Aeron la repoussa plus violemment qu'il ne l'aurait voulu et la rouquine trébucha sur un cadavre pour s'étaler tout du long sur le pont. Marmonnant des excuses, il se dirigea vers la position d'Asch pour l'aider. Pourquoi avait-il refuser les soins ? Non, il ne voulait pas les refuser éternellement, juste se précipiter au secours de celui qui se battait encore. Mais au fond de lui, peut-être avait-il perdu une part de la confiance qu'il vouait à Seles ? Pourquoi ? A cause des dires d'une chasseuse de prime ? Cela n'avait pas de sens. Il allait se faire soigner dès qu'ils auraient un moment de calme, il le savait.

Asch les rejoignit, ayant vaincu ses propres adversaires. Il railla Aeron sur la blessure de celui-ci, mais le blondinet n'était pas d'humeur à rire.

- C'est pas le moment ! Tu vas prendre le commandement de ce navire et lui faire faire demi-tour. Vous retournerez vers Altamira. Je ne peux pas te faire confiance, Asch, pas au point de te laisser nous suivre. Donnes-moi ta parole que tu partiras d'ici et ne cherchera pas à nous suivre !

Le rouquin fut surpris, mais ne se permit pas de contredire Aeron. Il donna sa parole, même s'il exprima clairement le fait que ce qu'il ferait une fois hors de leur vue ne regardait que lui. Tant qu'il ne les suivait pas, cela convenait à Aeron qui prépara aussitôt une barque. Sa blessure pissait le sang mais il l'ignorait. Son corps l'avait anesthésié, il ne ressentait plus vraiment la douleur. L'adrénaline était la seule chose qui le faisait marcher, dans son état. Seles semblait bouder et pour de bon. Qu'elle boude ! Il y avait des choses plus urgentes ! Au moins, elle ne lui ferait pas perdre la tête pendant ce temps-là. Après tout, si elle savait mieux se battre, il n'aurait pas été blessé. C'était injuste de penser cela, mais il n'était pas vraiment en état de réfléchir. Une fois dans la barque sur l'eau, Seles le rejoignit sans un mot. Peut-être attendait-elle qu'il s'excuse pour le soigner. Lui s'en fichait royalement, il était concentré sur une seule tâche : ramer. Garder les idées claires devenait de plus en plus difficile. Ramer, encore ramer. La rouquine face à lui décocha une remarque acide, mais il ne la comprit pas. Pourquoi ? Il n'avait pas été blessé aux oreilles, pourtant. Ramer, encore ramer, encore. Il en était à combien ? Vingt coups de rames ? Il voyait la terre depuis le début et s'en approchait mais il lui faudrait peut-être une dizaine de minutes pour atteindre la face sud du continent où se trouvaient la Tour du Salut, Ozette, et bien d'autres endroits.

N'obtenant aucune réaction à sa réflexion, Seles sembla se vexer encore plus, mais Aeron ne le remarquait pas, pourtant il la regardait, cette tache rousse dans son champ de vision. Attendez, une tache rousse ? Mais, oulà ! Le monde bascula d'un coup. Le ciel bleu était face à Aeron. Avaient-il chaviré ? Non, il n'était pas dans l'eau. Le ciel bleu devint noir, totalement noir. C'est alors qu'il comprit qu'il s'était simplement écroulé en perdant connaissance. Il avait cru entendre un cri pendant ce temps, mais difficile à dire, vu qu'il n'arrivait pas à entendre quoi que ce soit l'instant d'avant. Il était là, dans le noir, flottant dans le vide. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? La blessure ? Peut-être avait-il perdu trop de sang. Il faut dire qu'à s'agiter sans même bander la plaie, il fallait être stupide. Ça oui, pour être stupide, il l'avait été. Quelles erreurs de débutant il avait fait ! D'abord se déconcentrer pendant le combat, puis ça! S'il décédait de cette blessure, il n'aurait eu que ce qu'il méritait ! En attendant, il était là à dériver. Un paysage était devant lui. C'était une ville sans nom, sans identité. Une ville imaginaire, qui n'avait jamais existé. Seles était là, à une certaine distance. Elle semblait un peu plus jeune, peut-être de deux ou trois ans. Une femme adulte était devant elle, face à une autre. Derrière cette dernière se trouvait Zelos Wilder, lui aussi un peu plus jeune. La femme qui devait être la mère de Seles avait un poignard avec lequel elle assassina la mère de Zelos. Tout était fait dans le silence le plus total, ce qui était encore plus glauque que s'il avait entendu les bruits.

Seles se mit à marcher vers Zelos. Ce dernier était tombé à genoux et pleurait toutes les larmes de son corps en fixant le spectacle, horrifié. Cela n'avait pas de sens ! Mylene Wilder était mort alors que les enfants étaient bien plus jeunes que cela ! Aeron ne se souvenait pas des détails, ni du meurtrier. Pourtant il restait là à observer la mère de Seles s'acharner sur le cadavre, éclaboussant Zelos et Seles de sang pendant que cette dernière prenait Zelos contre lui. Zelos s’agrippa avec un désespoir évident sur le visage. Sa sœur devenait son seul pilier et il ne regardait pas le visage de celle-ci. Sur ce visage, Aeron voyait un sourire. Ce n'était pas le sourire d'une petite fille innocente, non. C'était le sourire victorieux de celle qui obtient ce qu'elle désire. Elle leva la tête vers Aeron et tendit la main vers lui avant de lui faire signe de venir vers elle. Elle semblait presque se retenir de rire alors que les jambes d'Aeron ne lui répondait plus et le faisait marcher vers cet ange de mort éclaboussé de sang. Entre eux se dressait une fosse remplie de pointes, mais il marchait, encore, pas après pas, inexorablement. Son pied ne trouva alors que le vide pendant qu'il basculait et tombait dans le vide. Non, ce n'était pas possible, Seles n'était pas comme ça, l'âge de ceux qu'il avait vus ne correspondait pas. Non, il ne devait pas croire tout cela. Les pointes qui se rapprochaient de lui voulaient lui dire le contraire, comme des murmures qui se glissaient dans ses oreilles. Brusquement, il se redressa et heurta de son front celui de Seles.

Il était réveillé, sur du sable. Des grognements dans son sommeil avait dû alerter Seles et il s'était réveillé en sursaut. Seles... Elle était son amie sincère, non ?
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Carnet de voyage
Titre: Poupée Brisée
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Sélès Wilder

Sélès Wilder
MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMer 26 Mar - 13:33


Sélès Wilder

Little fox



    Une lutte acharnée s'était lancée sur le navire assiégé, car hélas, le plan d'Aeron ne semblait pas avoir suffi à stopper les gardes, pas tous en tout cas. Après une brève préparation psychologique, la petite rouquine s'arma de son épée ainsi que de son bouclier, prête à en découdre et à donner le meilleur d'elle-même dans cette bataille. C'était son premier affrontement en situation réelle depuis son entraînement, c'est le moment de voir si ça avait porté ses fruits. Et comme qui dirait, il n'y a rien de mieux que d'apprendre sur le tas ! Elle n'avait pas encore remarqué le malaise d'Aeron, il s'était relevé de sa douleur fracassante sans lui adresser ni un regard, ni un mot, mais elle était elle-même bien trop préoccupée par l'approche des ennemis pour le remarquer. Elle se battait donc avec acharnement, confiante, c'est son désir de rendre Aeron fier d'elle qui la poussait à se surpasser. Si elle savait aussi bien se débrouiller aujourd'hui, c'était bien grâce à lui, il faut dire qu'il était toujours un bon professeur. Bien sûr, elle avait encore de grosse lacune non négligeable, si bien qu'elle se retrouva très vite en mauvaise posture. Il paraît que la meilleur défense, c'est l'attaque, et elle ne pouvait pas être plus d'accord à cet instant, où elle était réduite à seulement parer les coups, cachée derrière son gros bouclier. Elle n'avait pas le temps de placer un seul coup, ni estoc, ni sort, et lorsqu'elle tenta de reprendre le dessus, son adversaire attaqua en même temps, et elle eut si peur de se faire trancher la main qu'elle en lâcha son épée ma mégarde.

    Son brave chevalier reprit la relève pour la sauver, ce qu'elle considéra comme un échec, malgré toute la gratitude qu'elle pouvait lui porter. Elle s'efforça de se ressaisir au plus vite, reprenant les armes alors qu'Aeron s'occupait du plus gros morceau, le capitaine, elle, elle allait s'occuper du dernier sous-fifre, plus remontée que jamais. Elle attaqua en y mettant tout ce qu'elle avait, avec beaucoup de hargne, mais pas inconsciemment. Cette fois, elle ne devait pas laisser son adversaire l'attaquer, elle devait être rapide, ce qui n'était pas son point le plus fort étant donné l'équipement qu'elle avait choisi. C'est qu'une rapière aurait été plus appropriée pour une petite demoiselle comme ça, mais que voulez-vous … C'est un bourrin dans l'âme, et son exsphère l'aidait bien à manipuler ces lourdes armes. Le chevalier qui lui faisait face semblait encore plus pataud qu'elle, dans son armure trop grosse et trop lourde. Elle n'eut pas trop de mal à trouver les failles de cette armure d'ailleurs, et armure ou pas armure, un mini-métore plus tard et son ennemi était cuit, K.O, à terre.

    Un cri d'Aeron attira alors son attention, et le voyant blessé, elle se précipita vers lui juste après qu'il en ait fini avec l'adversaire qui lui avait fait cela. Elle était arrivée trop tard, si elle avait été plus rapide, elle aurait pu lui éviter ça ! Elle avait beau être parvenue à se débarrasser d'un adversaire seule, ce combat était pour elle un échec total, car elle avait obligé Aeron à intervenir pour l'aider, et c'était peut-être ce qui l'avait déconcentré. Elle connaissait bien son chevalier maintenant, et il s'était fait blesser bêtement … L'avait-il fait exprès ? Non, pourquoi aurait-il fait cela ? Inquiète de voir tout ce sang se déverser, elle interpella son ami d'une voix particulièrement soucieuse en s'approchant, mais elle n'eut même pas le temps de l'atteindre qu'il la poussait avec une violence surprenante, la faisant trébucher en arrière sur un des cadavres qui jonchait le sol. Sonnée, plus par la surprise du geste que par une quelconque douleur qu'elle ait put ressentir en tombant – de toute façon, elle ne s'était pas cognée et le cadavre avait amorti la chute – elle ne se releva pas tout de suite, fixant Aeron de ses grands yeux azurs emplis d'incompréhension. Il s'excusa tout juste en marmonnant, préférant retourner auprès de Asch pour donner ses dernières directives. Toute trace de galanterie avait clairement disparu en effet !! Mais cela ne la mit pas en colère tout de suite, non, dans un premier temps, elle ressentit une grande culpabilité. Elle n'avait pas été à la hauteur, c'est vrai, c'était à cause d'elle qu'Aeron s'était fait blesser, elle en était certaine … Mais elle aurait au moins voulu pouvoir se racheter. Mais le comportement du blondin était étrange, il semblait avoir radicalement changé d'un coup. Habituellement, il l'aurait tout de suite aidée à se relever en se confondant en excuses, habituellement, il ne l'aurait PAS poussée du tout !

    Elle finit tout de même par se relever en époussetant ses vêtements de quelques revers de main, prenant peu à peu une petite moue contrariée. Elle était peut-être en tort, mais il n'avait pas à la pousser comme ça ! On ne pousse pas une petite lady. Qu'est-ce qu'il lui avait prit, franchement ? Elle le sermonna du regard, quelque chose qu'il ignora royalement, et elle se résigna à le suivre en silence jusqu'au canot de sauvetage. Elle était contrariée par le geste de son chevalier plus si servant que ça, mais aussi en colère qu'il se laisse ainsi aller, avec une plaie qui était en train de le vider de son sang. Il entreprit même de ramer comme ça, dans son état ! Ce garçon était complètement fou, et elle ne comprenait absolument pas ce qui pouvait bien lui prendre … Était-ce à cause de ce qu'avait dit cette fille ? A cause de ce qu'elle avait dit sur sa mère … ? Il la détestait parce qu'elle était la fille d'une meurtrière ? Il n'était pas si différent des autres finalement … Tout le monde la jugeait pour les méfaits de sa mère.

    – Tu comptes vraiment ramer comme un idiot jusqu'à ce que tes tripes sortent de ton ventre ? Lança-t-elle d'un ton sec.

    Et voilà que monsieur continuer de l'ignorer, ce qui l'agaça au plus au point ! Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle lui avait fait pour qu'il soit comme ça ? Elle ne comprenait pas ! Monsieur avait ses humeurs, ça y est, il a ses règles ou quoi ? Oui bon ça va, elle savait bien que ça ne marchait pas comme ça pour les garçons. Mais tout de même, c'était à se poser des questions ! Techniquement il perdait quand même du sang, beaucoup de sang, c'était peut-être pour ça. Son inquiétude ne cessait d’accroître sa colère, mais le jeune homme n'eut pas l'occasion de donner beaucoup de coups de rame avant de s'effondrer comme une petite loque. Il bascula en arrière, et Sélès eut tout juste le temps de se redresser pour le retenir par le bras, de peur qu'il ne se cogne la tête. Il n'avait pas besoin d'un traumatisme crânien en plus de tout ça.

    – Aeron !! S'exclama-t-elle, inquiète.

    Elle le ramena vers elle, cala la tête du jeune homme contre son épaule, le laissant s'étendre en restant derrière lui, afin de le garder légèrement redressé contre elle. Elle porta alors sa main juste au dessus de la plaie sanguinolente de son chevalier afin d'exécuter un sort de soin dans la plus grande concentration. Elle parvint à réparer le plus gros des dégâts jusqu'à ce que le sang cesse de couler.

    – Espèce d'idiot ! Tu n'as pas intérêt à me lâcher ! Le menaça-t-elle d'une voix chargée d’émotion.

    Elle se mit alors aux rames après avoir installé son ami dans un coin et força sur ses petits bras pour les conduire jusqu'à la plage un peu plus loin. Elle n'avait aucune idée d'où ils étaient, ni d'où ils allaient … mais son principal objectif était d'atteindre la terre ferme pour prendre soin d'Aeron jusqu'à son réveil. Elle ne pouvait pas le laisser mourir comme ça ! Elle ne le permettrait pas.

    Elle avait les bras en bouillie et tout engourdis, mais ils arrivèrent tant bien que mal jusqu'à la plage. Elle sauta dans l'eau et usa toutes ses dernières force pour tirer la barque jusque sur le sable. Puis vint le moment de sortir Aeron. Là encore, elle dût y mettre du sien pour le soulever et le traîner hors de la barque, se vautrant d'ailleurs vers lui dans l'eau, qui heureusement ne lui arrivait pas au-dessus de la cheville à cet endroit. Elle traîna ensuite le blond jusqu'au sable sec, se concentrant de nouveau sur son sort de soin pour refermer la plaie qui s'était à nouveau ouverte pendant sa manœuvre musclée. Elle y gaspilla beaucoup de mana, mais à terme, il ne restait plus qu'une légère cicatrice rosée.

    – Aeron, réveilles-toi, s'il te plaît, réveilles-toi !

    Son souffle était très léger, sa poitrine se levait à peine, si bien qu'elle vérifia à plusieurs reprises s'il respirait toujours. Elle était en train de se préparer psychologiquement à l'idée qu'elle devrait peut-être lui faire un massage cardiaque et du bouche à bouche, bien que ça ne serait pas très utile si le problème venait du sang qu'il avait perdu. Mais le jeune homme se mit à remuer et à marmonner, alors elle se pencha au dessus de lui pour voir s'il allait se réveiller, et c'est à ce moment-là qu'il se redressa pour heurter violemment son front, tout comme elle ce matin. Elle bascula légèrement en arrière et se massa le front avec un petit air renfrogné, ne lui en tenant cependant pas rigueur. Ses grands yeux bleus se voilèrent très vite d'inquiétude et elle s'enquit aussitôt de l'état de son camarade.

    – Aeron, est-ce que ça va ? Comment tu te sens ?!

    Sa voix était encore chargée d’inquiétude, tout comme son regard. Mais lorsqu'elle fut rassurée de son état, elle changea du tout au tout. Elle fronça soudainement les sourcils en une moue contrariée, et sa main claqua la tête d'Aeron, pas assez fort pour lui faire le moindre mal sérieux, mais assez pour faire un certain bruit sévère.

    – Idiot !! Pourquoi tu t'es entêté comme ça ? Pourquoi tu as refusé que je te soigne !? Tu m'as fais peur ! J'ai cru que je n'allais plus pouvoir te soigner, que ça allait être trop tard ! Crétin! Ne refais plus jamais ça !

    La colère de sa voix était nettement voilée d'une certaine détresse, une inquiètude palpable qui l'avait visiblement bouleversée.

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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMer 26 Mar - 21:30

Comment il se sentait ? C'était une bonne question ! Il était fatigué, c'est ça, mais pas la fatigue que l'on ressent parce qu'on n'a pas assez dormi, non. C'était un autre genre. Un médecin lui aurait simplement dit qu'il était anémique à cause de la perte de sang, mais là, le blondinet n'était pas vraiment en état de faire toutes les conclusions seul. Au final, il ne put dire qu'une chose simple sur son état :

- Je... Je suis en vie.

Et sur ces mots elle s'enflamma et se mit à lui hurler dessus et le taper. Oui, il avait été un parfait crétin et oui, il aurait dû la laisser le soigner. Le reste de la phrase lui fit mal au cœur. Bien sûr il n'avait pas réellement cru que Seles voulait le manipuler ou était malintentionnée, non. Mais malgré tout, ces doutes qui étaient à la frontière de son esprit lui semblaient tellement ridicules, d'un coup. Il fit un effort pour sourire et prendre une allure rassurante.

- Tu n'as pas à t'inquiéter, regarde, je vais très bien. Je suis solide comme un roc !

Il disait ça d'un air rassurant en tapotant doucement le dessus de la tête de Seles. D'un bond, il se dressa sur ses pieds et se dirigea vers la barque, se proposant de ramer jusqu'à la fin du voyage. Il n'eut pas le temps d'arriver à la barque qu'il tomba en avant, raide, sans un mot et dans un bruit mat.  Son visage se trouvait dans le sable et Seles le fit se retourner aussitôt dans un autre cri inquiet. Les yeux du blondinet se rouvrirent juste à temps pour voir arriver une gifle.

-Eh, tu essaies de m'achever ?

Bien sûr que non mais Aeron espérait que la blague la ferait sourire... raté ! Il prit une autre gifle et Seles s'éloigna, probablement pour passer ses nerfs. Le garçon croisait les doigts pour qu'il ne l'ait pas faite pleurer. Mais qu'est-ce qui lui arrivait ? La situation était incontrôlable. Seles allait mal et ce n'est pas qu'elle avait changé, non. C'est lui qui avait changé. Il savait bien que cette fille sur le bateau avait probablement dit tout ça en l'inventant, mais certaines choses sonnaient vraies malgré tout. Pourquoi aurait-elle parlé de la mère de Seles, sinon ? Après tout, Aeron avait parlé de sa famille, il avait tout révélé à Seles. Il s'était ouvert à elle, sans retenue. De son côté, Seles n'a jamais vraiment parlé d'elle. Elle restait là, à garder ses secrets. Si elle cachait des secrets comme ça, que cachait-elle d'autre ? Pourtant il avait confiance en elle, alors pourquoi au fond de lui n'arrivait-il pas à lui faire confiance de manière instinctive, comme c'était le cas avant ? Ce n'était pas elle qui avait changé, c'était lui. Par le simple fait qu'il l'aime autant, le fait qu'il apprenne des choses sur elle de la bouche d'autres personnes lui faisait bizarre. Non, toutes ces choses qui peuvent être gênantes, privées, il voulait les apprendre de la bouche de Seles, que ce soit dans une semaine, un mois ou un an... si elle ne le laissait pas tomber quand elle retrouverait son frère. Après tout, son frère est ce qu'elle a de plus précieux depuis toujours. Aeron, lui, était en seconde place au moins.

Le jeune homme s'agenouilla dans le sable. Il s'en voulait d'être aussi stupide. Il donna un grand coup de poing dans le sable. Le sable ne lui avait rien fait, mais c'était la seule chose qu'il pouvait frapper pour se défouler sans se faire mal. Il frappa encore et encore et encore, tassant le sable. Quelque chose arrêta brusquement son poing et le sang se mit à couler. Ce n'était rien de comparable à sa blessure, juste une égratignure. Un caillou se trouvait là. Aeron pesta en se levant et donna un grand coup de pied dedans... pour trouver une trop forte résistance et il se fit mal aux orteils qui tapèrent au fond de sa botte. La caillou était un récif enterré. Décidément, même la nature le punissait de son manque d'intelligence. Il leva le poing blessé, regardant le sang couler à petites gouttes... Voilà que Seles n'était pas là pour arrêter l'hémorragie. Il fallait trouver des bandages dans les sacs. Plongeant sa main intacte pour éviter de mettre du sang partout, il chercha de quoi faire un bandage, mais une tape sur la tête l'arrêta. Il se retourna, tendu, la mâchoire serrée. Des mains prirent son poing blessé et le soignèrent. Se relevant un peu trop brusquement pour son corps fatigué, Aeron chancela mais s'accrocha à Seles. Il la serra dans une douce étreinte et s'excusa :

- Je suis désolé, Seles. Je suis stupide. Merci encore pour tout, pour me guérir, pour t'occuper de moi... pour simplement être toi. Est-ce que tu accepteras de me supporter encore un peu en attendant qu'on retrouve ton frère ?

Aeron resta là, à attendre la réponse. Il gardait Seles contre lui. Avait-il peur de la perdre ? Oui, peut-être un peu, mais c'était surtout qu'ils n'avaient pas eu de moment de tendresse depuis un moment. Ils s'étaient un peu amusés dans la cabine la veille au soir, mais il s'était passé tellement de choses, ces derniers jours. Les moments comme celui qu'ils partageaient maintenant étaient magique à ses yeux. Oui. Il n'y avait aucun doute. Quelles que soient les intentions de Seles, Aeron les suivraient jusqu'en enfer, s'il le fallait. Seles Wilder, vous avez un chevalier bien dévoué dans l'amour qu'il vous porte !
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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeJeu 27 Mar - 14:01


Sélès Wilder

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    Voilà que son chevalier jouait les petits malins maintenant, se moquant presque d'elle et de l'inquiétude qui pouvait la saisir, avec son petit sourire de gerbille – oui, les gerbilles sourient, je sais, c'est un comble. Il ne s'excusa même pas, le bougre ! Décidément, il avait vraiment perdu toute trace de galanterie ou même de correction depuis ce matin. Elle eut une petit moue boudeuse alors qu'il se relevait, l'air de rien, et elle resta à genou un instant en le regardant s’éloigner. Mais monsieur ne fit pas le malin très longtemps, et s'effondra en avant comme une loque, le nez dans le sable.

    – Aeron ! S'affola à nouveau la rouquine, en se précipitant vers lui.

    Elle le retourna pour le mettre sur le dos afin de pouvoir juger de son état, de peur aussi qu'il ne s'étouffe dans le sable. Elle l’appela de sa petite voix paniquée en voyant qu'il avait les yeux fermés et le secoua même légèrement. Et avec son état, il s'était proposé de ramer ? Ce garçon était décidément incorrigible ! Impossible … Vraiment. Et son inquiétude la poussa une nouvelle fois à le frapper, et sa main abattit sur son épaule, cette fois. Bien sûr, elle ne voulait pas lui faire mal, alors elle n'allait pas le gifler au visage ! Non, c'était juste histoire de lui communiquer sa frustration, et d'essayer de lui faire comprendre à quel point il pouvait être stupide parfois.

    Et dans son état, monsieur trouvait encore le moyen de plaisanter, de faire le malin, mais la petite Sélès était bien trop inquiète et frustrée pour rire, non, il avait failli mourir, ce n'était pas drôle … Qu'aurait-elle fait sans lui ? Qu'aurait-elle fait si elle n'avait pas réussi à le soigner ? Certes, elle n'aurait jamais su comment retrouver son frère, mais ça, c'était bien secondaire ! Elle devait tellement à Aeron pour l'avoir sauvée et protégée pendant ce voyage, pour avoir pris tant soin d'elle … Oui, elle lui devait la vie, et elle n'aurait jamais de la sienne pour lui renvoyer la pareille.

    Elle s'éloigna un instant d'un pas nerveux, tentant de faire passer sa frustration en se dégourdissant les jambes. Mais à peine fut-elle éloignée pour respirer l'air frais du large qu'Aeron se débattait contre le sable. Elle le regarda faire un instant, se demandant si c'était à cause d'elle qu'il était dans cet état … Enfin, à cause de qui d'autre ? Elle devait forcément être impliquée, mais était-ce à elle qu'il en voulait ? Était-ce à elle qu'il pensait en malmenant le sable ? Allons, allons, Aeron n'était pas comme ça … Enfin si, il était tout à fait comme ça, mais pas avec elle. Elle avait pu le voir dans de véritables colères noires, la violence dont il faisait preuve dans ces cas-là, ce qui contrastait parfaitement avec l'habituelle douceur qu'il lui portait toujours …

    Il s'était maintenant lancé dans un combat acharné contre un caillou, et visiblement, c'est le rock qui l'emporta haut la main. Elle s'approcha alors doucement du blondinet, alors qu'il semblait s'affoler tout seul. Elle lui donna un petit coup sur la tête pour manifester sa présence, et prit doucement sa main blessée pour le soigner. Elle n'avait plus beaucoup de mana, elle maîtrisait décidément très mal ses sorts de soin, mais c'est en pratiquant qu'elle pourrait s'améliorer … La main d'Aeron fut totalement guérie, et son adorable idiot de chevalier se releva à nouveau, et le voyant chanceler, elle se colla doucement à lui pour le maintenir debout. Elle voulait être là pour lui, elle voulait lui montrer qu'elle aussi elle pouvait l'aider, le protéger et prendre soin de lui. Que ce n'était pas à sens unique … Il en profita alors pour la prendre dans ses bras, mais la rouquine ne lui rendit pas son étreinte tout de suite.

    - Je suis désolé, Seles. Je suis stupide. Merci encore pour tout, pour me guérir, pour t'occuper de moi... pour simplement être toi. Est-ce que tu accepteras de me supporter encore un peu en attendant qu'on retrouve ton frère ?

    Elle colla alors son front contre son torse, frottant doucement sa petite tête contre lui en enroulant enfin ses bras autour de la taille de son chevalier. Elle le serra assez fort, prenant cependant garde à ne pas lui faire mal, et profita un instant de l'étreinte, les yeux fermés. Elle n'aurait jamais pensé pouvoir tenir autant à quelqu'un d'autre que son frère. Aeron faisait partie de sa vie à présent, finalement, elle n'avait jamais vraiment connu la vie extérieure sans lui, si ce n'est lorsqu'elle était petite, et encore … pour ce qu'elle pouvait sortir. Avant d'arriver à l'abbaye, sa mère la gardait constamment à la maison, à cause de sa santé fragile. Oui, elle imaginait très mal sa vie sans Aeron à présent.

    – J'espère que toi, tu me supporteras jusque-là … Et bien après ça.

    Elle se serra un peu plus puis relâcha la pression tout en gardant ses bras autour de lui. Elle releva alors la tête pour plonger son regard dans le sien. Elle semblait clairement inquiète pour lui, et pour ce qu'il se passerait pour eux dans le futur … Que se passera-t-il, quand elle aura retrouvé Zelos ? Après ça, ils seront toujours fugitifs, tous autant qu'ils sont … Trouveront-t-il un endroit où se cacher ? Sélès n'avait pas vraiment envie de se cacher, elle voulait se battre.

    – On fait une bonne équipe, tu ne trouves pas ? Ça serait bête de nous séparer. Je sais que je ne suis pas facile à vivre, je suis désolée … mais je n'aurais pas assez de temps d'ici que l'on retrouve mon frère pour payer toutes les dettes que j'ai envers toi.

    Elle lui adressa un sourire doux, puis attrapa son poignet pour mettre le bras de son chevalier sur ses petites épaules graciles de poupée, le tenant par la taille de l'autre main pour l'aider à marcher.

    – Donc maintenant tu vas rester tranquille et me laisser faire pour une fois. Dit-elle avec son petit air autoritaire en le faisant aller jusque dans la barque, où elle l'aida à montrer.

    – Je vais ramer et toi tu vas te reposer. Il faut juste que tu me dise par où on va, parce que j'ai pas la moindre idée d'où on peut être …

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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeDim 6 Avr - 19:02

Payer sa dette ? Comment ça, payer sa dette ? Si elle savait à quel point elle l'avait sauvé dans un autre sens. Mais là il était difficile de parler. Il fallait qu'il reprenne des forces, d'abord. Aeron accepta l'aide de Seles pour aller jusqu'à la barque et s'y allongea en pliant les jambes pour laisser de la place à Seles. Elle put alors prendre les rames et commencer à les faire avancer. Aeron, une fois posé, parvint à parler sans s'essouffler :

- Suis la côte vers l'ouest, par là. Et... Tu n'as aucune dette envers moi, Seles. Tu m'as sauvé bien plus que tu ne l'imagines. Avant de partir avec toi, j'étais lâche. J'ai refusé d'exécuter des ordres mais je ne me suis jamais dressé clairement contre ce qui me rebutait. Même maintenant, il y a des choses qui me font perdre mes moyens et je reste comme un idiot sans savoir quoi faire. Tu es celle qui me donne le courage d'affronter tout ça.

Seles se taisait, probablement concentrée sur la tâche manuelle. Parler en même temps l'aurait essoufflée. Aeron la regardait pendant que le regard de la rouquine restait dans le vague. A quoi pouvait-elle penser, maintenant ? A son passé ? Aeron s'était ouvert à Seles sur son passé mais la jeune fille ne lui avait pas dit grand chose sur elle. Sa mère aurait tué celle de Zelos Wilder ? Difficile à croire, pourtant Mylène Wilder a bien été assassinée. Comment cela s'était-il passé ? Comment est-ce que Seles avait vécu tout ça ? Et pourquoi est-ce que sa mère aurait fait ça ? Les mots de la chasseuse de primes tournait encore et encore dans la tête du blondinet. Que devait-il penser ? Seles n'était pas une manipulatrice mais pourtant, l'amour que le jeune homme lui portait lui faisait peur. Oui, il donnerait sa vie pour elle s'il le fallait. Seles le manipulait-il inconsciemment ? Peut-être.

Après tout, les filles ont toujours asticoté et manipulé le jeune homme, et ce même avant sa puberté. Seule une certaine blondes aux cheveux extrêmement longs ne l'avait pas manipulé, dans son enfance. Pourtant elle était celle qui lui était destiné, à entendre leurs parents. Il se souvenait de toutes. Maria, qui se servait de son sourire enjôleur pour lui demander tout et n'importe quoi, Eline, qui l'avait obligé à se faire passer pour son compagnon... à huit ans. Cela en avait fait rire plus d'un, mais pas le père d'Aeron qui avait considéré cela comme un outrage. La famille de la jeune fille n'avait pas assez d'influence pour être jugée intéressante. Oui, quand on n'y repensait, avant Seles, il n'y avait que deux filles qui ne l'ont pas manipulé. Helena et Victorica. Maintenant, il y avait Seles. Le manipulait-elle ? Consciemment, non, mais peut-être que sans s'en rendre compte, elle se servait de lui comme d'un outil et le jetterait une fois son frère rassurant retrouvé. Ce qu'elle disait indiquait le contraire, mais qui peut savoir ce que réserve l'avenir ? Lui faisait-elle autant confiance qu'à son frère ?

- Seles... Qu'est-ce qu'il s'est passé avec... ta mère ?

A peine les mots avaient-ils quitté les lèvres du jeune homme qu'il regretta ce qu'il avait dit. Seles avait arrêté de ramé sous la surprise, puis avait repris, d'abord sans rien dire, mais ses yeux reflétèrent une telle tristesse que le cœur du blondinet se serra. Pourquoi avait-il besoin de le savoir ? Pourquoi avait-il encore besoin de poser des questions alors qu'il avait déjà la chance de l'avoir pour compagne de voyage ? Quel crétin, décidément ! Il n'arrivait pas à se contenter de ce qu'il avait. Il hésitait maintenant à se rétracter, à dire que ça n'avait pas d'importance mais de quoi aurait-il l'air ? Et surtout, comment le prendrait-elle ? Il resta donc là, à la regarder, et à se sentir tellement triste qu'il en était à maudire sa faiblesse qui l'empêcher de se relever et la prendre dans ses bras. Être un peu faible et tomber sur le sol n'était pas dangereux, mais dans l'eau, c'était quand même à éviter. Maladroit comme il l'était pour le moment, il serait même capable de les faire chavirer. S'il ne pouvait pas la prendre dans ses bras, il pouvait encore lui tenir la main. C'est en pensant cela qu'au moment où Seles inspira profondément, apparemment prête à répondre, par un refus, une histoire ou autre chose, qu'il tendit le bras pour essayer d'atteindre une des mains en mouvement de la rouquine.
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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeLun 7 Avr - 17:26


Sélès Wilder

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    Juste un peu de courage face à l'adversité, voilà tout ce qu'elle lui avait donné ? Et il trouvait que cela payait sa dette, alors qu'elle lui devait la vie et bien plus encore ? Oui, elle lui devait plus, bien plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Et il aurait beau lui répéter tout ça, car ce n'était pas la première fois qu'il la remerciait d'être ''simplement là'', elle se sentait inutile. Aujourd'hui, c'est elle qui devait le porter, prendre soin de lui, le soigner et assurer leur déplacement. Elle se sentait déjà un peu moins futile, elle ne servait plus qu'à décorer au moins. Elle resta donc murée dans un profond silence, songeuse. Elle ne regardait pas Aeron, ni rien d'autre en particulier. Son regard était perdu quelque part à dans l'horizon, ce qui l'aidait à se concentrer sur sa tâche à accomplir. Ce n'était pas très facile pour ses petits bras graciles, elle n'était pas habituée à un tel effort répété qui plus est. Elle s'efforçait de contrôler sa respiration au mieux, alors qu'un feu interne venait doucement picoter ses muscles et ses poumons.

    - Seles... Qu'est-ce qu'il s'est passé avec... ta mère ?

    La demoiselle s'arrêta un instant, tétanisée par cette sombre question. Elle crut sentir son coeur faire un bon dans sa poitrine, et cette pause minuscule lui permit de reprendre quelques forces. Elle reprit cependant vite sa tâche, alors que ce sentiment de colère si familier envahissait peu à peu son être. Elle était un peu surprise qu'il ne sache déjà pas tout sur sa mère, car en générale, les soldats qui venaient à l'abbaye se transmettaient vite l'information, que le premier avait entendu des prêtres, puis avait fait circuler à tous ceux qui avait pris la relève. Elle était donc persuadée, depuis tout ce temps, qu'Aeron savait et l'avait acceptée ainsi. Qu'il l'avait acceptée en tant que Sélès, et non en tant que fille de meurtrière … fille de l'assassin de la mère de l'élu. Mais il ne savait pas les détails, et il voulait savoir … Pourquoi ? Pourquoi avaient-ils tous besoin de connaître ces détails morbides au sujet de mère ? Personne n'était donc capable de considérer que ça avait pu être une femme comme les autres, qui l'avait aimée et protégée plus que quiconque ? Un goût amer vint envahir la bouche de la rouquine, qui commença à se dire qu'Aeron n'était finalement pas si différent des autres. Lui aussi, il allait a juger pour les fautes de sa mère, lui aussi, il allait la juger pour l'amour qu'elle portait malgré tout à sa génitrice.

    La petite demoiselle était en colère, tellement en colère, comme à chaque fois que l'on évoquait sa mère. Elle crispa d'ailleurs légèrement la mâchoire, tentant de se concentrer sur le feu qui endolorissait ses muscles et ses poumons pour penser à autre chose qu'à la colère et l’amertume. Elle était légèrement essoufflée, et ce n'était pas à cause de l'effort, pas totalement. Elle s'efforça alors de ramer avec plus de détermination, comme si elle pouvait ainsi fuir la question. Mais voilà, Aeron était dans la barque, alors à moins de se résigner à l'abandonner aux requins, elle n'allait pas pouvoir le distancer de sitôt.

– Je pensais que tu savais. Tous ceux qui viennent à l'abbaye savent. Répondit-elle finalement, d'une voix sèche.

    Elle imposa un nouveau silence assez lourd, le visage fermé, concentrée à ramer. Contrariée, vexée ? Ho oui, ça, elle l'était. Plutôt déçue aussi. Elle n'aimait pas parler de ça, elle n'aimait pas cette curiosité morbide qu'avait les gens. Elle aurait préféré qu'il demande à quelqu'un d'autre, ensuite, il aurait été libre de la juger, comme tous les autres. Oui, elle lui en voulait avant même qu'il n'ait le temps de se prononcer sur le sujet, avant même qu'il ne sache de quoi il en retournait.

    – C'est pour ça qu'on m'a mise là-bas, à l'abbaye. Se décida-t-elle finalement à expliquer, toujours d'une voix froide, le regard dans le vide.

    Elle avait soigneusement évité le geste du jeune soldat, ne s'arrêtant pas de ramer, et y mettant plus de nerf avant que sa main soit au plus souvent le plus loin possible de celle d'Aeron, qui essayait de la toucher. Non, là, elle n'avait pas envie de compassion. Elle ne voulait pas de pitié, surtout concernant cette histoire, elle n'appréciait pas plus cela que d'être directement jugée.

    – Ma mère a essayé de tuer Zelos, pour que je devienne l'élue à sa place. Mais sa mère s'est interposée, elle en est morte.

    Ses petites mains se crispèrent sur les rames, alors qu'elle racontait cette pénible histoire d'une voix chargée de rage contenue. C'était la première fois qu'elle devait le raconter elle-même, lorsqu'elle y repensait … Ce n'était pas facile, décidément, elle préférait encore que les gens le sachent par des rumeurs, même si c'était bien souvent déformé en défaveur de sa mère, bien qu'il était déjà difficile de faire pire. Évidemment, Sélès n'aura jamais donné raison à sa génitrice pour sa tentative de meurtre sur Zelos ni pour l'assassinat de la mère de ce dernier. Mais sa mère était sa mère, elle l'aimait. Elle se souvenait d'elle comme quelqu'un de doux et d'aimant, jusqu'au bout, elle aura tout fait pour la protéger des horreurs de ce monde. La petite cadette en aura cependant gardé le désir de devenir l'élue, mais ce souhait était comme un malentendu finalement. Zelos a toujours était persuadé que c'était le souhait le plus cher de sa sœur, étant donné que c'était celui de la mère de cette dernière, et lorsqu'il fit cette supposition à sa sœur, elle ne le contredit pas, car elle savait que lui, il détestait cette condition. Si Sélès voulait être l'élue, c'était pour que son frère soit déchargé de ce fardeaux, pour qu'il soit libre, pour qu'il vive heureux … Mais aujourd'hui, cela n'avait plus lieu d'être, pas vrai ?

– Content, j'ai satisfait ta curiosité ?

    Malgré ces atrocités qu'elle ne pouvait pas justifier - pour ne pas les avoir comprise pendant longtemps - Sélès était toujours très susceptible au sujet de sa mère. Elle n'aimait pas en parler, et surtout, elle ne supportait pas qu'on dise du mal d'elle. C'était sa maman ...

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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMer 9 Avr - 13:24

Les phrases lâchées sur un ton agressif atteignirent Aeron et le frappèrent de plein fouet, une à une. Le jeune homme les prenait comme des coups de poing dans le ventre, mesurant à quel point, par une simple question, il faisait du mal à celle qu'il aimait. Sa main était retombée quand il avait vu qu'elle ne souhaitait pas le toucher. Décidément, il était doué pour tout gâcher ! Il n'osait plus parler et sa culpabilité ne faisait que s'accroître à chaque soupir et chaque phrase lâchée par Seles. Non, il n'avait pas été au courant, il ne s'entendait pas avec les autres gardes, de toute manière. Maintenant, il savait et non, il n'allait pas juger Seles pour ça, bien au contraire. Il se sentait mal, mal pour elle, mal pour sa mère. Il imaginait très bien la mère de Seles, voyant sa fille et tous les risques qu'elle encourrait. Il l'imaginait tellement bien qu'il serrait les poings en se mettant à la place de cette mère. Oui, elle a voulu tuer Zelos, mais il était facile de deviner pourquoi. Dans ce monde corrompu, pourri, où n'importe quelle jeune fille demi-elfe pouvait se retrouver prise de manière indécente dans la chambre d'un noble qui abuserait de son autorité, elle a voulu protéger sa fille. Oui, aucun doute qu'elle aimait sa fille. Peut-être y avait-il une part de jalousie qui l'a menée vers ce plan, mais sa volonté première était probablement tournée vers sa fille, le blondinet en restait persuadé.

Les larmes coulèrent sur les joues d'Aeron mais il ne releva pas les yeux vers Seles pour autant. Ce n'était pas de la pitié, non, c'était de l'empathie. Il voulait comprendre ce qu'il s'était passé et essayait donc de se mettre dans la peau de cette personne, et avec si peu d'éléments, il avait plutôt bien deviné. Il s'imaginait très bien recourir à de telles extrémités pour Seles. Il avait tué son propre frère pour elle, et bien qu'il haïsse ce frère, tuer quelqu'un qui partage avec lui un lien de sang est parmi les choses qui le faisait se dégoûter de lui-même. Une envie de vomir se mêlait à la tristesse qu'il éprouvait, mais il la réprima. Mais oui, à la place de cette femme, il est prêt à faire la même chose pour Seles, pour le bien de cette dernière, pour lui éviter un sort atroce. Il donnerait sa vie pour elle, il donnerait la vie d'autres s'il le fallait. Rien ne l'arrêterait tant qu'il pouvait la rendre heureuse. Mais Seles, qu'avait-il pu lui arriver après cela ? Si elle dit que les gardes étaient au courant, alors peut-être entendait-elle des accusations régulièrement ? Il imaginait cela d'ici. Une fille de meurtrière, voilà comment des gens devaient la traiter, elle qui n'avait rien demandé. Comment Aeron avait-il pu avoir un rêve aussi stupide un peu plus tôt ? Seles n'était à l'époque qu'une petite fille qui n'aspirait qu'au bonheur avec son frère, et aujourd'hui, elle était une jeune femme qui rêvait toujours de la même chose.  Pourquoi ce monde est-il si horrible ?

Les larmes coulaient de plus en plus. Les vannes étaient ouvertes et rien ne semblait pouvoir les refermer. L'empathie d'Aeron était trop forte pour qu'il se maîtrise. Il n'arrivait pas à endiguer ce flot d'émotions qui n'étaient pas vraiment les siennes. Depuis tout à l'heure, il n'avait pas prononcé un mot, et le silence troublé uniquement par les bruits de la mer et les rames était pesant. Seles ne semblait pas savoir quoi dire, mais c'était le cas aussi pour le blondinet. Il se prit la tête dans les mains. Il imaginait aisément à quel point dire le peu que Seles avait dit avait pu lui faire du mal. Elle avait dû se remémorer de mauvais moments de sa vie, avait dû penser qu'Aeron la jugerait sur ça. Mais non, il s'en fichait de cela. Il avait été curieux, mais il espérait au fond de lui en apprendre plus sur elle. Comment pouvait-il réagir ?

- Seles, je suis désolé d'être trop curieux. Pendant qu'on discutait le soir, je t'ai parlé de moi, de ma famille et je me suis toujours demandé comment tu avais grandi. Je t'avais toujours imaginé avec une mère près de toi et savoir qu'il s'était passé quelque chose comme cela alors que tu étais si jeune... cela m'a... déstabilisé. Du peu que j'en apprends, ta mère devait t'aimer. Je reste persuadé que c'était quelqu'un de bien. Elle savait ce qu'il se passerait après ce qu'elle allait faire, de toute manière. Au-delà du meurtre qui est répréhensible, je suis persuadé que ses intentions étaient bien plus nobles que celles de tellement de gens qui n'ont jamais eu de sang sur les mains. C'est un sacrifice qu'elle a fait. Je... Je suis dégoûté d'être humain. D'être une part de ce système corrompu. Aucune mère ne devrait avoir à mourir pour le bien de son enfant, et encore moins à emporter quelqu'un dans la mort pour le faire. Je ferai tout pour changer ce système, même si je dois mourir pour le faire !

Les larmes coulaient toujours plus et Aeron reniflait parfois de manière qui était tout sauf charismatique, mais il s'en fichait. Ce n'était pas la première fois qu'il se dévoilait à Seles entièrement, sans aucune retenue, lui montrant ce qu'il avait de pire et de meilleur en lui. Mais la culpabilité le rongeait encore et toujours. Oui, il lui avait fait du mal, encore une fois. Il voulait le bonheur de Seles et continuait sans le vouloir de la torturer.

-Et... Pardon. Pardon d''avoir posé cette question, pardon d'avoir une curiosité mal placée... et pardon de pleurer. Rien que d'imaginer ce que vous avez vécu, ta mère et toi... je me sens triste. Ce n'est pas de la pitié, juste que je n'arrive pas à ne pas me sentir triste. J'ai honte. Tu as vécu ces choses et tu es bien plus courageuse que moi alors que je pleure simplement en imaginant ce que tu as pu traverser. En étant là, impuissant, je suis probablement le pire compagnon de voyage qui soit.

Oui, il le pensait. Il était inutile. Oh il pouvait indiquer à Seles le chemin vers sa destination finale, ce qu'il fallait dire pour accéder à l'endroit où son frère le rejoindrait. Elle pourrait le laisser là, de toute manière. Il ne se sentait pas assez important pour qu'elle le traîne avec elle tel un boulet. Un fugitif fratricide qui la fait souffrir avec les pires questions indiscrètes qu'il soit, on pouvait s'en passer ! Seles ne parlait toujours pas. Était-elle surprise ? En colère ? Triste ? Peut-être les trois en même temps. Après un moment qui sembla durer une éternité, Aeron leva les yeux et baissa les mains qui étaient toujours sur sa tête et regarda les yeux azurs de sa compagne de voyage.
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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeJeu 10 Avr - 19:18


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    C'était bien la première fois que quelqu'un réagissait de la sorte devant la sombre histoire de sa famille. Habituellement, les gens étaient simplement poussés par une sorte de curiosité morbide, et une fois qu'ils savaient, ils prenaient aussitôt leurs distances, comme si la mort et les pulsions meurtrières de sa défunte mère pouvaient être contagieuses. Elle s'était habituée à ce genre de réaction, pour une demi-elfe avec un passé et des origines comme les siennes, le mépris était la seule chose qu'elle connaissait. Bien sûr, de ce côté-là, Aeron avait toujours fait exception, et une fois de plus, il se montrait hors du lot. La rouquine fut surprise, même si finalement, ça ne devrait pas l'étonner de la part de son chevalier servant. Elle s'en rendit bien compte, elle fut bien idiote de penser un seul instant qu'il pourrait la juger et la rejeter pour cela. Elle qui était toujours sur la défensive, plus particulièrement avec cette histoire, elle n'avait même pas pris le temps de prendre en compte le fait que la personne qui lui posait cette question n'était pas n'importe qui. Bien sûr, ce n'était pas de la curiosité malsaine, même si cette question avait dû être poussée par les dires ce cette catin de tout à l'heure. Le blondin voulait juste apprendre à mieux la connaître, partager plus de choses avec elle, à commencer par son passé. Il voulait la comprendre, tout simplement être là pour elle. Le problème, c'est que, si Aeron semblait parler facilement de son passé malgré les horreurs qui avait pu s'y produire, ce n'était pas le cas de Sélès. En tant que petite dame digne de ce nom, elle gardait tout enfoui, sauf lorsqu'elle finissait par piquer une colère, ce qui n'était pas si rare. Mais elle ne parlait jamais de ses sentiments profonds ou de tout ce qui pouvait la toucher de trop près, comme par peur de se brûler.

    Elle fut encore plus choquée qu'Aeron en arrive à comprendre les actes de sa mère et même à quasiment les justifier, chose que même Sélès n'avait jamais tenté. Elle n'avait jamais estimé que sa mère était spécialement jalouse, car ce qu'elle avait tenté de faire, elle l'avait fait pour elle, sa petite fille adorée. Il est vrai que le fait de devenir élue, de devenir un ange, l'aurait sans doute guéri de sa santé fragile … mais à quel prix ? Ce prix, sa mère était loin de s'en douter. Le statut d'élue aurait juste permis à sa fille d'être protégée des mauvais traitements et lui aurait également assuré une meilleure santé. Son avenir n'en aurait peut-être pas été meilleur pour autant, car elle avait déjà compris depuis longtemps que Zelos lui aussi était pris au piège dans une cage dorée. Elle, sa cage était l'Abbaye, lui, c'était son statut d'élu. Et puis, elle aimait son frère, elle l'avait toujours aimé. Elle ne pouvait se faire à l'idée que sa mort puisse être une bonne chose.

    Aeron pleurait, alors qu'elle-même ne s'était plus permise de verser de larmes pour cela depuis longtemps. Non, après les larmes était venue la colère, puis le mépris. Aujourd'hui, tout ça ne l'attristait plus, non, elle ne ressentait plus que de la haine, de la rage... Mais elle était d'autant plus surprise qu'il la plaigne, alors que lui-même avait vécu pire, à son sens. Certes, il avait grandi au sein d'une famille complète, mais pas soudée ni même aimante pour autant. Son frère lui en avait fait voir de toutes les couleurs, il lui avait fait vivre un enfer. Oui, peut-être que Sélès avait vécu un grand malheur de sa vie, mais elle pouvait assurer sans se tromper qu'elle avait été bien plus aimée que le blond. Sélès avait été aimée par sa mère, ainsi que par son frère … Et Aeron ? Elle se souvenait de cette Elena, son amie, et d'une autre fille, celle avec qui il devait se marier avant de prendre l'armure de la garde. Deux amies, c'est tout ce qu'il avait, tout ce dont il lui avait parlé … Mais s'il avait eu quelqu'un d'autre de cher à ses yeux, elle savait qu'il lui en aurait parlé. Aeron lui parlait de tout.

    Elle s'arrêta de ramer, le fixant d'un air abasourdi, comme sonnée. Elle cilla plusieurs fois, sentant son petit cœur se déchirer devant les larmes de son chevalier. Aeron était quelqu'un de sensible, finalement, mais ça, elle l'avait déjà compris depuis un petit moment. Il devait être plus sensible qu'elle, au fond … Elle était réellement impressionnée que son passé le touche à ce point. Elle réalisa alors à quel point il devait tenir à elle, et à quel point elle tenait à lui, quand elle remarqua la peine qu'elle avait à le voir comme ça.

    – Aeron … Souffla-t-elle doucement, d'une petite voix presque inaudible.

    Elle lâcha alors totalement sa besogne et se précipita en avant pour se jeter sur le blond, avec plus de précipitation qu'elle ne l'aurait initialement voulu. Elle se retrouva allongée sur lui, le visage caché contre le torse du blond qui avait tout de la petite gerbille triste. Elle le serra fort de ses petits bras bien faibles, secouant doucement la tête pour rejeter ses excuses. Il n'avait aucune raison de s'excuser.

    – S'il te plait Aeron, ne soit pas dégoûté de ce que tu es, car tu es quelqu'un de bien. Je suis désolée d'avoir pu croire un seul instant que tu étais comme les autres, alors que tu ne cesses de me prouver le contraire depuis que nous voyageons ensemble … Pardonne-moi … C'est juste que … Je n'aime pas en parler.

    Elle le serra un peu plus fort, laissant la barque partir à la dérive sans se soucier, cela lui reposait ses petits bras comme ça.

    – Excuse-moi de m'être énervée.

    Elle se redressa alors doucement, plongeant ses grands yeux azurs dans les prunelles d'ambre du chevalier. Elle lui adressa alors un maigre sourire rassurant.

    – Ne soit pas triste pour moi, d'accord ? J'aimais beaucoup ma mère, et elle m'a beaucoup aimé. Zelos m'a toujours protégé, il a toujours fait en sorte que je sois bien et heureuse, malgré ma condition … J'ai toujours eu quelqu'un pour prendre soin de moi. Ce n'est pas donné à tout le monde.

    Sa dernière remarque lui était bien sûr destiné, à lui, personnellement. Elle reposa alors de nouveau sa petite tête rousse contre son torse pour l'étreindre. Sélès n'était pas très douée avec les mots, alors ce câlin signifiait qu'elle serait toujours là pour lui à présent, qu'elle ferait de son mieux pour prendre soin de lui, autant qu'il avait pris soin d'elle.

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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMer 16 Avr - 13:25

Lui ? Quelqu'un de bien ? Comment pouvait-il le croire ? Il avait fait couler le sang de son propre frère, il fait accuser des gens qui n'avaient rien à voir avec cela. Non, il était égoïste. Il ne pensait qu'à lui et celle qu'il aimait. Mais pour cela, il faudrait qu'elle comprenne à quel point il l'aimait. Elle avait eu des gens pour s'occuper d'elle ? Se rendait-elle compte qu'elle leur rendait bien ? Elle était un joyaux apaisant qui donnait du bien-être et du courage à ceux qui l'aidaient. Elle l'avait sauvé lui bien plus qu'elle ne le pensait. Sur ce petit îlot, il était comme mort. Il n'avait aucune motivation, aucun but. Il avait préparé tout ce plan d'évasion, mais s'il avait réellement voulu l'exécuter, il serait parti des mois plus tôt. Non, c'est elle qui lui a donné le courage de réellement faire quelque chose. Sans elle, il serait resté une loque pas capable de penser et agir par lui-même. Seles était contre lui et le serrait. Il la serrait dans ses bras en retour et lui déposa un bisou sur le sommet du crâne.

- Je t'aime.

La phrase était simple. Peu de mots,  un sens que tout le monde connaissait. Pourtant, quand il prononça ces mots, un silence pesant l'accueillit un instant, et dans son esprit, Aeron avait une phrase qui tournait en boucle : "Pourquoi j'ai dit ça ? Pourquoi j'ai dit ça ? Pourquoi j'ai dit ça ?". Oh, il la pensait, cette phrase, il aimait Seles de tout son cœur, mais il ne se sentait pas prêt à lui avouer, pourtant ses sentiments étaient sortis de sa bouche sans qu'il ne les contrôle. Comment rattraper ça ? Allait-il essuyer un refus ici ? Peut-être qu'il allait perdre la confiance de Seles qui penserait qu'il fait ça par intérêt ? Peut-être même penserait-elle qu'il était comme les autres, mais juste plus patient.

- Tu as dit quelque chose?

Elle ne l'avait pas entendu ? Martel soit louée ! Il n'oserait jamais répéter ces mots, de toute manière. Sentant venir le rouge à ses joues à la pensée de ce qu'il avait pu dire, il posa une main sur l'arrière de la tête de Seles, l'invitant à rester dans la même position et lui refit un bisou sur la tête.

- Tu es vraiment une fille exceptionnelle.

Ce n'était pas un mensonge. Il n'arriverait jamais à mentir sciemment à Seles, de toute manière. La rouquine semblait se satisfaire de cette réponse en tout cas. Intérieurement, Aeron soupira de soulagement. Décidément, quel timide il faisait ! Il y avait de quoi en rire, mais ce n'était pas le moment. Avec douceur, il fit se redresser Seles mais se redressa avec elle en même temps. Elle sembla un instant appuyer sur lui plus fort, comme pour l'obliger à rester allongé, mais céda ensuite. Le jeune homme parvint à s'asseoir au milieu de la barque tout en tenant Seles encore contre lui. Ce fut en douceur, en  prenant son temps, qu'il se saisit des rames et remit la barque sur son chemin, le tout par mouvements lents et calculés. Il devait se ménager, quand même. La rouquine releva la tête et le blondin pria pour que son visage ne soit plus rouge. Elle ouvrit la bouche, comme pour protester, il sourit d'un air rassurant. Il était sûr de ce qu'il faisait, cette fois, il allait arrêter les bêtises. Après un instant sans que rien ne se passe, la tête rousse se colla à nouveau contre le torse du déserteur.

- Ne t'inquiètes pas pour moi, je me ménage. J'ai compris la leçon. Tu m'as sauvé la vie encore une fois et je t'en remercie. Je tâcherai de pas gâcher tes efforts.

Il sentit les mains de Seles l’agripper un peu plus fort. On aurait dit un bébé koala accroché à sa mère, c'était tout mignon. Seles, la rouquine qui peut faire fondre jusqu'aux plus endurcis des hommes, tellement elle est mignonne ! De toute façon, ceux sur qui cela ne marche pas verront une tête blonde dans le champ de vision avant de perdre connaissance. Oui, oui, prosternez-vous devant la princesse Seles La Mignonne et son chevalier servant Aeron l'Idiot ! Oui, il était idiot. Personne ne pouvait le nier avec ses actions récentes. Le silence se fit un instant entre eux, puis Aeron tapota la tête de la rouquine pour qu'elle lève les yeux à nouveau, puis pointa vers la droite de la barque.

- Voilà le moment où on passera le plus proche de la Tour du Salut. Nous ne nous en rapprocheront pas autant de sitôt, profites-en!

La Tour du Salut était effectivement relativement proche, les dominant de sa hauteur qui semblait infinie. On se demandait bien qui aurait pu bâtir une telle structure, si ce n'était pas Martel ou ses anges. Aeron arrêta de ramer et laissa la barque avancer lentement d'elle-même pendant qu'ils admiraient tous les deux la structure qu'ils avaient face à eux.
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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMar 22 Avr - 10:37


Sélès Wilder

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    Elle avait fermé les yeux alors que les battements de son cœur s'accéléraient doucement, se faisant si tonnant qu'elle les entendait en écho dans son crâne. Elle était bien dans ses bras, elle n'avait plus envie de bouger. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien qu'auprès de son frère, aujourd'hui, Aeron était capable de lui procurer ce même sentiment de sécurité et de tendresse, ou presque. Bien sûr, c'était tout de même différent avec Zelos, car elle le connaissait depuis toujours, il était son frère, son sang, sa seule famille. Mais avec Zelos, il y avait aussi ce fossé vertigineux qui s'était imposé entre eux, créant un certain froid et surtout une immonde frustration. Ce fossé creusé par des religieux et une société mondaine qui trouvaient inacceptable que l'élu et grand héritier de la maison Wilder puisse être le frère d'une demi-elfe. Le simple fait d'être seulement sa demi-sœur, le fruit d'une relation adultère qui la rendait bâtarde était déjà un déshonneur, alors quand en plus il s'agit d'une demi-elfe … Elle n'avait jamais été autorisés à l'appeler ''grand frère''. Certes, malgré tout cela, Sélès et Zelos s'aimaient sincèrement et profondément. Mais c'est cet amour irréductible et ce froid inévitable qui rendaient leur relation différente de celle qu'elle avait construit avec Aeron. Le jeune chevalier venait lui aussi du monde complexe de la noblesse, mais en tant que parjure, il n'était plus vraiment considéré comme un humain. Rien ne les séparait.

    Elle en vint bientôt à s'interroger sur ce que Aeron pouvait bien représenter pour elle. Elle ne le voyait pas comme un frère, car à ses yeux, il n'y avait de place en son cœur que pour un seul et unique frère, Zelos et lui seul. Aeron était un ami, pour sûr, ou peut-être pas. Non, il était plus que ça. Peut-être même plus qu'un meilleur ami, qui sait … Elle n'en savait rien à vrai dire, elle ne savait pas ce que l'on était censé ressentir pour un ami ou un meilleur ami ou plus qu'un ami. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle voulait rester avec lui pour ce voyage et bien après ; qu'elle ne voulait pas le perdre de vue, jamais ; qu'elle aimait être avec lui, à ses côtés, pour combattre ou se balader, elle aimait rire, jouer et s’entraîner avec lui. Et bien au-delà de ça, elle aimait cela, là, être dans ses bras … Se reposer contre lui, dormir avec lui, comme cette nuit. Est-ce que c'était des choses normales, pour deux amis proches ? Peut-être, elle n'en savait rien … Et à vrai dire, à cet instant, elle s'en moquait. Elle se moquait des mots, elle se fichait de savoir quel propos pouvait bien définir ses sentiments pour lui. A quoi cela pouvait bien servir de tout nommer, de tout définir, de tout catégoriser ? Parfois il était bon ne pas définir les choses, c'était plus simple, et cela évitait bien des malentendus.

    Aeron marmonna quelque chose à son oreille, mais ce ne fut pas assez tangible pour sa compréhension. Elle resta donc un instant sans bouger, à essayer de déterminer ce qu'il avait dit. Avait-il dit ''deux semaines'' ? Deux semaines de quoi, pour quoi ? Deux semaines avant de retrouver Zelos ? Non, Aeron lui avait assurée qu'ils allaient justement le retrouver de ce pas. Deux semaines et il partirait ? Non, il ne pouvait pas la laisser comme ça … Enfin, il avait peut-être autre chose à faire de sa vie que de s'occuper d'elle, aussi … Non, ce n'était peut-être pas ça. Peut-être avait-il dit ''blasphème'' ou ''deux nems''. Ah, il avait faim ? Bon, dans le doute …

    - Tu as dit quelque chose?

    Elle allait se redresser légèrement pour lui adresser un regard interrogateur, mais son chevalier posa doucement la main derrière sa petite tête rousse pour la rassurer et parler de façon plus tangible. Elle ne broncha pas, elle était bien, là, avec lui. Et puis elle rougit légèrement devant sa remarque, alors elle était bien contente de pouvoir cacher sa frimousse contre lui, crispant légèrement ses doigts contre son dos. Elle, exceptionnelle ? Dans un sens, elle ne le niait pas. C'était plutôt exceptionnel d'être à la fois demi-elfe et la sœur de l'élu. Des bâtards, après, il y en avait beaucoup d'autres, sans doute plus qu'elle ne pouvait l'imaginer, et la plupart n'avait pas la chance d'être aussi bien traités par la moitié de famille mondaine et de porter le nom du noble patriarche. Mis à part ça, elle n'était qu'une exceptionnelle petite dame au sale caractère.

    Le câlin fini par prendre fin quand le blondin se redressa. La petite rouquine posa alors ses grands yeux azurs sur lui, comme un chaton abandonné qui réclame encore de l'attention. En le voyant s'emparer des rames, elle eut un petit air contrarié et ouvrit légèrement la bouche, prenant son souffle pour le sermonner. Mais le brave chevalier la coupa pour la rassurer. C'est vrai qu'elle l'avait bien soigné, pour une fois, il ne risquait rien à part tomber de fatigue. Laissons-lui le bénéfice du doute, dans ce cas, mais elle gardait toujours comme une petite moue boudeuse, alors, comme pour se ''venger'' elle revint se blottir contre lui. Elle n'avait pas eu assez de son câlin, c'était comme un lit confortable de bon matin, on y traîne, on y traîne … au moins jusqu'à midi ! Elle commençait d'ailleurs déjà à refermer les yeux quand elle sentit un petit tapotement sur sa tête, l'incitant à relever le museau. Son chevalier – qui s'improvisait guide touristique – lui indiqua alors la fameuse Tour du Salut. C'est vrai qu'elle semblait très proche, pour le coup, et c'était la première fois que Sélès la voyait aussi distinctement. Elle ouvrit de grands yeux émerveillés, se redressant pour enfin lâcher son doudou adoré. Ses paupières ne semblaient pas pouvoir s'ouvrir assez grand pour satisfaire son admiration, et ses lèvres délicates formèrent un ''o'' d'émerveillement. C'était un spectacle tellement impressionnant et insolite, cette Tour qui montait à l'infini, dont le sommet se perdait dans le firmament. Parfaitement droite, et blanche … Le destin de l'élu. Son frère n'aurait plus à s'y rendre, quoi qu'il arrive … à présent. Elle se demanda un instant, d'ailleurs, qui ils avaient pu choisir pour le remplacer. Quel genre de personne cela pouvait-être, pour qu'ils choisissent un autre qu'un Wilder pour la première fois depuis des dizaines et des dizaines de générations ? Peu importe qui était cette personne, Zelos était peut-être fugitif mais au moins il était libre à présent.

    Un léger sourire paisible se dessina alors sur ses lèvres. Elle posa alors son regard sur Aeron, alors qu'ils longeaient la côte. Elle se passa la mains dans les cheveux, elle se sentait plutôt bien, d'un coup … Paisible. La fin du voyage lui semble à portée de main, et cela ne la rendait pas maussade ni craintive. Elle savait, à présent, qu'elle allait revoir Zelos très bientôt, peut-être dans la journée ou demain, qui sait ! Et elle savait aussi qu'Aeron allait rester. Elle se moquait bien de ce qu'il se passerait ensuite, du moment qu'elle restait avec eux. Pour elle, son destin était tout tracé, elle allait se venger du Pontife. Elle allait tout faire pour ça.

    – Est-ce là-bas que l'on va retrouver Zelos ? Demanda-t-elle simplement.

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Aeron Valerius
MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeMar 22 Juil - 19:40

Ah qu'elle était mignonne à s'extasier devant la Tour du Salut. Il faut admettre que c'était un magnifique bâtiment. Elle avait un quelque chose de divin. N'importe quelle personne qui doutait que la déesse existe n'avait qu'à regarder la tour pour réaliser qu'il y avait une entité supérieure à nous capable de bâtir ce genre de merveille. La rouquine arrêta de s'extasier pour demander si on retrouverait son frère là-bas. S'ils avaient eu le loisir de choisir un moment précis pour se retrouver, cela n'aurait pas été idiot. Personne ne reste aux abords de la tour. Avoir quelque chose d'aussi massif et grand juste à côté de soi était assez difficile pour la santé mental, sur la longue durée. C'est comme vivre au bord d'un ravin, l'immensité de ce qu'il y a côté, la tour dans un premier cas, le vide dans l'autre, a tendance à générer de l'angoisse. Les gens les plus proches de la tour ont la montagne entre eux et cette dernière, ce qui oblige à avoir une certaine distance, un certain recul.

- Non, nous n'aurions pas le loisir d'attendre tranquillement ici. J'ai un endroit bien plus confortable en tête. Si tout va bien, on aura un lit ce soir, mais il ne faudra pas s'attendre au confort de l'hôtel, loin de là. Voyons si tu connais ta géographie. Nous nous dirigeons actuellement vers l'ouest. Quelle ville peut-on trouver dans ce coin de Tesse'halla ?

Il vit la rouquine réfléchir, mais la réponse vint presque instantanément. Aeron l'imaginait bien regarder les cartes de Tesse'halla en rêvant d'aller à un endroit ou un autre. Tous ces lieux qui lui étaient inaccessibles, elle la sœur de l’Élu, enfermée dans une abbaye. C'est sûr qu'elle voyait et découvrait le monde depuis le début de leur aventure.

- Pour une fois, je vais t'expliquer les choses avant d'y arriver. Je pense t'avoir fait beaucoup de cachotteries. Avant d'être à l'abbaye, j'avais dû aider à mater une révolte à Sybak. Apparemment les demi-elfes qui étaient enfermés à l'académie réclamaient de l'aide, notamment pour l'un d'entre eux, très malade. Quand nous sommes arrivés, on l'a bien vu, en plus, celui qui était sur une civière. Apparemment, le médecin du coin refusait de se déplacer, mais les demi-elfes n'avaient pas le droit de sortir du laboratoire. Ils n'arrivaient à aucun accord, et nous avons dû... charger pour mater la révolte. Ils étaient désarmés mais mon supérieur ne voulait pas revenir sur sa décision.

L'un des nôtres avait été blessé... non, ne sois pas surprise, il ne s'agissait pas d'une blessure causée par un des demi-elfes mais bien d'une hallebarde d'un autre du groupe. Leur incompétence est assez... extrême. Nous étions à l'auberge avec le médecin. Mon supérieur me sermonnait et j'ai réussi à trouver l'excuse d'un malaise pour sortir prendre l'air. J'ai alors emmené le médecin alors qu'il sortait de l'auberge jusqu'à l'académie. Il n'a pas osé me contredire, je faisais partie de la Garde Pontificale. Là je lui ai dit de soigner tout le monde. Quand ça s'est su, j'ai eu droit à plus de coups de fouet que les autres fois que j'avais désobéi, mais le demi-elfe que j'avais sauvé par ce geste me faisait parvenir des lettres, ayant appris mon nom. Nous avons continué à échanger quelques courriers, même après qu'on m'ait envoyé à l'abbaye, et il est prêt à m'héberger si je devais m'enfuir. Et dire que les officiers de la Garde Pontificale se disaient que j'arrêterais de leur poser problème, une fois là-bas. Je pense qu'ils ne m'y auraient pas envoyé s'ils avaient su.


Dans tous ces souvenirs qui remontaient à la surface, certains étaient douloureux, mais le blondin réalisait qu'il avait fait ce qu'il fallait. Lui qui avait toujours l'impression d'être souillé par son appartenance à cette race qui maltraitait d'autres personnes, il commençait à croire Seles lorsque celle-ci disait qu'il était quelqu'un de bien. Oui, peut-être n'était-il pas mauvais, peut-être arriverait-il à être fier de lui, un jour. Tout ce qu'il voulait, maintenant, c'était aider Seles et la rendre heureuse. Il la regarda à nouveau et plongea ses pensées dans les yeux azurs fixés sur lui. Oui, il l'emmènerait jusqu'au bout du monde, s'il le fallait ! ... et c'était déjà un peu ce qu'il avait fait, au fond.
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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeVen 25 Juil - 9:14


Sélès Wilder

Little fox



    Visiter la Tour du Salut, voilà quelque chose qui lui aurait bien plu. Comme elle était bercée par le rôle de l'élu depuis sa plus tendre enfance et que sa mère avait décidé de lui destiner ce sort, elle s'était toujours sentie attirée par tout ce qui concernait l'élu de la régénération. Ce qu'il devait accomplir, ses pouvoirs, son périple … jusqu'à devenir un ange. Sélès avait toujours été bercée de jolis rêves concernant ce statut angélique, elle ignorait bien sûr tout ce que cela impliquerait. Elle savait simplement que devenir un ange lui aurait permis de devenir plus forte et de laisser derrière elle cette santé fragile qui handicapait tellement. Même si son exsphère l'aidait à rester en forme, elle n'en restait pas moins plus fragile que la moyenne. D'ailleurs, l'air marin et le vent frais qui fouettait son visage ne tarderait sans doute pas à avoir raison d'elle. Elle sentait déjà sa gorge qui picotait et ses yeux devenir secs. Elle savait que ce n'était pas bon signe. Heureusement, d'après Aeron, ils ne tarderaient pas à bénéficier du confort de la civilisation. Dormir à même le sol sous un toit était toujours mieux qu'un camping sauvage lorsqu'on souffre d'une bonne fièvre carabinée. C'est ce qui la guettait … mais ça n'arriverait sans doute pas avant demain matin. Elle se réveillerait avec un mal de crâne du diable et le front brûlant. Elle se connaissait bien, elle et sa santé en carton … Enfin, elle ne voulait pas alerter Aeron tout de suite, elle était une demoiselle bien forte après tout ! Une dure à cuir.

    Une ville à l'ouest de la tour du Salut ? Il n'y en avait pas cinquante. Et lorsqu'elle comprit de quoi parlait Aeron, elle eut beau en chercher une autre, l'évidence lui sauta aux yeux, pour sa plus grande surprise. Elle tressaillit d'ailleurs légèrement pour appuyer son étonnement.

    – Sybak !?

    Sybak, la grande ville universitaire. Sélès avait déjà reçu quelques hauts prescripteur diplômé et enseignant dans cette grande ville où son frère avait lui-même étudier. Elle aurait rêvé de faire ses études là-bas elle aussi, mais ne pouvant se déplacer, elle recevait simplement les cours de quelques professeurs que Zelos avait généreusement payé pour. Ces petits aperçus dont elle avait bénéficiés ne lui avait que donné plus envie de s'y rendre en tant que véritable étudiante, car si Sélès avait soif de puissance, elle avait aussi soif de savoir. Elle était très maligne notre petit rouquine, l'air de rien. Cependant, la petite histoire d'Aeron la confortant dans sa surprise. Sybak était une ville régie par l'armée du Pontife, les demi-elfes n'étaient déjà pas les bienvenus de base, alors elle, demi-elfes et sœur fugitive de l'ex traitre d'élu … Accompagné d'un déserteur tout aussi recherché ! Elle avait du mal à saisir en quoi ils seraient en sécurité là-bas. Oui, elle voulait bien faire confiance à ce jeune chevalier et même lui confier sa vie, mais là … elle devait avouer qu'elle avait comme un doute sur son sens du jugement.

    Elle écouta cependant attentivement son histoire jusqu'à la fin, apprenant alors les circonstances de son arrivée à l'abbaye. C'était bien beau tout ça, mais ça n'avait rien de rassurant … Comment être en sécurité chez un demi-elfe dans une ville qui les méprise ?

    – Je vois … Dit-elle posément, se faisant violence pour ne pas lui claquer la tête devant cette idée suicidaire.

    Elle fit alors sa petite tête de lady. Celle qui se voulait impassible mais qui laisse entrevoir qu'elle n'était pas du tout satisfaite. Elle fixa un instant son chevalier, comme si elle lui laissait une dernière chance d'avouer que c'était une blague. Bah, c'était forcément une mauvaise blague hein ? Comment pouvait-il prétendre que se rendre là-bas était une bonne idée ? Franchement ! Ozette était bien plus judicieux …

    – C'est une plaisanterie, pas vrai ? Demanda-t-elle finalement, comme il ne semblait pas décidé à le dévoiler.

    Un silence lui répondit. Elle vit dans le regard du jeune homme qu'il ne semblait pas comprendre pourquoi elle demandait ça.

    – Mais … Tu viens de le décrire toi-même, non ? Sybak c'est sous le joug du Pontife ! Comment comptes-tu rentrer dans la ville comme ça ? Tu crois vraiment qu'on sera en sécurité chez un demi-elfe ? Et attirer mon frère ici, c'est du suicide pour nous tous ! Elle reprit contenance après avoir légèrement haussé le ton. C'était plus par inquiétude que par colère en réalité. A moins que tu aies de bon déguisements sous la main, je ne vois pas en quoi c'est un bon plan. Ne va pas croire que je doute de toi … Mais je crois que perdre autant de sang n'a pas arrangé ton sens du jugement.

    Comment pouvait-elle dire des choses aussi piquantes avec un air et une voix aussi adorable ? Il n'y avait vraiment que Sélès pour faire ça ! C'était le secret de la petite lady. En plus de son air mignon, elle avait une petite moue embêtée et timide, comme gênée d'avouer le fond de sa pensée à son brave chevalier. Finalement, subir, des reproches d'un tel spécimen, ça devait être plus drôle et attendrissant que vexant.

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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 2:42

Une plaisanterie ? Pourquoi cela aurait été une plaisanterie ? Aeron avait beau plonger son regard dans les yeux de Seles, elle semblait parfaitement sérieuse, et ahurie par la réponse qu'il lui avait donnée. Cela le peinait un peu. Quand elle lui expliqua ses craintes, il se demanda si elle avait si peu confiance en lui pour douter à ce point. Quand elle termina par sa perte de sang, il la trouva malgré tout attendrissante. Elle avait l'air tellement mignonne, là, le petit chat paniqué à qui on aurait promis un bon bain. Le blondinet ne put s'empêcher de rire. Il s'arrêta assez vite mais le mal était fait : la rouquine avait repris sa moue boudeuse.

- Excuse-moi. Tu es tellement adorable... Hem, bref, pardon. Une chose dont je suis convaincu, c'est qu'il n'y aura pas beaucoup de Gardes Pontificaux, voire pas du tout à Sybak. Il y a une chose que tu ne sais pas à propos de Sybak et de son académie, c'est le poids politique du directeur de cette académie. Tous les jeunes nobles sont envoyés là-bas pour leur éducation, et l'académie est ce qui fait le succès de la ville. Sans elle, Sybak serait probablement déserte. Pour cette raison, le directeur de l'académie a des responsabilités, mais également une grande influence.

Dans Tesse'halla, tu as trois grands pouvoirs politiques. Le plus important est la famille royale, à Meltokio. Le deuxième, c'est le Pontife qui a l'Eglise de Martel. Il est également à Meltokio, mais le troisième pouvoir politique, l'Académie, est à Sybak. Elle revendique donc une certaine autonomie. Pour cette raison, elle a toujours refusé qu'une garnison de Gardes Pontificaux s'y établissent. Si jamais il y a un besoin de ces gardes, il devront faire toute la route depuis Meltokio. Le seul autre moyen serait de construire une garnison à l'extérieur de Sybak qui recevrait le ravitaillement depuis Meltokio, mais les finances de l'Eglise ne peuvent pas se permettre cette dépense constante, et la famille royale ne lui donnera jamais les sous pour étendre son influence.

En résumé, l'Académie est une épine dans le flan du Pontife d'un point de vue politique. Nous n'avons pas le soutien direct de son directeur, mais je pense que s'il nous découvre, il se fera une joie d'oublier notre présence si jamais quelqu'un lui pose la question. Si la Garde nous trouve un jour, il prétendra simplement ne pas l'avoir su et sera rapidement lavé de tout soupçon en accusant un étudiant récalcitrant de nous avoir caché. Il n'est pas très tendre envers tout le monde, je dois l'avouer. En bref, tout ça pour dire qu'il n'y aura pas de gardes. Ils sont sans doute déjà passés dans la ville pour tout fouiller, mais jamais ils n'auront l'autorisation d'y séjourner plus de vingt-quatre heures.



Seles semblait plus ou moins satisfaite mais elle gardait sa moue boudeuse. Décidément, quel caractère ! Enfin, c'est en partie ce qui faisait qu'Aeron l'aimait tant ! Et sans ce caractère fort, ils seraient probablement tous les deux morts. Même si un déserteur seul n'aurait pas autant attiré l'attention, le blondinet ne regrettait pas un seul instant d'avoir cette compagne de voyage. Elle était le soleil roux qui illuminait ses dernières journées. Il continua de la regarder une longue minute avant de compléter les explications. Il allait falloir au moins ça pour la calmer :

-Pour information, je n'ai pas concocté mon plan à la dernière minute. Nous utiliserons un passage secret dans une auberge à l'entrée de la ville. En passant par les égouts, nous rejoindront les souterrains de l'académie. Il y a là-bas des demi-elfes qui travaillent dans des laboratoires. Ils sont les personnes qui auront le moins de raison de nous dénoncer. Est-ce que ces explications te conviennent ou tu doutes encore de moi ?

Il n'avait pas pu s'empêcher d'avoir un ton de reproche pour la fin de sa phrase. Il avait peut-être pris les doutes de la jeune fille plus mal qu'il ne l'aurait cru. Oui, il était vexé qu'elle le pense si inconscient après qu'il ait préparé tout son plan... et que ce plan se soit plutôt bien passé en plus ! La barque accéléra alos que les bras musclés travaillaient plus, sous l'effet d'une pointe de colère. Non mais c'est vrai, quoi ! Qui avait sauvé la petite princesse depuis le début ? Qui avait échaffaudé tout un plan ? Franchement, bientôt elle allait lui dire comment tenir son épée, aussi ? Namého !
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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 10:07


Sélès Wilder

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    Était-ce la perspective de mourir de la main d'une horde de chevaliers Pontificaux qui le faisait rire, ou avouait-il sa mauvaise blague ? Sélès caressa un instant l'espoir qu'il s'agit de la seconde option, mais non, comme toujours, Aeron était très sûr de lui et de ses plans. Sélès écouta attentivement ses explications, bien qu'elle resta plutôt dubitative devant. Pouvaient-ils vraiment compter sur l'hypothétique esprit de compétition et de contradiction du directeur de l'académie pour trouver refuge ? Sélès n'avait pas honte de penser qu'on ne pouvait pas faire confiance aux humains, surtout après la petite mésaventure de ce noble qui prétendait vouloir les aider. De plus, pour séquestrer des demi-elfes dans les sous-sols pour les faire travailler sans leur laisser voir la lumière du jour, il fallait être un beau raciste. Sélès n'avait décidément pas de quoi se sentir rassurée, certes, elle ne doute pas que ce directeur, n'appréciant pas spécialement le Pontife, ferme les yeux sur la présence d'un déserteur sous son nez … Mais une demi-elfe se baladant librement dans sa ville chérie ? Sur ce point, Sélès fut finalement rassurée de voir qu'Aeron avait tout de même ficelé quelque chose d'efficace, ne comptant finalement pas autant sur la discrétion des habitants qu'elle ne l'aurait cru. C'est cependant bien la seule chose qui la rassura, si bien qu'elle garda sa petite moue boudeuse et dubitative.

    Aeron était une personne exceptionnelle, ce n'était plus à prouver, mais il avait lui aussi son caractère. Sélès n'avait pas fréquenté beaucoup de garçons, en fait, Aeron et son frère étaient les seuls, car dans son couvent, les seuls hommes autorisés étaient les gardes Pontificaux, et elle n'avait jamais l'occasion de bavarder avec eux … Il lui semblait qu'ils n'avaient en réalité même pas le droit de lui adresser la parole. Elle n'était donc pas très bien placée pour juger que c'était un trait de caractère purement masculin, mais elle avait souvent entendu les quelques vieille nones de l'Abbaye se plaindre de l'orgueil et de la fierté des hommes. Elle se souvint de plusieurs anecdotes, comme le premier mari de Soeur Marte-Olena, qui était un piètre bricoleur et s'entêtait à tout faire lui-même, même si les meubles étaient branlants et que les étagères s'effondraient sans arrêt. Ou le troisième mari de Soeur Rose-Marte-Lysa, qui avait refusé de demander son chemin pour se rendre sur le lieu de leur voyage de noce, et qu'ils s'étaient retrouvés trempés jusqu'aux os dans une auberge douteuse de Ozette.

    A ces quelques souvenirs, les lèvres de Sélès dessinèrent un léger sourire, alors qu'Aeron, clairement vexé, remettait en doute la confiance que sa petite princesse pouvait avoir en lui. Elle tenta de ravaler son sourire pour garder son petit air boudeur, c'était comme un challenge pour elle, d'être la dernière et la plus forte à bouder. C'est donc avec une drôle de moue, mi-sourire, mi-agacée – ou plutôt, faussement agacée – qu'elle répondit à la remarque du blondinet.

    – Holala, quel sale caractère.

    Oui, c'est l’hôpital qui se moque de la charité, et si elle feignait un grand sérieux dans ses propos, elle était parfaitement consciente de l’ironie de sa phrase. Oui, bien sûr qu'elle le savait qu'elle avait un sale caractère, mais c'est comme ça qu'on l'aimait pas vrai ? Elle avait beau être une demi-elfe, elle restait une petite lady. Sa mère l'avait éduquée ainsi, malgré leurs piètres moyens, et ensuite, son frère avait veillé à ce qu'elle grandisse ainsi. Mais Aeron aussi, même s'il n'avait pas eu une vie facile, avait été élevé en petit seigneur. Sans doute pas pourri gâté, avec un aîné et une cadette comme il pouvait avoir, mais tout de même.

    Après être parvenue à garder son air de reproche quelques instant, un sourire perça finalement son jeu d'actrice et elle ne put se retenir de rire légèrement à son tour. Il venait de se moquer d'elle, lui aussi, alors chacun son tour. Ce n'était pas très gentil de lui rire au nez, lui qui s'était donné tant de mal pour faire ses petits plans qu'elle avait négligemment remis en question. Mais tout de même, lui aussi il était adorable avec son petit air de gerbille contrarié, comme si on venait de lui piquer son petit bout de fromage.

    – Je te fais entièrement confiance, Aeron … Assura-t-elle finalement, après s'être calmée. C'est des autres que je doute … Mais si tu dis que cette manœuvre est sûre, alors je te crois.

    C'était peut-être un peu mal placé de dire cela après qu'elle l'ait remis en question, mais c'était vrai dans le fond. Si elle ne pouvait s'empêcher de le provoquer, on ne pouvait pas lui en vouloir de demander les détails d'un plan qui pourrait mettre sa vie et celle de son frère en jeu … Mais en y réfléchissant bien, si Aeron lui disait ''ferme les yeux et suit le son de ma voix'' elle le ferait. Comme pour édulcorer sa déclaration précédente, elle crut bon de jouer de nouveau sa petite lady, sur un ton qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'elle était en train de plaisanter.

    – Vous n'avez donc pas honte de traîner une lady dans les égouts, monsieur Valerius ?

    Oh ça, c'est vrai que ça ne l'enchantait pas du tout de faire une expédition dans les égouts, mais alors pas du tout … Mais vu sa situation actuelle, elle ne pouvait pas jouer la fine bouche. Elle savait bien qu'elle ne pourrait éternellement vivre sa situation de fugitive dans un hôtel de luxe, mais tout de même … elle allait regretter le confort d'un lit moelleux et d'une suite qui sent le propre. Elle ne regrettait pas tant Altamira que son confort, la ville était maintenant associée à de terribles souvenirs pour elle, et elle préférait mille fois vivre dans les égouts plutôt que de retourner là-bas. Rien que d'y repenser, elle en était malade. Oui tiens d'ailleurs, sa gorge la picotait un peu plus. Elle toussa le plus discrètement possible en mettant sa main devant sa bouche, alors que la barque venait toucher le sable de la terre ferme. Elle trouva une petit gourde d'eau fraîche dans son sac et but quelques gorgés pour faire passer ce vilain chat dans la gorge. Elle savait que le voyage avait fini par avoir raison de sa santé, tout ce qu'elle espérait, c'est qu'elle serait sur pied et en forme pour revoir son frère.

    Elle adressa un sourire rassurant à son acolyte pour ne pas l'inquiéter. Un petit chat dans la gorge, ça arrive à tout le monde après tout. Elle rangea sa gourde après en avoir proposé à Aeron puis se leva pour enfin poser le pied sur la terre ferme – enfin aussi ferme que puisse être du sable – et observa les environs. Au loin à l'horizon, on pouvait encore voir la tour du salut, et de l'autre côté, la silhouette nébuleuse du grand pont de Tesséha'lla, il paraissait minuscule vu d'ici.

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MessageSujet: Re: Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles]   Arrivée du déserteur et sa rouquine [PV Seles] - Page 5 Icon_minitimeDim 17 Aoû - 12:43

Ainsi elle avait confiance en lui, c'était déjà ça. Sa méfiance envers les autres était, elle, très compréhensible. Après ce qui lui était arrivé, comment pourrait-elle avoir confiance en ceux qu'elle ne connaissait pas ? Aeron s'en voulait encore de ne peut-être pas être arrivé à temps. Il ne savait pas précisément ce que Jirall avait fait, mais il craignait le pire et chaque fois qu'il y pensait, il sentait une griffe se resserrer sur ses entrailles, comme s'il était coupable de l'acte en lui-même. Pour couronner le tout, il était responsable d'un fratricide. Il était décidément parmi les pires personnes qui soient. Voilà ce que son corps lui disait à propos de cette histoire. Oui, comment pouvait-il en vouloir à Seles de se méfier après tout ça ?

La déprime commençait à se faire sentir, mais la phrase suivante de Seles le fit sourire. Elle reprenait ses airs de lady comme elle pouvait être une vraie furie, passant de l'un à l'autre en l'espace de quelques secondes. Elle était vraiment adorable. Le blondinet se prit au jeu de cette petite blague en ramassant ses affaires et en commençant à s'éloigner de la barque :

-Puisque les égouts ne sont pas aux goûts de la lady, il ne me reste qu'à la laisser ici-même profiter du plein air. Vous êtes d'accord, mademoiselle Wilder ?

Le sourire en coin d'Aeron montrait clairement qu'il plaisantait et l'air faussement boudeur de la rouquine ne pourrait tromper personne tellement elle devait apparemment se retenir de sourire. Ils partirent donc tous les deux sur la route, presque bras-dessus bras-dessous. La culpabilité attendra, il y avait bien mieux à faire pour le moment. Ils étaient heureux tous les deux, chacun trouvant du réconfort par la présence de l'autre. Leur voyage approchait de son terme. Ils pourraient enfin se reposer à Sybak. Seles pourrait en profiter pour prendre soin d'elle. Elle pensait peut-être qu'Aeron ne remarquerait rien, mais à force de regarder Seles, prendre soin d'elle, penser à elle tout le temps, il connaissait la moindre de ses manies. L'air qu'elle avait au moment de tousser lui faisait penser à ces moments où elle avait quelque chose dont elle ne voulait pas parler.

Comment en était-il arriver à la connaître si bien en quelques jours ? Il la connaissait mieux que sa propre famille, c'en était presque étrange... mais agréable. Malgré tout il s'inquiétait pour elle. C'est vrai qu'elle avait pas mal de soucis de santé. Du temps de l'abbay, elle arrivait parfois à échapper à leur surveillance et devait ensuite garder les lit quelques temps à son retour. Leur aventure devait avoir mis le corps de sa protégée à rude épreuve. Il aurait voulu la porter sur son dos pour la ménager mais savait parfaitement qu'elle refuserait par fierté. Son regard fût peut-être un peu étrange car Seles leva les sourcils d'un air intrigué, se demandant probablement pourquoi Aeron la regardait avec insistance.

-Oh, pardon, j'étais dans mes pensées. Nous en avons pour une ou deux heures de marche pour arriver à Sybak. Les environs sont plutôt sûrs. Le pire qui puisse arriver sont des créatures de la forêt proche, mais elle voient mal en plein jour et sont donc faciles à éviter. Ce soir, nous devrions dormir dans un lit d'étudiant. Tu verras, ce n'est pas le grand confort, mais c'est toujours mieux que dormir par terre. Nous pourrons nous reposer autant que nous le voudrons.

Seles lui décrocha alors un sourire qui était ravageur pour son petit cœur débordant de sentiments et l'acheva d'une remarque adorable et tellement mignonne... qu'il ne put s'empêcher dans la prendre dans ses bras. La rouquine eut une petite exclamation surprise mais se laissa faire. Le blondinet se demanda même si elle ne lui rendait pas son étreinte. Il ne resta pas longtemps comme cela, de peur de la gêner, mais ponctua la fin de cette démonstration d'affection d'un bisou sur le front et de quelques mots :

-Ne change jamais, tu es une fille formidable !

... et il reprit sa marche, les joues rougissantes, heureux d'être en vie.





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